Ce fut un bonheur que de vivre dans l’Agora de Montpellier à ciel ouvert, devant une façade ocre, la première de la nouvelle création de Maud Le Pladec, directrice du Centre chorégraphique national d’Orléans (CCNO), intitulée Twenty seven perspectives.
La météorologie, certes, réserva une surprise. La pluie se mit à tomber, et après une demi-heure d’un spectacle magique, il fallut que tout s'arrêtât. Il y eut une intense déception, suivie d’une interrogation. Pourra-t-on reprendre ? Oui, on le put. L’incident avait créé un espoir, un effet d’attente. Tout fut encore plus beau, magnifié, ensuite.
Cette nouvelle création de Maud Le Pladec est un ballet dont la musique est la reprise constante du thème de la Symphonie Inachevée de Schubert. C’est un dialogue serré entre la musique et la danse, entre la symphonie et le mouvement des corps, servi par dix danseurs qui donnent beaucoup d’eux-mêmes. C’est un travail très rigoureux qui reprend et transcende les formes classiques.
« L’idée est peut-être d’achever cette symphonie, voire d’en épuiser la forme autour de variations gestuelles et chorégraphiques » écrit Maud Le Pladec. Nous serons heureux de redécouvrir à Orléans cette œuvre qui fait assurément honneur au CCNO.
JPS
« Jean-Benoît Puech est né en 1947. Il a été enseignant à l’Université d’Orléans et a publié une quinzaine de livres depuis le premier en 1979. »
Voilà ce que l’on lit sur la « quatrième de couverture » du nouvel ouvrage du même auteur qui, comme ce fut le cas pour l’un des précédents, Orléans de ma jeunesse, se présente en apparente rupture avec tous les autres, comme un récit au « premier degré. »
Ce récit intitulé Une adolescence en Touraine est, en effet, linéaire. C’est une belle histoire, souvent romantique, voire mélancolique. Elle commence à Orléans et se poursuit à Chinon, où le jeune Jean-Benoît est expédié pour y faire de meilleures études, en classe de troisième. Là, il est hébergé à l’Hôtel de la Boule d’or, tenu par des membres de sa famille.
On aura auparavant reconnu Orléans, la rue de Vaucouleurs, la Maison des Tourelles entre La Source, La Ferté-Saint-Aubin et Marcilly, que j’eus, pour d’autres raisons, l’occasion de connaître. Et tous les symptômes de l’adolescence, des « Signes de piste » illustrés par Pierre Joubert en passant par les Marabout Junior, les œuvres de Michel Quoist, Hugues Aufray, Pascale Audret, et bien sûr Françoise Hardy (« Message personnel »)…
Et puis, à Chinon, Jean-Benoît découvre Odile – et son amie Anne. Il nous conte l’histoire de sa liaison avec Odile. Une liaison pure, faite de retenue. C’est un peu plus et un peu moins que le « vert paradis des amours enfantines. » Ce sont des promenades, des cachettes dans des îles, des parcs ouverts avec effraction. Des thés partagés. Toutes sortes de thés.
Lui vit parallèlement de longs voyages littéraires, de Patrice de la Tour du Pin à Julien Green et à Jean-Paul Sartre…
En lisant cette prose censément écrite « au premier degré », on découvre combien Jean-Benoît Puech prend plaisir à décrire, à conter, à écrire. Ce qui est le plus remarquable dans ce livre, c’est le grain de l’écriture.
Notre auteur peut bien nous expliquer au détour d’une phrase ou dans une note exhaustive (page 153) que cette littérature censément plus simple est en fait le « substrat », la « structure profonde » - les fragments de vraie vie - qui ont engendré tant de chapitres de ses livres riches en dédoublement et en complexité.
Mais est-ce si sûr ? La prose d’Une adolescence en Touraine est plus riche et plus ambigüe qu’il y paraît de prime abord. Elle est faite de désirs inavoués, de tourments, de rêves contrariés, de recherches de plénitude et aussi de descriptions au scalpel qui alternent avec les analyses psychologiques.
Non, Jean-Benoît : ce n’est pas une littérature « au premier degré. » En tout cas, elle mérite d’être lue.
Jean-Pierre Sueur
François Landré nous a quittés. Il fut durant trois mandats maire de Jargeau, puis conseiller général. Il s’identifiait à sa commune à laquelle il était profondément dévoué. Durant ses mandats, il a constamment cherché à rassembler, à unir les élus et les habitants au service de sa ville qu’il connaissait bien et au sein de laquelle il était, hier encore, reconnu et respecté.
François Landré avait de fortes convictions européennes. Lui qui aimait les arbres – il était arboriculteur – disait qu’il fallait constamment cultiver l’esprit européen, gage de paix. C’est pourquoi il s’est beaucoup impliqué dans les jumelages de Jargeau avec Corsham en Grande-Bretagne et Reilingen en Allemagne.
Il avait courageusement tenu, malgré certaines oppositions, à ce qu’une stèle fût érigée pour rappeler les souffrances endurées pendant la guerre, et plus tard, par les tsiganes, sur le terrain où le collège de Jargeau a été érigé.
François Landré fut aussi président de la « Maison de Loire ».
À la fois discret, attentif et chaleureux, François Landré aura marqué sa commune, et bien au-delà nombre de ceux – dont je suis – qui ont eu la chance de le connaître et de partager bien des dialogues avec lui.
JPS
Jean-Pierre Sueur est intervenu au Sénat lors du débat relatif à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
Il a défendu un amendement selon lequel tout acte de pénétration sexuelle entre un majeur et une personne mineure de moins de 13 ans doit être considéré comme un crime de violence sexuelle. Cette mesure avait été approuvée unanimement par la délégation aux droits des femmes du Sénat.
Jean-Pierre Sueur a exposé que cette mesure lui paraissait indispensable pour la protection de l’enfance et a notamment répondu aux objections selon lesquelles cette mesure pourrait avoir pour effet de réduire, en fait, les mesures répressives contre les viols et agressions sexuelles dont les victimes ont plus de 13 ans en exposant que l’adjonction de la disposition qu’il a défendue ne supprimait aucun article, aucune ligne des lois pénales en vigueur à ce sujet.
Jean-Pierre Sueur regrette que l’amendement qu’il a défendu avec beaucoup d’autres n’ait pas été adopté par la majorité du Sénat.
>> Lire le compte-rendu de son intervention