Orléans

  • Il faut remercier et féliciter les éditions Infimes pour avoir publié récemment sous le titre Des hectares de silenceun « choix de poèmes » de Jean-Louis Béchu en une édition établie et préfacée par Alexandre Vigne.
    Jean-Louis Béchu est né en 1918 à Fay-aux-Loges, il a vécu dans « La maison au bord du canal » (titre d’un de ses recueils de nouvelles), avant de passer « l’essentiel de sa vie de poète et d’écrivain » à Orléans, dont une partie rue Davoust, « dans le voisinage des tours gothiques de la cathédrale. » Il est mort en 1996, à Saran.
    Entre romans, nouvelles, poésie, son œuvre est considérable. Ses nouvelles et romans témoignent d’un beau sens de l’écriture, mais ce sont surtout ses poèmes – une douzaine de recueils – qui étonnent et séduisent. Ce sont des vers courts, cursifs, qui décrivent la réalité sans fioritures, mais avec une sensible émotion. C’est ce mélange de réalisme, d’émotions et de sentiments qui constitue sa poésie. Il était reconnu par ses pairs. C’est ainsi qu’il a obtenu le prix François-Villon.
    Mais voilà, ses recueils étaient devenus introuvables et cet authentique poète du Loiret resté méconnu jusqu’à ce que les éditions Infimes aient la riche idée de publier ce florilège, où l’on trouve des poèmes consacrés à « Paris-la-misère », aux usines (« Pour la conscience du métal » ; « L’acier, la rose »), au « Vin des rues », aux jardins, à Venise, aux voyages – et tant d’autres sources d’inspiration.
    Je finirai en citant un seul poème – il faudrait en citer bien d’autres – intitulé « Écrire » :
    Écrire pour ne pas oublier,
    Ancrer l’éphémère
    Avant de choir dans le grand brasier,
    Dire et redire,
    Les fruits de l’hiver
    L’algèbre du temps
    La vie quotidienne
    Avec la pierre chaude
    Les lézards au soleil
    Dire le silence des collines,
    Les saisons de l’âme,
    Ou du corps,
    Dire, redire,
    Jusqu’au dernier souffle.
    Ce poème est tout un programme… Ne vous privez pas de tous les autres. Ce livre ne coûte que dix euros. Il les vaut largement !
    Jean-Pierre Sueur
  • Il y a une magie du vitrail. Les lumières des vitraux brillent de mille feux changeants selon les heures et les saisons, au travers de formes et de couleurs qui racontent des histoires, magnifient des personnages, appellent à la contemplation ou à la méditation et font vivre les murs blancs des églises et des cathédrales. Ce sont des œuvres d'art riches de signification.
    C'est pourquoi il faut remercier Françoise Michaud-Fréjaville, professeur émérite à l'Université d’Orléans et ancienne directrice du Centre Jeanne-d'Arc d’Orléans pour le superbe livre consacré à la figure de Jeanne d'Arc dans les vitraux des édifices religieux de la région Centre-Val de Loire qu'elle vient de publier.
    Françoise Michaud-Fréjaville y décrit les vitraux représentant Jeanne d'Arc et son histoire qu'elle a recensés dans 116 édifices religieux de notre région. C'est dire que ce fut un grand travail, sans précédent. C'est un bonheur de retrouver les photos– de grande qualité – de ces vitraux et de lire les commentaires qui les accompagnent.
    L'ouvrage commence par un chapitre très éclairant sur l'histoire de Jeanne d'Arc– Françoise Michaud-Fréjaville en est l'une des meilleures spécialistes ! – où on lit, par exemple : « Que penser de cette fille en garçon attachée à ses prières et s'arrêtant aux sanctuaires, irréprochable dans ses mœurs […] Ce n'est pas une "voyante", une volubile, une praticienne de tours de passe-passe de foire, une prostituée de Babylone. Mais c'est incontestablement une obstinée, une sérieuse tête de mule. »
    Le même chapitre revient sur la perception de Jeanne d'Arc– sa personne, son mythe – au fil des siècles. Ainsi, « pendant quatre siècles, on n'a pas du tout oublié Jeanne, mais le personnage est passé devant la personne. » Et cela nous conduit, notamment, au débat de 1920, année de la canonisation de Jeanne d'Arc presque concomitante du vote d'une loi instaurant une fête laïque de Jeanne d'Arc, à l'initiative de Maurice Barrès ressuscitant une initiative trentenaire de « l’incroyant Joseph Fabre » devant le Sénat.
    Et puis, nous parcourons les thématiques, magnifiquement illustrées, des enseignes aux bannières, des événements de l'épopée (Domrémy, Chinon, Orléans, Reims…) aux « petites vies » de l'héroïne, retrouvant au fil des pages et de l'iconographie nombre d'aspects des mouvements artistiques des 19e et 20e siècles, de l'« art nouveau » aux tendances plus contemporaines, ainsi que les thématiques qui renvoient aux contextes dans lesquels les œuvres étaient commandées et les vitraillistes travaillaient. Ainsi, pendant la Guerre 14-18, comme à son issue, comme durant et après la Seconde Guerre mondiale, se sont développées des images d'une Jeanne patriote et d'une Jeanne aspirant de toutes ses forces à la paix. On fait toujours l'histoire en pensant au présent.
    L'apothéose, si l'on peut dire, est l'avant-dernier chapitre consacré aux vitraux de la cathédrale d'Orléans. On y apprend qu'un grand concours fut lancé pour désigner l'équipe constituée d'un verrier et d'un dessinateur qui les réaliseraient. Parmi les douze équipes candidates, ce ne fut ni la plus célèbre ni la plus attendue qui fut retenue. Ce fut celle constituée par Jacques Galland et Esprit Gibelin – et c'est un bel argument contre ceux qui, aujourd'hui encore, dénigrent ce genre de concours. Mais le résultat dépassa les espérances. Il n'est que de feuilleter l'iconographie avant de se rendre sur place, éclairé par les commentaires de Françoise Michaud-Fréjaville, pour mesurer la force de ce chef-d'œuvre trop méconnu et le réalisme dans le « rendu » des personnages et de chacune des scènes qui se succèdent.
    Un dernier chapitre évoque les « peintres-verriers » du Centre-Val de Loire, et notamment la famille Lorin à Chartres et la famille Gouffault à Orléans. Nous leur devons beaucoup.
    Jean-Pierre Sueur
    • Éditions Rencontre avec le patrimoine religieux, 33 €.
     

