Journalistes à La République du Centre, Florent Buisson et Nicolas Da Cunha nous offrent avec le livre qu’ils viennent de publier aux éditions De Borée un passionnant reportage fait des portraits de vingt-six maires ou anciens maires de France.

Étant l’un de ces vingt-six maires ou anciens maires, merci de ne voir dans ce compte-rendu aucune complaisance : je ne suis pas candidat aux élections municipales…

Je ne puis cependant cacher mon profond attachement aux collectivités locales – le Sénat en est le représentant selon la Constitution et il sait s’en souvenir –, et ce périple, de commune en commune et donc de maire en maire, que nous proposent nos deux auteurs, m’a littéralement passionné.

Car ce qui apparaît à chaque page, c’est qu’être maire, c’est une fonction humaine, très humaine. C’est que chaque commune, quelle qu’elle soit, a une âme. Il m’est arrivé d’écrire à la fin de la préface d’un livre que j’ai consacré à Orléans : « Les villes sont des êtres humains. » Et c’est vrai, terriblement vrai. Elles sont des personnalités qui peuvent donner bien des soucis, bien du fil à retordre, bien des angoisses parfois, qui peuvent donner autant de bonheurs que de déceptions – mais que l’on aime, que l’on aime comme elles sont et comme on voudrait qu’elles soient : encore plus belles ! Et d’ailleurs, pour un maire, rien n’est trop beau pour la ville qu’il administre.

Vingt-six témoignages viennent donc illustrer cela : depuis celui de Catherine Trautmann, première femme maire d’une ville de plus de cent mille habitants, qui fit preuve de tant de courage, jusqu’au maire, courageux lui aussi, de Trèbes, commune successivement marquée par un attentat puis par une inondation aux conséquences tragiques ; depuis le maire de Chambord qui se bat contre un « établissement public » qui possède quasiment la commune, jusqu’au maire de l’une des plus petites communes de France (quatorze habitants) ; depuis Yves Duteil qui raconte sans embellir les choses la vérité sur la tâche qui fut la sienne en tant que maire de Précy-sur-Marne jusqu’à Jean-Louis Guilhaumon qui a su dynamiser – et faire connaître mondialement – Marciac grâce au jazz ; des maires de banlieues à ceux de communes touristiques et à ceux de la Corse et de l’Outremer… Il faudrait tout citer… Mais j’arrête là. Je vous en ai assez dit. Le mieux est de lire l’ouvrage…

Mais je veux avant de finir, citer la préface de François Hollande qui après avoir exercé presque tous les mandats – de conseiller municipal à président de la République – nous conte combien il a aimé le mandat de maire de Tulle. Il écrit, s’agissant des maires de France : « Ces femmes et ces hommes auront par leur élection comme par leur action contribué à changer la vie de leurs concitoyens, mais leur vie aura été marquée à jamais par ce mandat. »

Jean-Pierre Sueur

>> Lire un extrait du chapitre consacré à Jean-Pierre Sueur, ancien maire d’Orléans