Exposition – Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier Je suis très heureux de participer ce soir à l’inauguration de l’exposition « Noëls espagnols » qui nous permet, comme chaque année à l’époque de Noël, de retrouver, à la Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, des représentations de la nativité.

Cette année, ce tour du monde s’arrête dans la péninsule ibérique. C’est d’ailleurs une nouveauté pour nous de choisir un pays en particulier. Mais la diversité des crèches présentées dans cette exposition démontre que nous avons eu raison. L’Espagne est à elle seule un véritable « continent » où s’expriment de nombreuses sensibilités à propos des représentations de la nativité et des premières années de la vie du Christ.

Je suis également heureux que cette exposition ait pu être consacrée aux « noëls espagnols », car elle permet d’illustrer et de vivifier un jumelage particulièrement important pour la ville d’Orléans, celui que nous avons avec Tarragone.

Depuis 1978, nous entretenons en effet des relations d’amitié particulièrement fortes avec cette ville de Catalogne, ainsi que ses élus et ses habitants. Une des crèches de cette exposition présente d’ailleurs une scène qui se déroule à Tarragone. Par ailleurs, cette exposition a été conçue en collaboration étroite avec plusieurs associations de ressortissants espagnols démontrant ainsi notre volonté de présenter la diversité des cultures des habitants de notre ville. L’Association Espagnole d’Orléans, l’Association des Parents des Familles Espagnoles Emigrées en France l’APFEEF), et l’association Anaya ont soutenu activement cette initiative. Je voudrais d’ailleurs remercier particulièrement M. LUNA, Mme GARCIA et Mme ARCHENAULT qui ont apporté un concours important pour la réalisation de cette exposition. Je voudrais aussi remercier la Communauté Catholique Espagnole pour leur concours à cet après-midi puisqu’elle a accepté de l’animer par des chants religieux.

Cette exposition de fin d’année est une première en France. C’est, en effet, la première fois qu’une exposition est consacrée aux traditions espagnoles de la crèche, de la Nativité ou des premières années de la vie du Christ, grâce à la présentation d’une cinquantaine de pièces.

J’ai tout à l ‘heure parlé de diversité. Les crèches espagnoles connaissent deux grandes traditions, celle des « belenistas » du sud de l’Espagne, et en particulier de Murcie, et celle des « pesebristas » du nord de l’Espagne. Ces traditions renvoient à des conceptions de la crèche assez différentes. Dans le nord, les mises en scène des créches s’organisent dans le cadre de la perspective, et les dioramas sont privilégiés. Dans le sud, au contraire, les scènes de le vie du Christ sont présentées les unes à la suite des autres, sans recherche particulière de la perspective. Ces deux traditions renvoient également à deux histoires des origines de la crèche : une origine italienne selon les méridionaux, marquée par le sculpteur Francisco Salzillo et une origine plus ancienne, issue du Moyen-Age, selon les catalans.

Quelque soient les origines réelles, ces traditions démontrent que l’art de la crèche est particulièrement vivant chez les espagnols. Ils peuvent consacrer des mois entiers de loisirs, comme c‘est le cas pour la réalisation des dioramas. En effet, ces dioramas sont rarement conservés d’une année sur l’autre et ils nécessitent donc d’être refaits. C’est donc à la fois un art de l’éphémère, mais qui s’inscrit dans une dimension historique profondément espagnole. Les créateurs des dioramas reprennent souvent des sites ou des paysages espagnols qui sont très typés. Cette exposition présente ainsi des scènes de la nativité qui peuvent être situées dans différentes régions d’Espagne : catalogne, pays Basque, etc.

Il s’agit donc d’un art populaire fait par et pour le peuple. Il s’agit d’un art qui représente également le peuple dans ses gestes et son univers quotidiens. Mais cet art est aussi un art en pleine évolution. Les dioramas peuvent représenter des régions ou des sites nouveaux et jamais représentés jusque là. Certaines figurines, présentées dans cette exposition, sont des pièces uniques qui ont été commandées par des particuliers qui ont voulu adapter la nativité à leur sensibilité. Par ailleurs, certains artistes ont modifié les canons de la représentation de la Nativité en sculptant une Marie en train de donner le sein ou l’enfant porté par Joseph et non par Marie.

Cette tradition espagnole est donc une tradition marquée par la liberté de ton. Certains nativités se rapprochent plus de la décoration, alors que d’autres sont proches de la crèche.

Cette tradition espagnole semble donc plus riche que la tradition française provençale dont les canons de représentation ont été déterminés, une fois pour toute, au XIXe siècle. Les sculpteurs ont su faire preuve d’invention. Certains particuliers ont démontré également leurs prouesses dans la réalisation de mises en scène, particulièrement remarquables, sous forme notamment de dioramas.


Je suis donc heureux qu’Orléans permette aux Français de découvrir une véritable tradition, ancrée dans des pratiques ancestrales mais capable d’évolutions.

Je voudrais donc remercier particulièrement, en dehors des membres des différentes associations de ressortissants ou d’originaires d’Espagne,

• l’association Lattitudes qui a participé à la conception et à la mise en espace de cette exposition ;

• les différents partenaires de cette exposition, qui ont bien voulu la soutenir : la société Catburry, le Club Equestre de la Vallée-Trainou, Emmaüs, le magasin Liger, le Lycée Paul-Gauguin, le Parc Floral,

• l’ensemble des services municipaux (espaces verts, collégiale, électricité)qui ont apporté leur concours à cette exposition.

Enfin je voudrais également remercier tout particulièrement M. Ignasi Carbonell, de l’association des Pesebristas de Barcelone, collectionneur de crèches, concepteur de dioramas, qui a bien voulu organiser des visites guidées de cette exposition, en compagnie de Consuelo Satabin , de l’association Anaya.

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