Au moment de présenter des vœux pour la nouvelle année, comment ne pas penser d’abord à cette crise du COVID, et à toutes celles et tous ceux qui en souffrent et en subissent les conséquences. Nous pensions, à vrai dire, que le temps des épidémies était révolu et que La peste l’Albert Camus – redevenu un best-seller – n’était plus qu’un lointain souvenir. Et voilà qu’un virus nous réveille. Nous l’avons cru passager, mais, de vague en vague, il se rappelle à nous. Et beaucoup se demandent si on en viendra à bout un jour. Pour ma part, je refuse cette désespérance. Je crois que la science et la sagesse des humains pourront nous délivrer de ce mal. L’humanité a déjà surmonté d’autres épreuves, dont le coût fut souvent lourd. Mais je refuse que nous nous résignions à ce que la raison abdique. Je crois en la science – et non au scientisme. Je crois que la sagesse humaine peut et doit l’emporter sur la folie, l’abandon ou le culte de l’irrationnel. Pour cela, soyons toutes et tous attentifs, vigilants, responsables. Chacune et chacun d’entre nous porte en elle ou en lui une part de la santé commune. Ne l’oublions pas !
À l’heure où l’écologie est devenue une large préoccupation, portée par tous les programmes politiques, je me refuse, là encore, à la résignation. Nous mesurons aujourd’hui ce que quelques-uns, plus visionnaires que d’autres, avaient qualifié, il y a quelques décennies de « dégâts du progrès. » Mais je crois que rien n’est fini, définitif, ni irrévocable. Ce que l’action des êtres humains a abîmé, détruit, la science et la sagesse des femmes et des hommes peuvent le réparer, le reconstruire – et mieux, elles peuvent innover, inventer, créer. À l’heure de la conquête de l’univers, qui se résignera à ce que la planète soit inéluctablement vouée à la dégradation ? Je ne crois pas à l’écologue punitive – mais je crois à l’écologie qui ne se résigne pas, qui s’attarde à régénérer notre monde. Là encore, cela demande attention, vigilance, responsabilité.
Et pour en venir à notre pays, et à l’élection présidentielle, si présente dans nos médias, je m’exprimerai, bien sûr, dans les semaines et les mois qui viennent, en fidélité à mes convictions – mais ce n’est pas aujourd’hui l’objet ni le sens de ce message de vœux. Dans l’immédiat, je dirai simplement que notre vie politique s’abîme et se perd quand dominent les discours extrémistes, populistes, simplificateurs et même racistes et xénophobes. J’observerai que par rapport à ces détestables thématiques, il est des sujets essentiels singulièrement absents du débat. Ainsi l’université et la recherche – sujet si déterminants pour l’avenir des jeunes de notre pays – ne doivent guère occuper plus qu’un ou deux pour cent du temps d’antenne que mobilisent les dérives que je viens de citer. On pourrait y ajouter la précarité et la grande pauvreté, la santé, les déserts médicaux, l’emploi, le pouvoir d’achat dont on parle, certes, un peu plus, mais sans excès. Et sur l’immigration, que de bêtises sont proférées. Un monde sans migrations, sans échanges, sans déplacements n’a jamais existé et n’existera jamais – et même existera de moins en moins. Là encore, j’appelle à la vigilance, à la responsabilité – et à la solidarité.
À toutes les habitantes, à tous les habitants du Loiret, je présente mes voeux les plus sincères et chaleureux de bonne année 2022 !
Jean-Pierre Sueur