Cérémonie du souvenir – Monument de la Victoire – Orléans Une bataille de l’histoire

Nous célébrons aujourd’hui le 85e anniversaire de la bataille de Verdun. Cette bataille est plus qu’une péripétie dans l’histoire plus générale de la guerre de 1914-1918. Elle fait figure de symbole et, à ce titre, peut être rangée à côté d’autres batailles « mythiques » comme Austerlitz ou Waterloo, comme Sedan en 1870, comme la bataille de Stalingrad en 1942 et plus loin de nous, comme les Thermopyles, Marathon, Gergovie, la bataille des Champs Catalauniques, la bataille de Poitiers, Bouvines, Crécy ou Azincourt, Marignan, etc.

Verdun est une bataille qui a fait l’histoire, d’abord par son importance dans le cadre des hostilités de la guerre de 14-18, ensuite par rapport au symbole qu’elle est devenue.

Verdun, la résistance à l’offensive allemande

Le 21 février 1916, les Allemands lancent une offensive massive sur Verdun qui forme un saillant menaçant Metz. Cette offensive va durer 131 jours et marquer un succès des Français et des Anglais qui arrivent à contenir la pression allemande. Après un mois de résistance, la fort de Douaumont est pris, mais en un mois les Allemands n’oint avancé que d’un kilomètre. Le 7 juin, ils prennent le Fort de Vaux, mais échouent sous Souville grâce au maintien, sous la conduite du général Pétain, d’une liaison routière (« la voie sacrée ») et d’une ligne de chemin de fer qui permet d’amener des renforts.

Au début juillet, l’offensive allemande prend fin, alors que dans la Somme, les Français et les Anglais engagent un offensive qui permet au front de reculer de 25 km.

Cette bataille a coûté la vie à 240 000 Allemands et à 275 000 Français.

Verdun, un symbole

Mais Verdun est plus qu’une bataille, c’est surtout un symbole. C’est le symbole de la guerre de tranchée, « l’enfer de Verdun », qui met au premier plan :

• le général qui a organisé la résistance aux allemands, Pétain (favorable à la « force de feu », contre les batailles de mouvements) ;

• la figure du poilu, soldat issu de la France rurale qui va défendre pied à pied le territoire national, dans le cadre de la guerre de tranchées. La première guerre mondiale fut en effet celle de ces paysans et de ces ruraux devenus soldats. Parmi eux, il y eut 1,3 millions de morts originaires du moindre village de France (ce qui représentait 3,55 % de la population et 17,3 % des hommes mobilisés).

C’est aussi un symbole qui a très vite été pris en compte par le gouvernement français, avec notamment :

• les aménagements du site de Verdun ;

• la création d’une médaille commémorative donnée à tous les soldats présents à Verdun ou dans les environs entre février et juillet 1916.

Verdun est aussi devenu le site de la réconciliation des peuples allemand et français, avec l’image de François Mitterrand et d’Helmut Kohl se tenant la main et symbolisant l’union de nos deux peuples après trois conflits.

Il convient donc de garder vivante la mémoire de cette bataille qui fut plus qu’une péripétie dans un conflit mondial

C’est aujourd’hui tout le sens de la mission de « Ceux de Verdun », alors même que le nombre d’anciens combattants de la 1ere guerre mondiale n’est plus que de quelques centaines.

Elle cherche à

• conserver le souvenir des morts de Verdun et à faire partager l’esprit de sacrifice et de fraternité qui animaient les soldats de Verdun ;

• à faire connaître toute la spécificité de cette bataille ;

• à perpétuer la célébration de cette bataille ;

• à établir un livre d’or national de tous les combattants de Verdun (morts ou survivants.

Je voudrais donc vous remercier pour cela et remercier également, pour sa présence, le général Maurice Bourgeois.

Thème : Archives