130915 feteroseJe tiens à remercier Christiane Taubira pour avoir bien voulu venir à la fête du PS du Loiret, à Ingré, et pour y avoir fait un discours beau et fort, portant entièrement sur les valeurs de la gauche – les valeurs sans lesquelles la gauche n’aurait pas de sens, ni de raison d’être.
J’ai beaucoup parlé et écrit ces dernières semaines sur la réforme pénale que Christiane Taubira porte, et que je soutiens.
Je voudrais aujourd’hui écrire quelques mots sur la manière dont Christiane Taubira s’exprime. Elle est en effet l’une de celles, l’une de ceux, trop rares, qui redonnent ses lettres de noblesse à l’éloquence parlementaire, et à l’éloquence tout court.
Christiane Taubira n’écrit pas ses discours. Elle ne lit pas de textes. Elle offre à ses auditoires des mots, des phrases, des périodes qui viennent du fond du cœur, du plus profond de l’esprit, du creuset de la raison et de la pensée.
On pressent, on entend, on découvre que ce qu’elle dit, c’est ce qu’elle porte en elle, c’est le fruit de longues maturations, nourries des écrits d’Aimé Césaire, René Char, Edouard Glissant, Paul Eluard et bien d’autres, de toute littérature vivante, de toutes poésie et philosophie mêlées…
Cela change, rompt avec trop de discours interchangeables, de propos formatés et de pesantes paraphrases.
La singularité de Christiane Taubira tient à ce qu’elle retrouve le rythme, le sens, la respiration et la plénitude de la PAROLE.

Jean-Pierre Sueur

 

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