     

  • Jean-Benoît Puech aime l’écriture. Il est écrivain jusqu’au bout des ongles. Sa dernière œuvre en témoigne. Publiée aux éditions P.O.L, elle s’intitule La Préparation du mariage, compte cinq cents pages, et se présente comme les « souvenirs intimes »d’un certain « Clément Coupèges », durant les vingt années (1974-1994) qui ont précédé son mariage.
    On le sait, Jean-Benoît Puech est fasciné par la figure de l’écrivain dans les livres, par « l’auteur comme œuvre », par « les écrivains inventés par les écrivains » et par « la construction des auteurs imaginaires » (citations de ce dernier livre). Il a d’ailleurs consacré une part non négligeable de son œuvre à créer un écrivain de toutes pièces – avec ses œuvres et sa biographie. Il magnifie la littérature gigogne. Il se plaît dans les « fictions de fictions. » Et ce n’est pas un jeu. Car il y a le poids du réel : l’autobiographie émerge constamment, mais elle n’est jamais revendiquée comme telle.
    Tout est apparemment vrai : les deux villes où se situent l‘essentiel de l’histoire, Orléans et Olivet, le Loiret, le sentier des prés, la faculté de lettres, ses préfabriqués, ses écureuils, le professeur René Marill Albérès, la grande surface « Escale devenue Euromarché, devenue Auchan » et son restaurant Flunch, siège d’improbables rencontres, « Unisabi, Orlane et John Deere »,des cafés et librairies trop reconnaissables, le parc floral, « Les Relais » entre Orléans et La Ferté… Et au-delà, de nombreux souvenirs : la musique de Nino Rota ; les œuvres populaires de Louis Boussenard (qui a sa rue à Orléans), les « Signes de liste » et leurs auteurs, comme Jean-Louis Foncine ainsi que leurs illustrateurs comme Pierre Joubert ou bien les livres trop oubliés de Michel Quoist… Et encore au-delà, des obsessions comme les jouets des enfants – ou le thé, toutes sortes de thés, à tous les chapitres, ou presque. Et puis la sensation de poursuivre, dans un autre registre, les récits inclus dans deux opus précédents publiés aux éditions opportunément dénommées « La Guêpine » : Orléans de ma jeunesse et Une adolescence en Touraine
    … Tout est apparemment vrai. Apparemment. ! Mais tout baigne dans une pléthore de pseudonymes. On ne sait pas, on ne peut pas savoir, ce qui est vrai et ce qui est reconstruit, inventé, imaginé. On voit bien que le réel est là, qu’il affleure, émerge, mais que l’invention littéraire l’est aussi et qu’elle est – bien sûr – plus réelle que le réel.
    C’est dans cet « entre-deux », dans ce jeu entre deux écrivains (au moins) que l’on suit, vingt années durant, la quête sentimentale et sensuelle – indissociablement – qui conduit le dénommé Clément Coupèges dans une quête échevelée, en laquelle revient constamment la figure d’une « Marie-Laure », « délicieuse » et « douloureuse », au tragique destin, toujours recherchée puisque « le désir de l’autre, c’est le désir du re-semblant »jusqu’à l’heure heureuse du mariage. Cette quête, il la revit (et l’écrit) rétrospectivement comme une « préparation » – et cela même s’il nous dit que « la narration doit éviter les anticipations et l’omniscience. »
    Si les événements politiques, pourtant marquants au cours des vingt années considérées, sont absents, certaines évolutions sociologiques sont justement évoquées. Ainsi découvre-t-on, en flânant entre Orléans et Olivet, « les parcs des grandes maisons familiales d’autrefois, peu à peu rachetées par des promoteurs immobiliers et rasées pour laisser la place à de prétentieuses résidences. »
    Mais ce qui frappe aussi à la lecture du livre, c’est le vrai bonheur d’une écriture où les imparfaits du subjonctif  s’enchaînent naturellement : « Je craignais que Marie-Laure n’exigeât trop de moi, qu’elle me privât de la distance qui était nécessaire pour désirer nos rapprochements » – et encore : « Mon pénible passé s’éloignait sans pourtant que je n’y revinsse encore par à-coups »…
    Et sans doute la vraie raison d’être du livre, au-delà de la « préparation » ou de « l’expiation » est-elle ce qu’on lit à sa dernière ligne, lorsque l’auteur, supposé ou non, nous dit qu’il s’agit pour lui de « rendre à la vie ce qu’elle nous a donné. »

