Rencontres culturelles
141011 Ferrieres AbbatialeDe Ferrières-en-Gâtinais… Connaissez-vous Ferrières-en-Gâtinais ? Je ne me lasse pas de revenir en cette cité et d’admirer son abbaye, sa salle capitulaire, son église Notre-Dame de Bethléem. Il y a, dans tous ces édifices, et dans l’ensemble qu’ils constituent, une pureté des lignes, des formes et des courbes qui font songer à la « force de l’esprit ». Et justement, nous nous trouvions, ce samedi soir, réunis en l’abbatiale pour entendre – et savourer – le concert de musique baroque – Bach et Purcell entre autres –, que les chorales « Chantecléry » et « La Galiote » nous y ont offert. Jean-Marie Perrotin, qui dirige les deux chœurs, me dit que ce concert était le fruit d’un an de travail. Je veux bien le croire et je tiens à le remercier, lui et tous les participants, pour toutes ces harmonies en ce lieu qui n’en manque pas.


141012 Ligny le Ribault… À Ligny-le-Ribault. Dimanche, c’est à Ligny-le-Ribault qu’il me fut donné d’écouter – et de savourer également – la conférence de Bernard Le Breton, enfant de ce village de Sologne, sur son histoire qui, comme toutes les histoires authentiques, éclaire le présent. J’ai ainsi appris que Ligny fut durant un millénaire le siège d’un monastère dépendant de l’abbaye de Micy – dont on ne dira jamais assez ce qu’elle fit, sous l’impulsion de Saint Mesmin et de Saint Avit, pour défricher et assainir la Sologne. J’ai retrouvé au travers des propos de Bernard Le Breton la forte figure du docteur Pierre Ségelle qui fut le médecin de tous – et particulièrement des pauvres – à Ligny avant que de l’être dans le quartier Saint-Marceau à Orléans ; qui, moins d’une heure avant la cérémonie de son mariage, soignait une habitante de la commune ; qui fut, en raison de sa profonde générosité, l’élu le mieux élu du conseil municipal de Ligny, avant que d’être résistant, déporté, député, cofondateur de la Sécurité sociale, puis maire d’Orléans. J’ai retrouvé, au travers des photos de Bernard Le Breton, les trains de Sologne et le tramway pour lequel les habitants de la commune pétitionnèrent : il fallait un peu plus de deux heures à l’époque pour aller à Orléans par ces moyens modernes – mais sans doute avait-on une autre idée du temps et que la précipitation n’était pas devenue une vertu cardinale… Il y aurait bien d’autres choses à dire sur cette conférence. Je n’évoquerai, pour finir, que cette trouvaille : les braconniers de la commune demandaient au sabotier de leur fabriquer des sabots dotés d’un talon à l’avant. Ainsi, quand ils suivaient leur trace, les gardes-chasse se dirigeaient inexorablement dans le sens inverse de celui de leur course folle dans les forêts de Sologne.

Jean-Pierre Sueur

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