1. Bravo, d’abord. Bravo à François Bonneau et à toutes celles et tous ceux qui ont mené avec lui cette belle campagne pour les régionales, solide, sérieuse, tenace, victorieuse.
2. Il faut toujours éviter les commentaires hâtifs. Cela vaut pour les politiques qui s’échinaient à annoncer à la radio et la télévision qu’il n’y avait pas de majorité en région Centre au moment où on annonçait que la liste de François Bonneau avait franchi la barre des 50 % !
3. Ces élections sont à l’évidence un désaveu pour la politique menée par le président de la République et son gouvernement. Il est intéressant de rappeler ce que disait Nicolas Sarkozy au lendemain des élections régionales de 2004 qui avaient donné à la gauche la victoire dans vingt des vingt-deux régions de la métropole. Nicolas Sarkozy affirmait qu’il fallait « tirer les conséquences d’une élection qui, pour être locale, n’en a pas moins une dimension politique qui n’est pas contestable ». Il ajoutait : « Le peuple, quand il s’exprime démocratiquement, a toujours raison ». Il déclarait enfin : « Le peuple, à juste titre, veut que le gouvernement fixe une nouvelle ambition pour la France ».
4. Sur les vingt ministres candidats, aucun n’a gagné, tous ont échoué. Imaginons une situation inverse. Imaginons un scrutin dans lequel vingt ministres d’un gouvernement de gauche sur vingt auraient été battus. Et imaginons la nature des réactions que l’on aurait entendues venant de l’autre camp. Je pense qu’elles n’auraient sans doute pas eu la force et la gravité de celle de Martine Aubry qui a eu raison de dire avec sobriété que ce magnifique succès devait conduire la gauche à faire preuve « de responsabilisé et d’exigence ».
5. La victoire est forte. Elle est remarquable. Nous ne devons pas oublier pour autant le poids de l’abstention et la remontée du Front national. Et nous devons penser d’abord à nos nombreux compatriotes qui connaissent les difficultés, la précarité, les souffrances. Face à la situation dans laquelle se trouve notre pays, la gauche se doit de présenter un projet solide et crédible pour préparer l’alternance. La solidarité et la cohésion doivent plus que jamais être à l’ordre du jour. Après cette victoire, devant cet enjeu, devant les responsabilités qui sont les nôtres, rien ne serait pire que le retour de la « guerre des egos » à gauche et au sein du PS. Il faudra que le candidat ou la candidate du Parti socialiste soit désignée de manière claire, transparente, sereine et qu’autour d’elle ou de lui, l’union soit totale. C’est maintenant le temps de la responsabilité.
Jean-Pierre Sueur
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