
	Comment l’ignorer ? Barbara est morte il y a vingt ans.
	Et nous sommes déjà submergés par une abondance de « révélations ».
	Les uns retrouvent des morceaux de lettres d’amour.
	Les autres retrouvent ses amants. Il en est d’inconnus qui apparaissent et de présumés qui ressurgissent.
	À les lire, à les entendre, il n’y aura bientôt plus de mystères.
	Je trouve que c’est dommage.
	Et que c’est vain, totalement vain.
	Pourquoi ?
	Parce que Barbara a sans cesse dit qu’elle avait tout dit sur elle dans ses chansons.
	Les témoignages sont innombrables.
	C’est ainsi qu’elle a répondu à un journaliste : « Je n’ai aucune imagination. Tout ce que j’ai à dire est dans mes chansons. Et je vous prie de ne pas me poser ce genre de questions. »
	À un autre, elle a déclaré : « Je n’ai pas d’imagination. Je n’ai que ma vie et les choses qui m’ont bouleversée. »
	Oui, tout est dans ses chansons : Barbara l’a dit des centaines de fois.
	Alors à quoi bon chercher ailleurs ?
	Et à ceux qui douteraient de ce que Barbara pourrait penser de cette surabondance de pseudo « révélations », je conseillerai d’écouter une chanson.
	Une seule.
	Elle s’appelle « Les rapaces ».
Jean-Pierre Sueur
