Il n’est pas fréquent que cinq parlementaires du Loiret soient reçus ensemble à l’Élysée. J’ai cependant tenu à ce que cette audience eût lieu ce jeudi 8 février. Elle nous a permis de faire part, durant une heure, à Audrey Bourolleau, conseillère pour l’agriculture d’Emmanuel Macron et à Rebecca Peres, conseillère parlementaire, des angoisses et des inquiétudes des agriculteurs du Loiret quant au devenir des aides que reçoivent aujourd’hui les producteurs situés dans les « zones défavorisées simples » – essentiellement : la Sologne, la Puisaye et le Berry – de notre département du Loiret.
Déjà, la semaine précédente, lors de leurs assemblées générales respectives, les dirigeants de la FDSEA – à Châteauneuf-sur-Loire – et des Jeunes Agriculteurs – à Épieds-en-Beauce – nous avaient alertés à juste titre. En effet, ces secteurs géographiques sont ceux où les aides européennes et françaises sont vitales pour la survie d’exploitations d’élevage, de production laitière et de diverses cultures. La suppression de ces aides pourrait mettre en cause l’existence d’un certain nombre d’exploitations – voire d’une grande partie de la production laitière et de l’élevage dans le Loiret.
C’est pourquoi, depuis l’entrevue de jeudi, j’ai maintenu le contact avec l’Élysée et le ministère de l’Agriculture et suis resté constamment en contact avec les dirigeants de la FDSEA. Suivant le dossier ce vendredi, presque heure par heure, j’ai pu mesurer la complexité du sujet. Toutes les régions concernées font valoir leurs arguments. J’ai craint que cela entraîne une « foire d’empoigne » dont le résultat ne serait pas forcément ni rationnel, ni juste. Or je rappelle qu’une réforme de ces aides qui sont payées à 75 % par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER) obligeait les États membres à établir, pour leur versement, une carte fondée sur des critères scientifiques – notamment climatiques et biophysiques – rigoureux.
J’ai pu craindre aussi que l’image de notre département apparaisse au plan national caricaturalement bonne, au motif qu’il y a, en effet, des secteurs prospères, dans la Beauce en particulier, alors que lorsqu’on connaît de près le Loiret – je crois le connaître ! –, on sait qu’il y a de grandes disparités entre différents secteurs géographiques, et qu’une grande partie de la Sologne, de la Puisaye ou du Gâtinais connaît des difficultés souvent plus fortes que celles de communes dans certaines zones dites « de montagne » où l’accès aux aides ne donne pas lieu à discussion.
La difficulté vient aussi du fait qu’il faut définir une nouvelle carte établissant un classement commune par commune, à volume financier constant. Il est clair qu’il serait nécessaire que soient rendus publics, en même temps que la nouvelle carte, les soutiens financiers que l’État pourrait apporter pour compenser les « sorties » du dispositif, soutiens qui devraient naturellement être pérennes.
J’espère que mes interventions renouvelées, ainsi que celles de plusieurs de mes collègues parlementaires, que les démarches du préfet du Loiret et, bien sûr, l’action menée par les agriculteurs de notre département et leurs représentants seront bénéfiques.
Car pour connaître nombre d’entre eux, je peux redire que les producteurs des « zones défavorisées simples » du Loiret doivent continuer à percevoir les aides qui sont indispensables pour la pérennité de leurs exploitations.
Jean-Pierre Sueur
C’est avec une vive émotion que j’ai participé au vingtième anniversaire du lycée Charles-Péguy d’Orléans.
J’étais maire d’Orléans lors de la création de ce lycée et je tenais fortement à ce qu’il portât le nom de Charles Péguy, immense écrivain né à Orléans, conformément aux vœux unanimes du conseil municipal et du conseil régional.
… Cette dénomination suscita lors de la première réunion du conseil d’administration du nouveau lycée, à laquelle je participais, quelques controverses, avant d’être finalement adoptée.
J’ai rappelé cela lors de la chaleureuse manifestation qui a marqué ce vingtième anniversaire, ce 9 février.
J’ai aussi écrit, il y a près de vingt ans à ce sujet, un texte intitulé « Un débat difficile », que je republie ci-dessous.
Les nombreuses expositions présentées à l’occasion de cet anniversaire et toutes les explications fournies par les enseignants et les élèves ont donné l’image d’un lycée vivant, innovant, offrant des enseignements de qualité – comme c’est le cas, je tiens à l’écrire, danstous les lycées d’Orléans et de son agglomération !
Au lycée Charles-Péguy, j’ai noté un fort intérêt des élèves – les expositions en témoignaient – pour l’architecture, l’urbanisme et le design. Penser la ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain, cela fait assurément partie de la formation.
Cet intérêt n’est sans doute pas sans rapport avec l’architecture du lycée elle-même. Celle-ci, due à Patrice Debaque, qui était présent à la manifestation ce vendredi, apparaît toujours aussi belle et forte qu’au premier jour…
Jean-Pierre Sueur
>> Lire « Un débat difficile » paru dans le numéro 8 de la revue Le Porche et repris dans Aimez-vous Orléans ?
Mag’Centre vient de publier un numéro spécial consacré à l’histoire, aux élus, aux enjeux et aux projets d’Orléans Métropole et dans lequel est parue une interview de Jean-Pierre Sueur.
De graves problèmes s’étant posés, notamment à la suite des inondations de 2016, six maires du secteur Val de Loire sud, le président du syndicat de rivière du Loiret et plusieurs agriculteurs avaient saisi, il y a un an, le préfet de l’époque des lourdes difficultés engendrées par le défaut d’entretien de collecteurs d’eau, en particulier lorsqu’ils traversent des propriétés privées. Leur démarche étant restée sans suite, Jean-Pierre Sueur a écrit au préfet du Loiret pour demander l’organisation d’une réunion de travail associant les élus et responsables professionnels concernés. Il a également saisi le ministre de l’Agriculture de ce sujet par une question écrite.