Communiqué de presse

Lorsque des évolutions ont été annoncées pour les fêtes johanniques, je n’ai pas réagi négativement. Ces fêtes se sont constamment transformées au cours de l’histoire. Il faut sans cesse les améliorer, tout en respectant leur identité propre.
L’idée d’animer la ville le 7 mai est bonne. J’ai visité l’ensemble. J’ai pu constater que c’était inégal : c’était nettement mieux Place de la Loire que Place de Gaulle. (L’époque médiévale, qui fut riche, mérite mieux que des intervenants sous payés, vaguement déguisés et proférant du faux vieux français !) Il faut se méfier du moyen-âge en carton-pâte. Certaines villes font de vraies fêtes médiévales : Provins ou Carcassonne par exemple. Elles y mettent les moyens. Cela dit, l’animation du 7, c’est globalement positif !
En revanche, je n’ai pas apprécié que les ajouts du 7 mai soient faits au détriment du 8 mai. Je n’avais pas compris cela. Et la « com » municipale (si prolixe et coûteuse) ne nous en avait pas informés. Le défilé du 8 mai est devenu la pâle copie de ce qu’il fut. Il faut, au contraire, l’enrichir, le rendre plus festif comme nous avions constamment cherché à le faire. Je me souviens de l’immense succès provoqué, au cours du défilé, par les Chœurs de l’ex-Armée Rouge, la musique de Saint Pétersbourg, les Tours Humaines de Tarragone ou les lanceurs de drapeau d’Italie. Tandis que là, il n’y avait qu’une musique étrangère invitée ! Cela a rejailli sur le défilé des provinces, que les différentes musiques complétaient bien les années précédentes.
Je regrette que le feu d’artifice ait disparu. C’est un spectacle très populaire. Je gage que diverses échéances inciteront à le reconduire l’année prochaine. Peut-être même la communication municipale nous présentera cela comme une « nouveauté ». Je dis ces choses en souriant, bien sûr, car j’aime que s’agissant de nos fêtes on reste souriants !
Je regrette beaucoup que, pour la première fois depuis près de 50 ans, l’ensemble des villes jumelles n’aient pas été invitées cette année. Souvenons-nous que Roger SECRETAIN avait voulu en les conviant donner une dimension européenne et internationale à nos fêtes. A mon avis c’est une erreur que de rompre avec cela.
Une vraie émotion : les 20 ans du jumelage avec Saint-Flour et le beau discours de Pierre JARLIER, maire de Saint Flour à la mémoire de notre cher ami René AMARGER. J’aurais aimé que son homologue d’Orléans prononçât son nom.
Sur la « nuit blanche », je ne ferai pas de commentaires. Ce serait injuste de critiquer une initiative qui n’a pas pu se dérouler en raison de la pluie. J’observe cependant que lorsque la Musique Municipale d’Orléans ou la Chorale Francis-Poulenc se produisent - à l’Institut ou dans une église - à minuit, ce n’est pas l’idéal. Il se trouve que j’étais le seul membre du conseil municipal au beau concert de la Chorale Francis-Poulenc. Ce fut un plaisir. Mais je dis très cordialement à mes collègues que si « nuit blanche » il y a, il faut assumer !
L’invitée d’honneur a été bien accueillie pas les Orléanais. C’est toujours le cas. En 25 ans, je n’ai pas vu d’invité qui ne soit pas bien accueilli. Lorsque Michel ROCARD fut pris à partie, ce fut par des extrémistes venus d’ailleurs en autocar, et cela a été très mal jugé par les Orléanais. Les invités sont toujours très bien reçus par les Orléanais qui savent que nos fêtes sont, d’abord, des fêtes pendant lesquelles on se rassemble. Merci de ne pas en tirer de conséquences hâtives et de considérer que les Orléanais - ou les Français - sont ravis par ce qui se passe au plus haut niveau de l’Etat !
Les contorsions verbales ne servent à rien. On a eu six présidents UMP en six ans. C’est un fait. Cela ne m’a pas empêché de saluer Michèle ALLIOT-MARIE avec courtoisie et esprit républicain. Mais enfin, si Monsieur le maire a des difficultés pour élargir son horizon à d’autres sensibilités politiques, sociales ou humanistes, je suis à sa disposition pour lui faire des suggestions...
Enfin, nos fêtes ont la singularité d’être civiles, militaires et religieuses. Elles sont les seules et uniques dans ce cas en France. C’est pourquoi il faut attacher une grande importance au respect des équilibres entre les différents aspects des fêtes. Ces équilibres se sont construits au cours des siècles et des décennies. Nous en sommes les héritiers. Il est essentiel de les respecter afin que tous les Orléanais se reconnaissent dans nos fêtes, quelles que soient leurs convictions.
J’observe d’ailleurs que cette singularité de nos fêtes permet d’entendre de fortes paroles. J’ai ainsi entendu, malgré la pluie, que Mgr Fort avait parlé des « illusions du tout sécuritaire » et que le Pasteur Tourne s’était exprimé avec force, au Temple, sur l’accueil des étrangers. D’autres discours étaient, à mon avis, plus creux !
N’oublions jamais que Jeanne a réussi sa mission parce qu’elle a su bousculer les certitudes des pouvoirs établis.

Thème : Jeanne d'Arc