    Jean-Pierre Sueur

    • La Préparation du mariage, P.O.L, 503 pages, 25 €
     
  • Professeur émérite à la Sorbonne, Antoine Prost, qui fut enseignant à l’université d’Orléans et un adjoint à l’urbanisme dont l’action aura beaucoup marqué notre ville, a notablement contribué, par ses ouvrages et ses travaux, au renouveau des méthodes de la recherche en histoire.
    Il nous propose aujourd'hui une belle illustration de ce renouveau avec un livre rassemblant des études rédigées lors des dernières décennies, revues et complétées, intitulé Orléans 1911 publié aux éditions du CNRS (22 €).
    Pourquoi 1911 ? Parce qu’on dispose dans les archives de la ville d’Orléans d’une précieuse liste nominative du recensement de 1911. C’est une source précieuse qu’Antoine Prost entreprit, avec ses étudiants d’abord, d’étudier de très près. S’y ajoutent d’autres sources comme les registres fiscaux, les listes électorales, les 528 actes de mariage de l’année 1911, l’Annuaire d’Orléans, etc.
    L’étude méticuleuse de toutes ces sources, qu’il croise et confronte, permet à Antoine Prost de présenter un tableau d’une extrême précision de la population et de la société orléanaises. La ville est répartie en onze secteurs, de l’intérieur des mails à l’extérieur des mails, sans oublier Saint-Marceau au Sud, et la population est décrite sur la base de données chiffrées, dans son ensemble et dans chaque quartier.
    Ce faisant, Antoine Prost échappe aux stéréotypes et aux idées toutes faites. On découvre ainsi qu’en 1911, Orléans ne comptait que 43 % d’habitants nés dans la ville ou sa banlieue immédiate. Il ne faut donc pas méconnaître l’importance des arrivées et des flux de population. On découvre combien les statuts de propriétaire ou de locataire, les lieux d’habitation, les métiers, le statut familial et maints autres facteurs permettent d’établir une description très détaillée d’une réalité sociale complexe et contrastée.
    Antoine Prost est l’un de ceux qui ont introduit en histoire des outils statistiques élaborés, telles les analyses factorielles. On voit ici combien ces outils se révèlent précieux.
    Ainsi l’analyse des « familles bourgeoises » est-elle très précise. Il en va de même pour l’analyse des « ouvriers dans leurs quartiers. »Les ouvriers sont, en effet, nombreux à Orléans dans une ville qui, à quelques exceptions près, est passée à côté de la révolution industrielle. Je cite : « Ce paradoxe d’une ville ouvrière sans industries et presque sans usines, sauf Delaugère, les tabacs et les ateliers des chemins de fer, s’éclaire si l’on prend garde au piège du vocabulaire. Les serruriers, charpentiers, menuisiers, monteurs, mécaniciens, tailleurs de limes et autres que nous considérons comme des ouvriers, ne constituent pas en fait un prolétariat industriel, mais plutôt un peuple urbain d’avant l’industrialisation. » C’est, en effet, le peuple de Péguy.
    On le voit, sans récuser le terme de « classe », Antoine Prost dépasse les représentations de la société qui se réduiraient à la seule opposition entre deux « classes ». L’analyse socioprofessionnelle qu’il mène permet ainsi de mettre à jour entre les deux pôles que seraient « un noyau bourgeois »et « un noyau d’ouvriers sans qualification », divers groupes sociaux qui s’échelonnent « en suivant un jeu complexe de proximité et de différences »et de « respecter la diversité interne d’une société, tout en dégageant un ordre, une organisation, c’est-à-dire un sens. »
    Ajoutons que ce livre s’ouvre sur une présentation de l’histoire d’Orléans et s’achève sur une analyse ethnologique des fêtes de Jeanne d’Arc. Autant de raisons supplémentaires de le lire !
    Un dernier mot. Dans son avant-propos, Antoine Prost écrit qu’il aimerait un jour expliquer comment l’action que nous avons eu l’honneur de mener ensemble – avec bien d’autres – au sein des municipalités de 1989 à 2001 a transformé la ville d’Orléans. Puis-je exprimer le vœu que ce soit l’objet de son prochain ouvrage ?
    Jean-Pierre Sueur
    • Antoine Prost présentera et signera son livre à la librairie « Les temps modernes » d’Orléans le samedi 12 mars à 17 h.

