reduc IMGP5567Comme tout un chacun, je me réjouis de la « sortie par le haut » du dossier de la rue des Carmes.
Je souhaite revenir sur l'origine de cette question.
Cette origine, c'est le tramway.
La municipalité élue en 2001 était profondément hostile au tramway. Il fallut attendre près de cinq ans pour que le succès de la première ligne la conduise à changer d'avis et à donner son accord pour une seconde ligne. Elle décida que celle-ci passerait par la rue des Carmes, mais à une condition, dont les archives de la presse témoignent : il fallait impérieusement qu'il y ait, rue des Carmes, en plus des deux voies de tram, une voie réservée aux voitures, parce que la présence d'une voie pour les voitures était, pour cette municipalité, un « impératif absolu » pour le commerce... et la seule solution pour qu'il en soit ainsi, c'était d'« aligner » cette rue et donc de démolir dix-huit immeubles... afin de laisser la place nécessaire à une file de voitures.
Découvrant cela, je pensais revivre dix ans plus tard, l'histoire de la rue de la République : de nombreux bons esprits avaient déclaré qu'il était « absurde », « suicidaire » et « attentatoire au commerce » de réserver cette rue historique au tramway et aux piétons ! Le commerce de cette rue serait assurément « ruiné » ! On voit aujourd'hui ce qu'il en est...et combien ces critiques relevaient de conceptions archaïques !
Je m'étonnais de voir le même archaïsme resurgir au sujet de la rue des Carmes, comme si l'on voulait ne choisir la logique du tram qu'avec d'infinies réticences...
Je précise que j'ai toujours considéré qu'il fallait, bien sûr, penser l'accès des voitures dans les différents quartiers de la ville, mais que cela n'était en rien contraire au fait que certaines rues fussent réservées au tramway et aux piétons.
Aujourd'hui, chacun voit que cette voie destinée aux voitures dans la rue des Carmes eût été totalement inutile puisque celle-ci eût mené à une Place de Gaulle piétonne, que les livraisons sont bien organisées rue des Carmes et que la cohabitation entre le tram et les piétons se passe dans de bonnes conditions.
Autrement dit, on a enfin tourné la page à Orléans à des conceptions qui étaient déjà archaïques il y a dix ou quinze ans...
Je ne peux que m'en réjouir !

Jean-Pierre Sueur

Lire :
>> Mag Centre, 20 janvier 2016
>> La République du Centre, 22 janvier 2016