Éditorial du numéro 26 de La Lettre de Jean-Pierre Sueur

J’écris ces lignes au lendemain de l’hommage solennel rendu à nos cent trente compatriotes, et amis accueillis dans notre pays, disparus, aux nombreux blessés, à tous ceux qui souffrent de la mort d’un être cher.
Je ne sais ce que sera l’actualité lorsque vous lirez ces lignes, puisqu’il y a un délai pour l’impression et la distribution de cette Lettre. Je sais qu’un événement chasse l’autre, dans ce qu’on appelle « l’actualité », et qui est marquée par tant de « zapping », comme on dit, que parfois tout se mêle et qu’on n’apprécie plus les faits à leur juste mesure.
Mais je sais que nous ne devons pas et ne pouvons pas oublier ce qui s’est passé.
Notre démocratie, qui est vivante, ne doit pas empêcher l’union des Français sur l’essentiel, tout au contraire.
Des décisions ont été prises par François Hollande, président de la République, par le gouvernement et le Parlement pour accroître la vigilance, renforcer la sécurité, défendre notre pays et les valeurs qui sont les nôtres et qui sont notre bien commun.
Tout cela peut susciter le débat. C’est légitime. Mais j’ajoute que j’ai peu de goût pour la polémique en ces matières.
Je n’ai pas l’état d’esprit cocardier. Mais comme vous tous et vous toutes, j’aime mon pays. Et je mesure constamment – ce fut encore le cas après le 13 novembre – combien notre pays compte, combien il est une référence, en raison de son histoire et des idées qui ont germé en son sein, pour nombre d’habitants du monde.
J’ai souvent dit pour conclure un discours : « Vive la République et vive la France ! » je n’ai jamais ressenti autant que ces derniers jours combien ces simples mots avaient de force et combien, malgré ces lourdes épreuves, ils suscitaient d’espérance.

Jean-Pierre Sueur

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