Ne biaisons pas. Ces élections municipales sont un échec cuisant pour le gouvernement et la majorité.
Il y a d’ailleurs là, qui a pu être de bonne qualité, n’a pas pesé dans le scrutin par rapport à la vague nationale, qui a tout emporté.
Ce doit être un premier sujet de réflexion. De plus en plus, les élections sont comme déconnectées de leur objet propre. On l’a vu ces dernières décennies. C’est comme si, quel que soit l’enjeu – municipal, départemental, régional ou européen – les électeurs utilisaient leur bulletin de vote pour sanctionner (ou, plus rarement, approuver) l’exécutif en place, l’objet des législatives étant purement et simplement de confirmer la présidentielle qui les a précédées.
Dans ce contexte, le résultat de ce dimanche est d’une grande clarté. Il doit être entendu. Car il faut toujours tirer les conséquences des votes. C’est l’essence de la démocratie.
Nous avons trouvé la France, en 2012, avec un endettement sans précédent (600 milliards de plus pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy), un déficit insupportable, un taux de chômage élevé et un commerce extérieur en berne.
Cela appelait, à l’évidence, le choix du redressement.
Ce choix n’était pas, n’est pas et ne sera pas, le plus facile.
Mais qui niera la nécessité de ce redressement ?
Néanmoins, si le vote des Français a été celui-là, ce dimanche, c’est parce qu’il représente une réelle insatisfaction, c’est parce qu’ils éprouvent un vrai mécontentent.
Ils ont le sentiment que les efforts n’étaient pas justement partagés et ont montré, par leur vote, une forte demande de justice sociale.
Ils ont aussi le sentiment – du moins je le crois - que la politique menée n’est pas assez claire. Beaucoup de chantiers sont ouverts qui ne se traduisent pas dans les faits, ou ne se traduisent dans les faits que trop lentement.
Ils ont le sentiment que les priorités ne sont pas suffisamment marquées, définies, mises en perspective, expliquées.
Il revient à François Hollande, président de la République, de prendre à cet égard les initiatives qui s’imposent.
A mon sens, ce n’est pas fondamentalement une question de personne.
C’est d’abord un ensemble de questions de fond. Celles que je viens d’évoquer. Et d’autres sans doute, puisque l’analyse de ce vote mérite d’être approfondie.
Afin d’en tirer les leçons avec modestie, courage et sens du travail collectif.

Jean-Pierre Sueur

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