Depuis le 26 décembre, une solidarité sans précédent s’est mise en œuvre pour aider les victimes de l’immense catastrophe qui a frappé l’Asie du sud-est : solidarité des citoyens que nous sommes tous, des Etats, des organisations humanitaires.
Il me... Depuis le 26 décembre, une solidarité sans précédent s’est mise en œuvre pour aider les victimes de l’immense catastrophe qui a frappé l’Asie du sud-est : solidarité des citoyens que nous sommes tous, des Etats, des organisations humanitaires.
Il me paraît important d’insister aujourd’hui sur le fait que cette solidarité doit s’inscrire dans le temps. Car dans notre « système médiatique », un événement chasse vite un autre. Or des années d’efforts seront nécessaires pour guérir, réparer, reconstruire.
Parallèlement, un tel drame doit conduire tous les responsables – et je pense en particulier à ceux de la France et de l’Europe – à œuvrer pour qu’existe au niveau mondial un dispositif permettant, dans toute la mesure du possible, de prévenir les catastrophes naturelles et d’informer les populations concernées. L’information donnée, ne serait-ce qu’une heure ou une demi-heure avant les séismes ou les raz de marée, peut sauver de nombreuses vies. Certains Etats (comme les Etats-Unis ou le Japon) sont plus avancés que d’autres à cet égard. Les pays d’Asie qui ont vécu ce drame, qui sont des pays pauvres, ne disposaient d’aucun moyen de prévention ni d’information. Le développement de la science et de la technique (les satellites en particulier) permet en cette matière de remarquables progrès. Il faut les mettre au service de tous les habitants de la planète, ce que seule une organisation mondiale peut faire.
De même, et comme cela a été proposé par des personnalités d’horizons très divers, et tout particulièrement, depuis longtemps, par Bernard KOUCNHER, il est nécessaire qu’une « force humanitaire », un « SAMU mondial » permettant d’apporter vite et de manière coordonnée les soutiens nécessaires lorsque de telles catastrophes se produisent soit créée dans le cadre de l’ONU. Ce que l’on a fait pour la paix avec les « casques bleus » doit pouvoir être fait en terme de protection civile au niveau de la planète. Et l’idée d’une « taxe mondiale humanitaire » mérite, à mon sens, d’être retenue.
Concluons. La solidarité concrète de chacune et chacun est plus que jamais nécessaire. Elle n’empêche pas, tout au contraire, qu’on travaille aux dimensions du monde – car c’est la seule dimension appropriée – pour prévenir, informer et apporter toute l’aide nécessaire lorsque surviennent de telles catastrophes.
Jean-Pierre Sueur