     

  • France 3 Centre-Val de Loire, 10 août 2022

     
  • Edith Mag, été 2021

     
  • Professeur émérite à la Sorbonne et ancien professeur à l’Université d’Orléans, Claude Michaud nous livre dans son dernier ouvrage, paru aux éditions de la Sorbonne, consacré au jansénisme à Orléans au XVIIIe siècle, une page très méconnue de son histoire. On a en effet bien du mal à s’imaginer aujourd’hui l’ampleur des controverses qui ont alors agité Orléans, « bastion du jansénisme », et qui ne relevaient pas seulement de la théologie, mais de la vie même de la cité, dans toutes ses composantes.

    Je ne reviendrai pas ici sur les sources du « jansénisme », sur les disputes entre « la liberté humaine et la grâce », sur Port Royal, sur les Provinciales de Blaise Pascal, défendant les jansénistes et pourfendant leurs adversaires jésuites. Non, je suivrai simplement de chapitre en chapitre l’histoire des évêques d’Orléans, précisément décrite par Claude Michaud. Il y eut d’abord le cardinal Pierre de Cambon du Coislin (1666-1706) tout à fait bienveillant. Son successeur, Louis Gaston Fleurian d’Armenonville (1706-1733) l’était beaucoup moins. Il entreprend une « purge » contre les jansénistes « mal pensants ». Il s’ensuit une vive querelle entre les « bullistes », qui soutiennent la bulle « Unigenitus », publiée le pape, et les « appelants » qui appellent à un concile général. Dix curés d’Orléans se révoltent contre l’évêque. Celui-ci les interdit de prédications et de confessions – et même de mariages (sources de revenus). Les curés d’Olivet et de Darvoy sont sanctionnés. Deux couvents, celui des Ursulines, place Saint-Charles (surnommées les « bourniquettes ») et celui de Voisins à Saint-Ay, sont les places fortes de la contestation. L’évêque interdit que l’on dispense les derniers sacrements aux jansénistes mal pensants. Avec son successeur, Nicolas Joseph de Pâris (1733-1753), c’est pire encore. Le chanoine Sellier meurt dans une nuit de 1739 privé de sacrements, ce qui suscite, nous rapporte Claude Michaud, un « soulèvement universel de toute la ville. »

    Lui succède l’évêque de Montmorency-Laval (1753-1757) dont la démission met un terme à « une persécution d’autant plus mal ressentie qu’elle prenait pour cible des clercs, des religieuses et des laïcs fort âgés. »

    Au-delà de ces épisodes, l’intérêt du livre de Claude Michaud réside dans le rapport qu’il fait entre cette vraie « guerre de religion » et son substrat sociologique : « Le jansénisme du siècle des Lumières – écrit-il –, ne fut plus le refuge des aristocrates et des robins confrontés à l’emprise de la monarchie absolutiste (…) mais bien l’expression religieuse de couches sociales dynamiques négociantes et officières (…)À Orléans, le milieu des négociants, surtout celui des grands raffineurs majoritairement concentrés dans les paroisses Notre-Dame de Recouvrance et Saint-Paul, illustra cet attachement à la doctrine condamnée puis tolérée. »(Il y avait à Orléans à la fin du XVIIIe siècle « 24 raffineries de sucre et 250 chaudières. ») Et parmi les grandes figures de cette mouvance janséniste, Claude Michaud dresse les portraits de Robert-Joseph Pothier, de Daniel Jousse, mais aussi ceux des familles Desfriches et Vandebergue de Villiers…

    Toute cette histoire s’explique par des ressorts psychologiques. Claude Michaud cite Monique Cottret qui écrit : « L’insoumis est persécuté. Le rebelle est une victime. Voilà qui rend le jansénisme sympathique. »Comment ne pas voir qu’alors que le siècle des Lumières s’avance, les querelles théologiques recoupent largement de profondes évolutions sociologiques.

    Jean-Pierre Sueur

  • La République du Centre, 12 octobre 2023

     
  • Gloire soit rendue au Cinéma des Carmes qui est le seul à Orléans et dans le Loiret à programmer le très remarquable film de Bruno Dumont intitulé sobrement Jeanne !

