antigna-gares-06-maisonsDavid Creff consacre, dans La République du Centre de ce dimanche, une page aux Deux maisons, l’œuvre de Joël Shapiro, qui n’a pas fini de faire couler de l’encre et de la salive – et sur laquelle j’aurai l’occasion de revenir plus longuement, ainsi que sur les sept autres œuvres disposées le long de la première ligne de tramway d’Orléans et qui constituent avec elle un ensemble indissociable.
Deux mots, cependant.
D’abord, ce qui frappe, et parfois dérange, dans cette œuvre, c’est sa couleur. « Elle est bleue » m’a-t-on souvent dit. Elle est bleue, en effet – et même bleu ciel. Pourquoi ces étonnements ? Parce que nous sommes habitués à ce que nos villes soient grises. Sur d’autres continents, dans d’autres pays, les villes sont colorées, ou au moins on joue de la couleur. Ce n’est pas (encore ?) vrai chez nous. Est-ce irrémédiable ?
Seconde (brève) remarque. Cette œuvre est une métonymie. Une métonymie est une figure rhétorique par laquelle la partie exprime le tout. Placée à l’entrée du centre de la cité, cette œuvre montre que la ville, qui est faite de maisons, est instable. La ville est le miroir de la société et le réceptacle de ses difficultés. Les deux maisons sont ainsi en déséquilibre. Mais elles se serrent l’une contre l’autre, se tiennent, cherchent à s’accorder et à retrouver l’équilibre. La ville est un creuset où se façonnent les harmonies du futur.

Jean-Pierre Sueur

>> L'article de David Creff

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