cercil1_01C’est avec une grande émotion que j’ai participé à l’inauguration du Centre de Mémoire qui permettra aux générations d’aujourd’hui et de demain de se souvenir des camps d’internement de Pithiviers, Beaune La Rolande et Jargeau, des enfants du « Vel d’Hiv », de toutes celles et tous ceux qui ne sont pas revenus des camps de la mort et dont nous garderons à Orléans le nom, la photo, la mémoire vivante, afin qu’il soit dit et redit : « Plus jamais cela ! ». Je sais combien il a fallu lutter contre l’oubli. On nous a tellement, dit, il y a vingt ans – et bien avant – qu’il ne fallait pas « remuer le passé ». Avec Henri Berthier, maire de Pithiviers, Edmond Suttin, maire de Beaune La Rolande, François Landré, maire de Jargeau, avec Hélène Mouchard-Zay, avec Nathalie Grenon, Serge Klarsfeld, avec le soutien précieux de Simone Veil, qui était présente ce jeudi 27 janvier à Orléans pour cette inauguration, aux côtés de Jacques Chirac, nous nous sommes pourtant obstinés car le devoir de mémoire est impérieux et l’oubli est délétère. Je remercie les maires et les municipalités qui nous ont succédé dans les quatre villes de Pithiviers, Beaune la Rolande, Jargeau et Orléans d’avoir poursuivi l’œuvre entreprise et d’avoir, avec l’aide de nombreux partenaires, permis l’ouverture de ce centre de mémoire de la rue du Bourdon-Blanc.
De cette inauguration, je retiendrai deux discours. Celui d’Annette Krajcer, l’une des rescapées du camp de Pithiviers, qui a dit ce qui s’était passé avec retenue, précision, dignité. Comme c’est souvent le cas, la force du réel, le poids de la vie et de la mort, parlent plus, nous ont parlé plus que toutes les rhétoriques du monde n’auraient pu le faire. Je retiens enfin le discours d’Hélène Mouchard-Zay, qui a trouvé les mots pour dire qu’il ne fallait pas laisser se développer les paroles stigmatisant un peuple, une ethnie, un groupe humain. Cela commence toujours par des mots. Il y a des mots qui tuent.
Jean-Pierre Sueur
>> L'article de Mourad Guichard, Libération du 29 janvier 2011 (à lire ausi sur le site de Libé Orléans)
>> L'article de Christine Berkovicius, Le Monde du 30 janvier 2011
>> Les trois pages parues dans La République du Centre, 28 janvier 2011
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