hesselJe n’ajouterai pas de longs propos aux excellents hommages et articles qui ont salué la mémoire de Stéphane Hessel.
Tout a été dit, Stéphane Hessel était toujours présent, parmi les autres, et participait à nos réunions avec simplicité, modestie même, avec une grande gentillesse, une constante courtoisie. Cela m’avait touché. Certains, dans le champ politique, sont d’abord préoccupés, ou encombrés d’eux-mêmes. Il était à l’opposé de ceux-là, alors qu’il avait bien plus de raisons que beaucoup de « se mettre en avant ».
Je me souviens aussi de ce repas partagé avec lui lorsqu’il reçut, en 2008, le prix Jean-Zay pour son livre Citoyens sans frontières. Il ne me parla que des enfants de Palestine, il m’en parla au nom du droit universel des êtres humains qui était, pour lui, le combat majeur de toute sa vie.
Enfin, Stéphane Hessel connaissait des centaines de poèmes. Il récita des poèmes partout, encore récemment sur RTL. Les poèmes dits par lui avaient une étrange portée, au milieu des babils ordinaires. On n’apprend plus assez de poésies. J’aimerais qu’on en apprenne beaucoup – par cœur – à l’école, au collège, au lycée. Ce sont des sources de vie. Et voilà une réforme qui ne coûterait rien.

Jean-Pierre Sueur

 

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