    On pourrait imaginer, ou rêver, qu’à Orléans, ville johannique s’il en est, chacun se presserait pour proposer ou admirer ce film sur un thème « rebattu », mais qui « supporte les traitements les plus différents sans l’affadir »comme l’écrit Jean-François Julliard dans Le Canard Enchaîné – journal rétif aux bondieuseries ! –, qui ajoute : « Souvent même, il élève ceux qui s’en emparent, de Dreyer à Rivette, en passant par Bresson et même Luc Besson ! La couleur bizarre et décalée que lui donne Bruno Dumont en fait d’autant mieux ressortir la grandeur déconcertante. »

    Il ne faut pas rechercher dans ce film ni l’authenticité des décors, ni la reconstitution minutieuse et pittoresque du passé. Nous sommes dans les dunes du Nord. Il y a de longs temps de méditation et d’attente, rythmée par une musique douce, lancinante, étrange.

    Et il y a, plus réelle que la réalité même, la force du procès de Jeanne, qui se déroule dans l’admirable cathédrale d’Amiens, somptueusement filmée, avec ses juges caricaturaux plus vrais que vrais, et Jeanne, jouée par une comédienne de onze ans, Lise Leplat Prudhomme qui, toute seule, toute droite, inflexible, offre une image sublime du droit et de la justice – une image qui transcende toutes les bassesses.

    Jean-Pierre Sueur

     
     
  • Il faut saluer une fois encore le succès de la présentation par La Fabrique Opéra de l’opéra de Verdi, La Traviata, au Zénith d’Orléans – et cela d’autant plus que la crise du Covid n’a pas facilité la préparation du spectacle, qui a dû être retardé. Félicitations donc, au chef Clément Joubert, au metteur en scène Gaël Lépingle, aux chanteurs, aux chœurs, aux danseurs, à l’équipe de La Fabrique Opéra. Mais félicitations aussi et surtout à cette équipe pour avoir su associer à cette belle aventure nombre de lycées, de centres de formation d’apprentis – et au total, des centaines de jeunes qui ont œuvré avec enthousiasme et qui ont appris, en participant ou assistant aux spectacles, à aimer l’art lyrique. Ce n’est pas la moindre des réussites de La Fabrique Opéra.

    JPS

     
  • Originaire d’Orléans, Camille Mialot est un avocat très reconnu dans le droit de l’urbanisme et de l’aménagement dont il s’est fait le spécialiste.

    Je veux saluer l’ouvrage de référence intitulé Le permis de construire et autres autorisations d’urbanisme qu’il vient de publier avec Fanny Ehrenfeld, avocate au barreau de Paris.

    Comme l’écrivent les auteurs dans leur introduction : « Le permis de construire, et les autres autorisations d’urbanisme sont des actes juridiques courants. Pourtant une personne qui souhaite demander une autorisation d’urbanisme, ou consulter une autorisation pour connaître un projet de construction, se heurte rapidement à la complexité de la matière. »

    Je dois dire que mes expériences d’élu local et national me conduisent à pleinement confirmer ce constat.

    Le droit de l’urbanisme – et donc la délivrance du permis de construire – procèdent, en effet, de « strates » juridiques « superposées. »

    La matière recèle, en outre, « des logiques potentiellement contradictoires : d’un côté le souci de favoriser la construction, de l’autre la protection de l’environnement. »Ces deux préoccupations sont justifiées : toute la question est de les concilier, ce qui est possible et nécessaire.

    Enfin, nos auteurs nous exposent aussi les complexités liées au fait que « les autorisations d’urbanisme sont soumises à plusieurs juges : le juge administratif, le juge civil et le juge pénal. »

    Ces constats introductifs justifient pleinement la nécessité de ce livre qui, exemples et jurisprudences à l’appui, présente tous les aspects des textes législatifs et règlementations en vigueur.

    Il est question des certificats d’urbanisme, du dépôt d’une demande de permis de construire, de toutes les étapes de son examen, des permis modificatifs, de tous les types de contentieux et même des prélèvements obligatoires liés à l’urbanisme.

    Il est aussi question du recours à l’architecte en matière de construction. Je déplore pour ma part que les législations récentes aient considérablement réduit ce recours, notamment pour les logements sociaux. Or il y va de la qualité des logements et du paysage urbain.

    Il faut remercier Camille Mialot et Fanny Ehrenfled pour ce livre très pédagogique, clair et complet qui sera pour les professionnels, les universitaires, comme pour les particuliers et tous ceux que cette matière intéresse, un guide très précieux.

    JPS

    Le permis de construire et autres autorisations d’urbanisme,éditions Berger-Levrault, 530 pages, 45 €

     
     
