Enseignement supérieur

  • J’avais préparé avec des représentants des universitaires, des étudiants et des chercheurs d’Orléans les termes de la question d’actualité que j’ai posée ce jeudi à Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
    J’ai dit leurs attentes de signes forts et d’actes forts susceptibles de dénouer la grave crise universitaire que nous connaissons et de mettre fin à l’angoisse des étudiants et de leurs familles quant à la validation de l’année universitaire.
    Je regrette que Valérie Pécresse n’ait apporté aucune réponse aux quatre questions précises que j’ai posées et se soit contentée de polémiquer à partir d’actes de violence que je condamne évidemment.
    Aucune réponse n’a été apportée ni sur la nécessité de retirer des projets de décrets contestés et de « remettre à plat » la formation des enseignants ou le statut des enseignants-chercheurs, ni sur la compensation des suppressions de postes dans l’université et la recherche, ni sur la reconnaissance due aux organismes de recherche comme le CNRS.
    Or, il est pour moi évident que seules des réponses sur le fond peuvent mettre fin au profond malaise que connaissent nos universités et à un mouvement qui dure depuis trop longtemps faute, justement, de réponses précises.
    Enfin, pour ce qui est des dotations financières de l’Etat à l’Université d’Orléans pour l’année 2009, je rappelle qu’elles augmentent deux fois moins que dans la moyenne des universités françaises. Je rappelle également que l’Université d’Orléans fait partie de celles dont l’augmentation des dotations en matière de crédits dits de sécurité est la plus faible de France.

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  • La « réponse » qui m’a été faite ce jeudi au Sénat à la question d’actualité que je lui ai posée sur la situation des universités et de la recherche mérite quelques commentaires.
    De réponse, il n’y en eut pas.
    Mais Valérie Pécresse s’empressa de dénoncer les faits qui s’étaient déroulés la veille à l’université d’Orléans où quelques personnes non identifiées avaient mis de la résine dans quelques serrures, bloqué quelques portes et « fait brûler un chêne ».
    La manœuvre est d’un grand classicisme. Elle date de mai 1968 et a, depuis, beaucoup servi.
    Il s’agit de s’appuyer sur des actions minoritaires ou des actes de violence évidemment répréhensibles pour tenter de disqualifier la grande masse des étudiants, universitaires et chercheurs qui demandent des réponses de fond, et pour se dispenser de les leur donner.
    Eternel réflexe qui consiste à mettre en avant les minorités irresponsables et à chercher à faire l’amalgame avec tous les étudiants ! Vieille technique qui joue sur les peurs au mépris de l’argumentation !
    Valérie Pécresse joue, en fait, le pourrissement. Elle applique la vieille recette : ne pas répondre, jouer sur l’exaspération, pointer du doigt les irresponsables et attendre que tout se délite.
    Tout au contraire, j’avais demandé des actes forts, susceptibles de dénouer la grave crise universitaire que nous connaissons et de mettre fin à l’angoisse des étudiants et de leurs familles quant à la validation de l’année universitaire.
    Mais la ministre n’a pas apporté le début de la moindre réponse ni sur la nécessité de retirer des projets de décrets contestés et de « remettre à plat » la formation des enseignants ou le statut des enseignants-chercheurs, ni sur la compensation des suppressions de postes dans l’université et la recherche, ni sur la reconnaissance due aux organismes de recherche.
    Or, il est pour moi évident que seules des réponses sur le fond peuvent mettre fin au profond malaise que connaissent nos universités et à un mouvement qui dure depuis trop longtemps faute, justement, de réponses précises.
    Mais Valérie Pécresse a préféré parler d’autre chose. C’est un choix, mais c’est surtout une manière de faire de la politique qui s’inscrit dans une longue tradition.
    De ce côté-là, il n’y a pas de « rupture » !
    >> La République du Centre du 3 avril

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  • À la demande de représentants des enseignants chercheurs, chercheurs et étudiants d’Orléans, Jean-Pierre Sueur a participé ce vendredi 17 avril à une conférence de presse au cours de laquelle il a repris les propos qu’il avait déjà tenus au Sénat. Il a annoncé qu’il s’adresserait au Premier ministre, François Fillon, à qui il a adressé le même jour un message dans lequel il écrit : « Après avoir rencontré longuement ce matin des représentants des enseignants chercheurs, chercheurs et étudiants de l’Université d’Orléans, j’ai acquis la conviction qu’un signe fort, un acte fort de votre part serait de nature à mettre fin à la longue crise que connaissent nos universités, à l’angoisse des étudiants et de leurs familles qui craignent que leur année universitaire soit perdue, faute de pouvoir passer les examens dans de bonnes conditions.
    Concrètement, le retrait et la « remise à plat » des projets de réforme de la formation des maîtres et du statut des enseignants chercheurs ainsi que des prises de positions quant aux postes et aux moyens affectés aux universités seraient, j’en suis persuadé, de nature à débloquer les choses. »
    Jean-Pierre Sueur a également écrit au Premier ministre qu’il serait, en outre, « très positif » qu’il marque son « accord avec les positions exprimées sur plusieurs de ces sujets à l’unanimité par la Conférence des Présidents de l’Université ».

    >> La République du Centre du 18 avril 2009

    >> L’article paru sur le site de Rue89

    >> La prise de position unanime de la Conférence des présidents d’Université

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