La menace se précisant, Jean-Pierre Sueur saisit tous les ministres concernés.
Ayant été informé de la menace d’une décision qui pourrait être rapide de départ du centre de l’IRSTEA situé dans le Loiret, à Nogent-sur-Vernisson, vers l’Ile de France, Jean-Pierre Sueur a décidé de saisir en urgence tous les ministres concernés : Manuel Valls , Premier ministre, Najat Vallaud-belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Thierry Mandon, secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt ainsi que Michel Jau, préfet de la région Centre-Val de Loire.
Dans ses courriers, Jean-Pierre Sueur écrit que ce départ « aurait des conséquences très négatives pour le potentiel de recherches dans le Loiret, la région Centre –Val de Loire et la Communauté d’Universités et d’Etablissements en cours de constitution incluant les établissements d’enseignement supérieur et de recherche des régions Centre – Val de Loire, Poitou et Limousin. »
Il insiste « sur le fait que l’IRSTEA s’inscrit à Nogent-sur-Vernisson, au cœur de la forêt d’Orléans, plus grande forêt domaniale de France, dans un ensemble qui a une histoire (il a accueilli le CEMAGREF) et qui compte l’Inventaire Forestier National, rattaché à l’Institut géographique National, deux sections de BTS du lycée agricole du Chesnoy / Les Barres et l’Arboretum des Barres. Ce pôle dédié à la forêt constitue un ensemble cohérent, qu’il serait très préjudiciable de mettre en cause ou d’amputer dans des conditions qui se traduiraient inéluctablement par sa mise en cause. » Il rappelle aussi que « le site de Nogent-sur-Vernisson est desservi par l’autoroute A77 et par voie ferroviaire. »
Il insiste également sur « le remarquable potentiel scientifique de l’IRSTEA, et sa forte implication dans le contexte régional qui se traduit par de nombreuses coopérations avec l’Université d’Orléans et les organismes de recherche situés à Orléans (INRA, CNRS et BRGM). » Il ajoute : « Le travail des équipes de l’IRSTEA de Nogent-sur-Vernisson en matière d’études de la forêt et de la filière bois, de la biodiversité (en particulier dans le bassin ligérien), des écosystèmes, de la faune et des milieux végétaux est très reconnu.  »
Jean-Pierre Sueur conclut ses courriers dans les termes suivants : « Déplacer ce centre de recherche à Antony serait porter un coup fatal au site historique de Nogent-sur-Vernisson. Ce serait supprimer le seul centre de recherche implanté dans l’est du Loiret. Ce serait mettre en cause une stratégie régionale de recherche. Ce serait contribuer à "recentraliser" la recherche en Ile de France alors qu’une politique harmonieuse d’aménagement du territoire est nécessaire dans ce domaine comme dans les autres. C’est pourquoi je vous serais reconnaissant pour tout ce que vous pourrez faire afin que le centre l’IRSTEA soit maintenu sur le site de Nogent-sur-Vernisson, s’y développe et puisse y renforcer encore les coopérations scientifiques dans les domaines qui relèvent de sa compétence. »

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