     
  • …Je me revois encore dans le bureau de Philippe Wahl, président du groupe La Poste, qui m’annonçait que le bâtiment des « Chèques » – je persiste, comme nombre d’habitants d’Orléans-La-Source, à l’appeler ainsi – étant obsolète, il ne serait ni rénové, ni reconstruit… Et, me disait-il, ses services trouveraient dans l’agglomération d’Orléans, ou plus loin, une « friche industrielle » juste bonne pour accueillir les mille – huit cents à ce jour – salariés des « Chèques postaux », devenus aujourd’hui les services financiers de La Poste. Philippe Wahl me faisait valoir que La Poste ne construisait plus, n’investissait plus dans l’immobilier et que, d’ailleurs, même le siège historique parisien du boulevard Vaugirard allait se déplacer vers des espaces de bureaux loués à Issy-les-Moulineaux – ce qui fut fait.
    Je m’insurgeais et expliquais à Philippe Wahl que « Les Chèques » avaient, d’une certaine manière, donné naissance à La Source, qu’ils étaient indissociables de La Source, que d’ailleurs tous les Français connaissent La Source en leur qualité d’usagers des Chèques postaux, qu’il ne trouverait pas de friche industrielle qui conviendrait à proximité et que s’il fallait déménager du bâtiment historique construit par Louis Arretche – la « cathédrale laïque »de La Source dit l’un de mes amis -, la moindre des choses serait de construire un ou plusieurs bâtiments modernes adaptés à toutes les évolutions qui ont eu lieu depuis cinquante ans, à La Source ou à son immédiate proximité. L’entretien se termina sans que j’eus vraiment convaincu mon interlocuteur.
    Et puis il y eut d’autres entretiens. Et d’autres rencontres et réunions de travail, avec Olivier Carré, puis Serge Grouard plus tard. Je le redis : dès qu’il s’agit de dossiers humains, économiques et industriels de cette importance, l’union entre les élus doit prévaloir sur les querelles !
    Il apparut que nous avions eu raison. Aucune friche industrielle ne fut trouvée. En revanche, à la suite de toutes ces années de démarches, de négociations et de ténacité, La Poste décidait finalement – contrairement à sa nouvelle doctrine – de construire deux ensembles de bâtiments.
    Le premier – qui comprendra trois bâtiments très modernes – ne sera pas à La Source même… mais à Olivet, à quelques dizaines de mètres de la limite entre Olivet et Orléans-La-Source, dans un cadre verdoyant et agréable. Et l’on doit remercier la municipalité d’Olivet pour sa totale coopération.
    Le second, qui abritera les activités industrielles, sera construit dans la partie sud de La Source.
    Voilà donc une histoire qui se termine bien. C’est ce que nous avons constaté lors du lancement de la construction du premier ensemble de bâtiments ce vendredi 1er octobre à Olivet.
    J’ajoute que, de même que la première ligne de tramway dessert le site actuel des Chèques, il y aura un arrêt juste à côté de la nouvelle implantation des « services financiers de La Poste », comme si nos choix de l’époque étaient prémonitoires.
    J’ajoute aussi que des questions restent posées. D’abord celle du devenir du bâtiment des « Chèques » s’il est décidé de le restaurer, ou de la vocation du foncier qu’il occupe (avec les parkings) s’il est décidé de le démolir. Ensuite, il faudra toujours être vigilant quant au nombre d’emplois qui seront accueillis sur les deux nouveaux sites. Enfin – et c’est lié – il y a la question du devenir de La Poste elle-même, à une époque où le nombre de lettres diminue très vite, même si le trafic des colis reste très conséquent et/ou de nouveaux services peuvent et doivent être apportés par la Poste et par la Banque postale, qui lui est liée. Cela appelle une réflexion, de la concertation – et pour moi, en dépit des mutations, ou plutôt pour mieux les préparer et les vivre, aujourd’hui comme hier, une vraie logique de service public.
    Jean-Pierre Sueur
  • Dans nombre de communes du Loiret, des associations d’habitants travaillent sur leur histoire et élaborent des publications souvent précieuses, car le passé explique le présent et la connaissance de l’histoire est essentielle pour préparer l’avenir.
    Parmi ces publications, je signale tout particulièrement la dernière en date intitulée Les petites et grandes histoires du quartier est d’Orléans réalisée par l’Association pour la mémoire et l’animation de l’est d’Orléans (AMAE). Celle-ci est consacrée à toute la partie est d’Orléans, depuis les quais de la Loire, le faubourg de Bourgogne, le quartier Saint-Marc, l’Argonne, le Belneuf jusqu’à la Barrière Saint-Marc et se présente comme la forme d’un abécédaire.
    On y redécouvre toute la vie de ces quartiers, où, dans le passé, l’arboriculture était très présente avec la vigne qui, par exemple, entourait le « Cabinet vert », au bout du « quai du Roi », dont l’histoire nous est contée, les fêtes de toutes sortes, le cirque Lavrat qui y avait son siège. On y retrouve l’École normale du Faubourg de Bourgogne et son école annexe, et la grande figure de Charles Péguy qui en fut l’élève puisqu’il habitait à proximité, au numéro 50 de ce faubourg, dans sa maison natale qu’une municipalité eut la mauvaise idée de détruire.
    On parcourt la rue du Fil Soie et on apprend comment la rue de la Fosse au Diable fut rebaptisée du nom de Pierre-et-Marie-Curie.
