L’année dernière déjà, le principe du catalogue avait été renouvelé. Jusqu’alors, le catalogue du Salon regroupait des oeuvres choisies par des commerçants qui contribuaient financièrement à la publication et qui obtenaient la publication d’une page de publicité dans la catalogue. Toutefois, certains artistes exposés n’étaient pas représentés. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Chaque artiste a droit à la reproduction d’une oeuvre. Le catalogue, tout en couleurs, est désormais devenu vraiment représentatif du Salon.
Le travail avec le Musée des Beaux-Arts s’est également étoffé pour ce salon, pusiqu’une cinquantaine de pièces de Yoland CAZENOVE, provenant des fonds du Musée des Beaux-Arts sont exposées à l’occasion de ce salon. Nous connaissons tous Yoland CAZENOVE. Né en 1914 à Buzet-sur-Baïse dans le Lot-et-Garonne, il quitte son pays pour se marier, en 1947. Avec son épouse, Gabrielle, ils s’installent aux Choux, près de Gien, puis à Tigy, où il s’initie au métier de potier et construit un four à bois de 1,5 m3. Pour réaliser ses pièces, il adopte une technique particulière, le “colombin”, qui consiste à façonner les pièces à partir de rubans de terre superposés verticalement. Il utilise des émaux naturels pour ses grès. Grâce à cette technique, Yoland CAZENOVE est devenu un maître des formes et des couleurs, à la fois simples et recherchées. Ses pièces nous surprennent toujours et sont devenus objet de contemplation.
Les pièces du Musée des Beaux-Arts constituent un premier aspect de cet hommage à Yoland CAZENOVE. L’autre volet de cet hommage est le film qui lui est consacré, que nous allons découvrir ce soir et qui a été réalisé par Philippe GARNIER, à la demande de Bruno GAYET et des Artistes Orléanais. Ce film doit être le premier d’une série de films consacrés à des artistes de la région. Je tiens à souligner l’intérêt de cette démarche qui permettra de faire voir et de faire connaître des artistes, leurs oeuvres, dans une perspective patrimoniale, susceptible de rendre compte de la richesse de la vie artistique orléanaise.
Cette collaboration avec le Musée des Beaux-Arts est donc une réussite. J’espère qu’elle se prolongera par d’autres initiatives, comme l’édition d’un catalogue des oeuvres achetées par la Ville d’Orléans à l’occasion du salon des Artistes Orléanais. Ce catalogue constituerait, en effet, une reconnaissance du travail de l’association, mais aussi un panorama de la création orléanaise.
L’autre hommage de ce salon est celui rendu à M. Rémy HETREAU, peintre et graveur, qui est de la même génération que Yoland CAZENOVE. Rémy HERTEAU est un patichon, puisqu’il est né à Patay. Toutefois, il a fait une grande partie de sa carrière à Paris, d’abord comme décorateur dans un grand magasin puis comme chargé d’exposition pour les expositions artistiques de prestige qui se déroulaient à l’étranger. Pendant une vingtaine d’années, il fut aussi professeur à l’Ecole des Beaux-Arts et président de la Société des Artistes Orléanais. Les organisateurs du Salon ont choisi de nous montrer ses gravures, gravures aquarellées et qui représentent un monde d’animaux fantastiques, de sirènes, de jeunes femmes, de places ou de ruelles de village, un monde onirique d’une réelle légèreté grace à la maîtrise hors pair de la technique de la gravure.
Mais le salon des Artistes orléanais présente aussi des oeuvres d’artistes plus jeunes. En cela, il reste un bon panorama de l’activité artistique de la région orléanaise. La même exigence de qualité préside toujours à la sélection des oeuvres présentées. Cette année, ce sont 140 artistes (pour près de 200 oeuvres exposées essentiellement des peintures, quelques gravures et quelques sculptures), qui seront présents. Chaque année, les sociétaires, chargés de la sélection, ont un rude travail. Ils doivent choisir, en un temps réduit, parmi plusieurs centaines d’oeuvres (chaque artiste peut proposer jusqu’à cinq oeuvres chaque année).
En outre, l’acquisition, cette année, par la Société des Artistes Orléanais, de nouvelles vitrines, comme celle de cimaises, permettront de présenter ces oeuvres dans de meilleures conditions encore et d’en apprécier l’intérêt.
Donc, bonne chance à la Société des Artistes Orléanais, et à bientôt, puisque la deuxième manifestation annuelle de la Société, la présence au salon des Antiquités du mois de mai prochain, va être encore renforcée pour constituer, avec ce salon de novembre, le deuxième rendez-vous annuel d’importance de la Société des Artistes Orléanais.
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