Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, m’a fait le grand honneur de me présenter le manuscrit – précieusement conservé à la bibliothèque de l’Assemblée – du discours qu’y a prononcé Victor Hugo en 1850 pour s’opposer à la loi Falloux.
Relisant ce discours, je suis frappé par sa force, par les valeurs qu’il recèle, par sa vision de l’avenir – le tout porté par une éloquence sans pareille !
Je cite ce seul passage : « Voici, selon moi, l’idéal de la question : L’instruction gratuite et obligatoire […] Un immense enseignement public donné et réglé par l’État, partant de l’école de village, en montant de degré en degré jusqu’au Collège de France, plus haut encore, jusqu’à l’Institut de France. Les portes de la science toutes grandes ouvertes à toutes les intelligences : partout où il y a un champ, partout où il y a un esprit, qu’il y ait un livre. Pas une commune sans une école, pas une ville sans un collège, pas un chef-lieu sans une faculté […] Un vaste réseau d’ateliers intellectuels, lycées, gymnases, collèges, chaires, bibliothèques, mêlant leur rayonnement sur la surface du pays, éveillant partout les aptitudes et échauffant partout les vocations ; en un mot l’échelle de la connaissance humaine dressée fermement par la main de l’État, posée dans l’ombre des masses les plus profondes et les plus obscures et aboutissant à la lumière. »
La photo ci-contre est celle du manuscrit de l’un des plus célèbres passages de ce discours : « Je veux, je le déclare, la liberté de l’enseignement, mais je veux la surveillance de l’État laïque, purement laïque, exclusivement laïque. »
JPS