    On suit l’histoire du logement social, depuis la loi Loucheur, en passant par la cité d’urgence du Belneuf, la Cité Rouge (du nom de la couleur de ses toits) et la Borde aux Mignons, et aussi l’histoire de l’église Saint-Jean-Bosco située dans le quartier d’habitat social.
    On visite des édifices remarquables, tels la villa Sébastopol, siège d’innombrables fêtes, cérémonies et banquets, devenue le « Kiproko », boîte de nuit partiellement détruite en 1982, la maison Barillet située au 46 rue Saint-Marc, représentative de l’Art nouveau, ou le collège Jean-Rostand, l’ancien et l’actuel (qui n’a pas encore reçu de dénomination).
    On côtoie les associations, comme la très active Étoile Saint-Marc.
    Et enfin, on rencontre nombre de personnes remarquables, certaines sont toujours vivantes, comme Daniel Gélis, artiste peintre de renommée internationale, qui vit et travaille dans le quartier Saint-Marc, et Jean-Nicolas Weigel, champion du monde de boxe, devenu entraîneur et expert en joutes nautiques.
    D’autres nous ont quittés : Jean Zay, le grand ministre de l’Éducation nationale du Front populaire à qui fut dédiée l’avenue qui relie ces quartiers Est au centre-ville d’Orléans inaugurée en 1994 ; Alice Lemesle, « bienfaitrice du quartier » ; Théophile Naudy, directeur de l’École normale, qui détecta les talents de Charles Péguy et le fit inscrire au lycée ; Olympia Cormier, institutrice militante qui fut déportée à Ravensbrück ; Henri Lavedan, auteur de nombreuses comédies ; et enfin Roger Toulouse, grand artiste, qui vivait et peignait dans sa maison rue de l’Abreuvoir et dont l’œuvre immense est trop longtemps restée méconnue de beaucoup.
    Au total, ce voyage historique, géographique, et d’abord humain, au cœur de l’est d’Orléans, mérite d’être emprunté. C’est ce que nous propose ce livre, fruit d’un travail sérieux d’une équipe de bénévoles qu’il faut remercier.
    Jean-Pierre Sueur
  • « Seize années durant, entre 1950 et 1967, Orléans a été le quartier général des troupes américaines de l’OTAN » – et bien que ces seize années de « présence américaine » ne soient pas un événement si lointain, le souvenir en est presque oublié. C’est pourquoi le livre que Sylvie Blanchet vient d’y consacrer sous le titre Orléans et ses environs, 1950 1967 - la parenthèse américaine (éditions L’Harmattan, collection Graveurs de mémoire, 25 €) constitue un apport précieux pour restituer cet épisode de la vie d’Orléans et des communes voisines.
    On sait ce que notre pays et ce qu’Orléans doivent aux États-Unis d’Amérique et aux troupes américaines dans le combat contre l’Allemagne nazie et pour la Libération que nous célébrons chaque année.
    On aurait pu penser que cette dette se traduirait par un accueil positif et même chaleureux des troupes basées à Orléans et dans les environs à la suite de la signature du Traité de l’Atlantique nord en 1949, et de la décision d’y installer le quartier général des troupes américaines de l’OTAN.
    Or, tout l’intérêt du récit de Sylvie Blanchet, fondé sur un important travail documentaire et la restitution de nombreux témoignages, est de nous présenter la réalité de la cohabitation entre Orléanais et Américains, telle qu’elle fut, avec ses ombres et ses lumières, en cette période de guerre froide.
    Ainsi, si les pouvoirs publics – qu’il s’agisse de la mairie ou de la préfecture – ont tout fait pour que les choses se passent au mieux, de vives critiques n’ont pas manqué, venant en particulier du Parti communiste, auquel s’opposèrent, au fil des temps, au sein du conseil municipal d’Orléans, Pierre Chevallier, ancien résistant, avec beaucoup de vivacité, puis Roger Secrétain, mais aussi René Dhiver et Pierre Ségelle.
    Sylvie Blanchet consacre une analyse détaillée à la question du logement. Dans ces années d’après-guerre, nombre d’Orléanais vivent encore dans des baraquements et des cités d’urgence. Dans ce contexte, la création de nombreux logements pour accueillir « les Américains » n’est pas sans poser des problèmes de priorité et sans susciter les critiques. Assurément, il faut de toute façon beaucoup construire – et c’est pour moi l’occasion de redire combien l’action de Pierre Ségelle, ancien député-maire d’Orléans, fut à cet égard décisive.
    L’architecture des cités américaines a ses spécificités et ses qualités et, après 1967, les ensembles des Châtaigniers à Saint-Jean de Braye, de la résidence Foch à Olivet et de la Petite Espère à Saint-Jean de la Ruelle ont été bien vite occupés par les habitants de ces communes, cependant que le quartier de Maison fort à Olivet était voué à un nouvel avenir, militaire notamment, et que la caserne Coligny devenait la cité administrative qu’on connaît aujourd’hui.
    Sylvie Blanchet note combien les mentalités ont évolué au fil du temps. Elle observe, après les difficultés du début, un « renversement de tendance » au cours des années soixante conduisant à des relations harmonieuses.
    J’ajoute, pour finir, que son livre vaut surtout pour les multiples témoignages et restitutions d’évènements qu’on pourra qualifier de mineurs, mais qui contribuent à rendre véridiques ces épisodes d’une histoire oubliée prise « sur le vif. »
     
