On ne le sait que trop désormais. Les commencements sont importants. Ils donnent le ton, impriment une image, dessinent le chemin.
François Hollande aura, une semaine durant, donné l’image de la simplicité.
Tulle d’abord. Une ville comme beaucoup d’autres. L’attente des résultats dans le bureau du président du Conseil général. La place de la Cathédrale. Deux accordéons, la vie en rose. Le discours de la Bastille, qui, comme celui de Tulle, prolonge celui de la campagne. Le retour, le lendemain, au bureau. Le travail. Le 8 Mai à l’Arc de Triomphe : forte émotion de voir deux présidents de la même République française s’incliner devant la mémoire de ceux qui sont morts pour notre liberté. Retour au bureau, avenue de Ségur, travail. Exposition Buren. Commémoration de l’abolition de l’esclavage devant les élus d’outre-mer, émus eux aussi. Retour à Tulle pour régler les successions au Conseil général et à la députation : désir que les choses soient faites comme elles doivent l’être, dans le bon ordre. Retour à l’avenue de Ségur et au travail, avec de moins en moins de collaborateurs présents. Et pour finir, le travail solitaire.
Il y a aujourd’hui l’au revoir au Parti socialiste puis demain la passation de pouvoir, les hommages à Jules Ferry et Marie Curie, la mairie de Paris… et la vie continuera et le travail aussi !
Cette simplicité, cette tranquillité, cette volonté de maîtriser le cours des choses constituent déjà un message.
Fonder l’autorité sur la simplicité, c’est possible. Nous le voyons et nous le verrons.
Ce n’est nullement nier les difficultés de la tâche, les grands problèmes auxquels notre pays et l’Europe sont confrontés.
Nous savons bien que la tâche sera rude.
Mais c’est un choix que d’instaurer dès le début un climat de sérénité, de calme, de simplicité en effet, pour mieux se concentrer sur l’essentiel, ne pas se disperser, parler vrai, agir vrai. En un mot : tout un programme.

Jean-Pierre Sueur

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