Editorial du numéro 7 de Orléans Avec Vous

Nous vivrons bientôt les fêtes de fin d’année. Je souhaite que ce soit pour chacune et chacun, pour chaque famille, dans la joie.
L’année qui va s’achever a été marquée, à Orléans comme dans toute la France, par ce qu’on a appelé la « crise des quartiers » ou des « banlieues ».
Nous avons tous envie de « tourner la page » et de penser à autre chose…
Et ce serait plus simple de ne pas évoquer cela dans cet éditorial.
Si je le fais, pourtant, c’est parce que je crois qu’il est nécessaire de tirer les conséquences de ces événements si l’on ne veut pas qu’ils se reproduisent.
Par rapport à la sécurité d’abord. Je redis, une nouvelle fois, que la violence ne résout rien, que les atteintes aux personnes et aux biens doivent être sanctionnées. Le Code pénal le permet largement. Il faut l’appliquer strictement et cela ne nécessite pas pour autant la mise en œuvre de procédures d’exception. En revanche, on voit combien la police de proximité était, et reste, nécessaire.
Le premier problème qui se pose dans les quartiers en difficulté, c’est le chômage et d’abord le chômage des jeunes. Il est inacceptable que tant de jeunes soient au chômage alors que notre société ne leur a pas offert d’emploi ou d’activité utile. Se sentir inutile quand on a 16, 18 ou 20 ans, c’est terrible. Sur ce sujet, notre ville peut faire beaucoup plus qu’elle ne le fait. Je souhaite vivement que les entreprises embauchent les jeunes de nos quartiers. Mais cela ne suffit pas et ne suffira pas. Alors il faut revenir aux « emplois jeunes » supprimés par des ministres qui considèrent aujourd’hui que cette suppression fut une erreur. Il est préférable qu’un jeune se voie proposer une activité utile plutôt que de le laisser dans le désespoir. Il faut, de même, amplifier le soutien aux régies de quartier.
Il faut aussi « refaire » les quartiers qui vont mal. J’ai tellement écrit là-dessus (et encore dans mon dernier livre), que je ne vais pas une nouvelle fois redire que ces quartiers, oui, il faut les refaire en profondeur. C’est pourquoi le Grand Projet de Ville de La Source ne correspond vraiment pas à ce qu’il faudrait faire. Et pour engager ces transformations profondes, le préalable, c’est de construire, en nombre suffisant, des logements sociaux de qualité, ce qui n’est pas fait aujourd'hui à Orléans. J’écris « logements sociaux de qualité » car, pour moi, les logements sociaux du XXIe siècle n’ont plus rien à voir avec le barres et les tours construites il y a quarante ans. Ces logements doivent être d’aussi belle qualité que les autres.
Je souhaite enfin à Orléans pour cette nouvelle année 2006 plus de dynamisme dans tous les domaines décisifs, aujourd’hui abandonnés par l’actuelle municipalité : l’emploi bien sûr (les suppressions d’emploi chez Quelle sont un nouveau coup dur), mais aussi l’économie, l’université, la recherche, les technologies, les transports, les équipements. En bref, tout ce qui prépare l’avenir.
A chacun et à chacune, tous mes vœux sincères d’heureuse année 2006 et de bonne santé.
> Jean-Pierre SUEUR, Sénateur du Loiret

>> Télécharger le numéro 7 d'Orléans Avec Vous en format pdf.

Télécharger le fichier

Thème : Textes sur Orléans