Ce fut une grande joie, une vraie émotion pour moi que d’apprendre l’élection, ce dimanche 17 juin, de Valérie Corre dans la nouvelle sixième circonscription du Loiret.
Faut-il le rappeler : de 1958 à 1981, c’est-à-dire durant vingt-trois ans, il n’y a eu aucun député de gauche dans notre département. En 1981, 1986 et 1988, à trois reprises, nous avons pu conjurer ce mauvais sort et le Loiret compta alors deux députés socialistes. Et puis, de 1993 à ce 17 juin 2012, nouvelle longue éclipse : dix-neuf ans de « traversée du désert » pour ce qui est, du moins, de l’Assemblée Nationale…
Alors, dans ce contexte, les 109 voix d’avance de Valérie Corre sont plus que précieuses ! Et je la félicite à nouveau de tout cœur pour sa belle victoire.
J’ajoute que celle-ci est doublement significative, car ses deux adversaires du premier tour (en plus du Front national) représentent chacun à leur manière, la droite de la droite. Les faits sont têtus. Ils sont présents en nos mémoires et ne s’effacent pas.
Ma satisfaction est cependant loin d’être complète. Je regrette infiniment que Christophe Chaillou ait perdu de si peu face à Serge Grouard. Je pensais que son heure était largement venue d’entrer à l’Assemblée Nationale après tant d’années d’engagement à Saint-Jean de la Ruelle, dans l’agglomération et le département.
Dans les quatre autres circonscriptions, nos candidats se sont très bien battus. Leurs scores sont marqués par de belles progressions, y compris par rapport à la présidentielle, qu’il s’agisse de Jean-Philippe Grand, candidat d’Europe Ecologie Les Verts, qui a su mettre sa sensibilité propre au service de toute la gauche, dans cette première circonscription que je connais bien ; qu’il s’agisse de Philipe Froment qui signe une remarquable progression dans une circonscription découpée pour les besoins de la cause (enfin, de la cause de l’UMP !) ; de Carole Canette, qui signe aussi une très belle progression dans une circonscription qui est encore plus artificielle que la précédente (puisque Fleury, mitoyenne d’Orléans, y cohabite avec Malesherbes et Puiseaux !) ; ou enfin de Jalila Gaboret qui a marqué des points dans le Montargois avec son bel enthousiasme et tout son dynamisme.
… Au total, si l’UMP garde cinq circonscriptions sur six, elle le doit à un découpage fait sur mesure. Il est nécessaire qu’à l’avenir, les procédures soient trouvées pour que ces opérations délicates soient confiées à une instance impartiale afin de mettre fin à ces véritables rentes de situation.

Jean-Pierre Sueur
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