Editorial du numéro 27 de La Lettre de Jean-Pierre Sueur

Un évènement chasse l’autre.
Et les graves inondations et catastrophes climatiques qui ont durement touché le Loiret ne sont plus du tout dans « l’actualité ».
Je tiens toutefois à y revenir ici.
D’abord pour souligner la très remarquable solidarité qui s’est mise en œuvre dans le Loiret. Je pense à l’action exemplaire de tous les maires, des adjoints et élus des communes sinistrées. On voit dans de telles circonstances combien la commune est indispensable et combien c’est vers elle qu’on se tourne d’abord, combien c’est à elle qu’on fait confiance face à ces épreuves.
Je tiens à mentionner aussi l’action des services de l’État et des collectivités locales, des sapeurs-pompiers, de la gendarmerie, de la police et de centaines de bénévoles qui ont donné de leur temps et « donné la main » sans compter. Oui, ce fut un beau témoignage de solidarité !
Mais je reviens aussi sur ces sujets pour dire que ce n’est pas parce que les médias nationaux n’en parlent plus que tout est réglé, loin s’en faut. Et il faut encore agir avec l’État, la région, le département, les assurances, pour apporter beaucoup de réponses et de dédommagements et assurer encore nombre de relogements.
Je reviens enfin sur ce sujet en pensant aux agriculteurs dont beaucoup (1 500 environ) ont été lourdement touchés, beaucoup plus qu’on ne l’a dit au départ. Nombre d’entre eux auront perdu une part très significative de leur récolte. Tout doit être fait pour les aider.
…Oui, un évènement chasse l’autre. J’écris cet éditorial ce 24 juin alors qu’après une rencontre avec la ministre de la Santé, rencontre de la « dernière chance », j’espère toujours que la maternité de Pithiviers pourra être sauvée. Je ne sais ce qu’il en sera lorsque vous lirez ces lignes.
Je l’écris après une succession de violences dans le monde et en France qui me conduit en particulier à exprimer ma solidarité et ma compassion à l’égard des victimes de ces actes insensés, venant d’individus qui récusent les fondements de la civilisation et le respect dû à l’humanité.
…Je l’écris alors que j’ai appris ce matin-même le « Brexit ». Nous avions tant parlé de l’élargissement de l’Europe. Nous voilà confrontés à son rétrécissement. C’est un retour en arrière. Mais Kipling nous a appris qu’il fallait, après les défaites, sans perdre de temps, et sans lamentations inutiles, rebâtir. Alors, rebâtissons une Europe centrée sur l’essentiel : la paix, l’emploi, l’investissement, les enjeux de la planète, l’accueil maîtrisé et organisé des réfugiés. Rebâtissons une Europe plus lisible, plus visible, plus proche de nos concitoyens.
Rien n’est jamais perdu. Toute épreuve appelle un sursaut.

Jean-Pierre Sueur

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