160520 marianne peguyOn trouvera ci-dessous un article de Salomon Malka paru sous le titre « Tous péguystes ? » dans le numéro du 20 mai de Marianne, dont une bonne partie relate une conversation que j’ai eue avec lui.
Je me permets d’ajouter une précision. Salomon Malka reprend cette phrase : « D’un geste magnifique, nous avons éteint, dans le ciel, des lumières qu’on ne rallumera plus », en omettant d’écrire qu’il ne s’agit bien sûr pas d’une phrase de Péguy, mais d’une citation faite par Péguy d’une déclaration du ministre du travail, René Viviani, à l’Assemblée nationale en novembre 1906. Il ne me semble pas inutile de préciser que si Péguy reprend cette phrase, c’est pour dénoncer ce qu’elle induit, à savoir une « métaphysique d’État. » Non sans moquer ces « métaphores du pacifique métier d’allumeur de réverbères », Péguy s’en explique longuement : « Le parti intellectuel moderne a infiniment le droit d’avoir une métaphysique, une philosophie, une superstition (…) Mais ce qui est en cause (…) c’est de savoir si l’État, moderne, a le droit et si c’est son métier, son devoir, son office, sa fonction, d’adopter cette métaphysique, de se l’assimiler, de l’imposer au monde en mettant à son service tous les énormes moyens de la gouvernementale force. » (On trouvera l’ensemble de l’argumentation de Péguy à ce sujet dans le texte intitulé « De la situation faite au parti intellectuel », Œuvres en prose dans La Pléiade, tome II, pages 553 à 565).

JPS

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