Il y a cent ans paraissait Ève, livre que je considère comme le chef-d’œuvre de Charles Péguy.
L’Espace Bernanos a eu la belle idée d’organiser le 14 juin six heures d’exposés et de lectures consacrés à cette œuvre majeure.
J’y ai présenté une petite partie des études que j’ai rédigées sur ce texte et qu’on trouvera ci-dessous.
Cette œuvre compte 7 644 alexandrins (à vrai dire 7 643 et un vers de six syllabes !), sans compter tous ceux que Charles Péguy a renoncé à publier de son vivant – et qui l’ont été depuis.
Car cette œuvre est une immense tapisserie de poésie, faite d’épopée, de lyrisme, d’invectives, de polémique et de sublimes harmonies.
Elle est « tapisserie » – terme que Péguy a employé lui-même – en ce qu’elle relève d’une lecture linéaire et d’une lecture « verticale » au sens où les rimes, les rythmes, les mots, leur place, la syntaxe – tout cela se retrouve, et se répond de vers en vers, et de quatrain en quatrain (Péguy écrivait quadrain).
En même temps, cette œuvre est « stellaire » au sens où tous les « climats » qu’y distinguait Albert Béguin se répondent et se réfractent chacun dans tous les autres.
Je me permets ce conseil : n’hésitez pas à plonger dans cet océan de vers – à vous laisser prendre par lui. C’est ainsi – nous l’avons vu le 14 juin – qu’on se laisse gagner et envahir par la magie du verbe.

Jean-Pierre Sueur

Mes textes sur Ève :
>> Les rythmes d’Ève
>> Pour une poétique d’Ève
>> Ève : les vertiges de l’écriture
>> Ève, le monde moderne et l’art du contrepoint

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