    Jean-Pierre Sueur
  • C’est un étrange livre que nous offre Charles Coustille : il s’intitule Parking Péguyet est publié chez Flammarion. Alors qu’à moitié endormi, il pianotait sur Google à la recherche de notices sur Charles Péguy, Charles Coustille ne se rend pas compte qu’il est, en fait, sur la section « Maps » de Google et il tombe sur « Parking Péguy », un parking situé à Stains (Seine-Saint-Denis). Et lorsqu’il demande à ses élèves de lui dire s’ils avaient déjà entendu parler de Charles Péguy, la réponse est unanime : « Oui, c’est un arrêt de bus juste à côté », à Créteil.

    Ces épisodes ont donné l’idée à Charles Coustille d’aller visiter avec l’un de ses amis photographes, Léo Lepage, tous les lieux ou bâtiments publics portant le nom de Péguy. Il y en a 407 au total, dont 350 rues, vingt avenues, trente écoles, plusieurs impasses et trois parkings !

    Dans le Panthéon des noms de rue attribués par les conseils municipaux, Péguy figure à la 97e place, la palme revenant à Charles de Gaulle, suivi de Louis Pasteur, Victor Hugo et, en quatrième position, Jean Jaurès.

    Beaucoup des rues (mais aussi des parkings) dédiés à Péguy sont décrits dans le livre. Ces lieux sont aussi photographiés. Et en regard, il y a de fortes citations de Péguy extraites, en particulier, de Clio, de Notre Jeunesse, de L’Argent, des Situations

    Une constatation s’impose. Alors que beaucoup des avenues et des rues dédiées à Victor Hugo sont en centre-ville, celles qui le sont à Charles Péguy sont situées en périphérie, dans des lotissements, entre des barres d’immeubles, dans la « France périphérique » ou « périurbaine » – la France des « gilets jaunes » en quelque sorte, risque l’auteur dans une conversation avec l’un de ses amis.

    … Voilà un sujet de méditation. Comme le sont tous les extraits de l’œuvre, à côté des photos, très bien choisis et qui illustrent l’analyse de Charles Croustille pour qui Charles Péguy « était un homme complexe, presqu’aussi contradictoire qu’intransigeant. »

    Comme il le déplore, Charles Péguy est trop peu présent dans les programmes de littérature, les sujets du baccalauréat et même de l’agrégation. C’est très dommage. Car son œuvre est immense et étonnamment actuelle, comme le montre le grand intérêt que lui portent aujourd’hui nombre d’intellectuels, en France et à l’étranger.

    … Et il n’y a plus d’engouement pour lui donner des noms de rue. Accablant témoignage, la seule rue qui fut dédiée à Charles Péguy en 2014, année anniversaire de sa mort au champ d’honneur, le fut par la ville d’Orange dirigée par le Rassemblement national (ex Front national).

    Et à Orléans ? À Orléans, il y a, bien sûr, une rue Charles-Péguy suite à une délibération du conseil municipal de 1924 – sur laquelle je reviendrai – qui eut la mauvaise idée, pour percer cette voie, de démolir la maison natale de Péguy.… Plein d’indulgence, Charles Coustille écrit que cette rue « donne directement sur la Loire » et le long du Centre de formation de la Chambre des métiers et de l’artisanat du Loiret, « ce qui tombe plutôt bien pour la rue d’une rempailleuse de chaises ayant donné naissance à un écrivain qui se voyait comme un artisan des lettres. »

    Jean-Pierre Sueur

    • Aux éditions Flammarion, 187  pages, 22 €
     
  • Jean-Pierre Sueur a été l’invité de Jean-Pierre Carrera dans une émission des « Sentiers de l’histoire » sur RCF Loiret, consacrée à Étienne Dolet.

    >> (Ré)écouter l’émission

  • Mag'Centre, 12 août 2022

     
  • Mag'Centre, 7 août 2022

     
  • La Lettre de Clos de Joÿe, juin 2022

     
  • Je signale tout particulièrement le colloque qui est organisé le 13 mai prochain de 9 h à 12 h par l’Amitié Charles Péguy au Centre Charles Péguy, 11 rue du Tabour à Orléans.
    Celui-ci, animé par Éric Thiers, Charles Coutel et Adrien Courtemanche portera sur « Charles Péguy, préfacier et anthologiste, figure de l'hospitalité ».
    L’après-midi, un parcours sera proposé dans les différents lieux qui ont marqué Charles Péguy à Orléans : ceux-ci ne manquent pas, depuis le faubourg Bourgogne, Saint-Aignan, l’École normale, les bords de Loire, le lycée Pothier, jusqu’au café de la Demi-lune où le jeune Péguy organisait ses premières réunions socialistes… et bien d’autres.
    JPS