Interventions et prises de position

Vous trouverez ci-dessous les dernières prises de position de Jean-Pierre Sueur.

Je signale tout particulièrement au sujet de l’intégration du Giennois dans le patrimoine mondial de l’UNESCO, l’article d’Anne-Laure Le Jan paru dans l’édition du 19 octobre de La République du Centre.

>> Lire l’article

Nous devons être reconnaissants à Abdelkader Damani, directeur du FRAC Centre-Val de Loire installé aux Turbulences sur le mail d’Orléans, pour avoir initié, conçu, préparé et « mis en scène » cette première Biennale d’architecture d’Orléans, qui a débuté il y a quelques jours.

Notre reconnaissance doit aussi aller à la Ville d’Orléans, au ministère de la Culture, à la Région Centre-Val de Loire et au Département du Loiret, qui ont soutenu cette entreprise qui renoue avec Archilab, manifestation internationale vouée à l’architecture contemporaine dont les premières éditions ont eu lieu à la fin des années 1990 avec le soutien actif de la municipalité que je conduisais alors et avec le concours très efficace de Marie-Ange Brayer – pour laquelle le FRAC et Archilab furent une vraie passion – ainsi que de Frédéric Migayrou.

Archilab s’appuyait sur le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) de notre région qui, à l’opposé de bien d’autres FRAC que j’ai parfois présentés de manière trop polémique, comme des « agrégats inconstitués d’objets disparates », s’était donné une spécialité : rassembler les maquettes des œuvres architecturales novatrices construites ou imaginées dans le monde entier durant le XXe siècle.

La collection de maquettes du FRAC Centre-Val de Loire est donc unique au monde. Elle nous donnait une légitimité pour organiser l’événement orléanais qui, au cours des dernières années, a eu le plus d’écho au niveau international, je veux dire : Archilab – ce que la plupart des Orléanais ignorent !

Il s’agissait d’une rencontre entre plusieurs dizaines d’équipes d’architectes novateurs venus de nombreux pays auxquels nous proposions d’exposer leurs œuvres dans un ancien site militaire – Les Subsistances militaires – qui a désormais laissé place aux Turbulences, œuvre architecturale remarquables due à Dominique Jakob et Brendan MacFarlane.

Dois-je l’écrire ? J’ai beaucoup craint que, du fait des alternances politiques, Archilab ne disparaisse. Je le craignais d’autant plus que je savais que d’autres villes étaient sur les rangs pour s’approprier ce qui avait été conçu et vécu à Orléans – et qui était connu et reconnu dans les milieux de l’architecture, au plan mondial.

Heureusement, il n’en fut rien – et il n’en est rien.

On le voit aujourd’hui.

(suite de la lettre électronique)

Abdelkader Damani a eu une belle idée de donner pour titre à la biennale : « Marcher dans le rêve d’un autre ».

On ne saurait mieux définir l’architecture.

Il est bien que le choix des architectes appelés à construire des édifices publics donne lieu à des concours. Certains voulaient – ou voudraient – qu’au nom d’une idée fausse de la démocratie, ces choix donnent lieu à une procédure électorale – à un référendum en quelque sorte.

Ce serait nier que l’architecture est œuvre d’art. Et que, comme telle, elle ressortît d’une démarche singulière, qu’elle est, dans tous les sens du terme, une création.

L’architecte ne doit certes pas travailler en vase clos. Il doit comprendre les attentes et le contexte. Il doit savoir écouter, dialoguer.

Mais, à la fin des fins, il s’engage, lui, comme tout artiste, en proposant une œuvre qui est la sienne, même si un grand nombre d’êtres humains seront appelés à y vivre, à y travailler, à s’y mouvoir et même s’ils seront nombreux à se l’approprier – ou non. Car il y a toujours un risque. Le risque du neuf. Le risque de la subversion des formes anciennes, le risque de n’être pas compris – durant un premier temps du moins –, avant d’être copié, voire singé.

On a vu cela.

Alors l’architecte fait un rêve.

Et nous, nous qui habitons la cité, qui y travaillons, qui y passons, nous prenons place et nous marchons, nous déambulons et nous habitons dans « ce rêve d’un autre. »

Il y a harmonie, communion, symbiose – ou non. C’est une chance pour nos villes. Si elles se bornaient à recopier ce dont nous avons hérité, elles ne vivraient pas, ne seraient pas tournées vers le futur. Elles s’endormiraient.

 

Je l’ai dit lors de l’inauguration de la Biennale. J’ai éprouvé une grande reconnaissance à l’égard des Orléanais qui ont élu l’équipe municipale que je conduisais en 1989 – soit onze ans avant la fin du XXe siècle.

Je leur ai été reconnaissant de nous avoir élus, bien sûr.

Mais je les remercie pour une autre raison, à laquelle beaucoup ne pensaient sans doute pas.

Cette raison, c’est qu’ils nous ont permis d’enfin donner dans notre cité toute sa place à l’architecture du XXe siècle avant que ce XXe siècle ne s’achève.

La construction de la médiathèque (ci-dessus) fut, à cet égard, exemplaire.

J’avais repéré depuis longtemps ce site, qui était alors occupé par le commissariat de police, et qui avait la particularité de donner sur les mails et de les dominer.

Construire la médiathèque en cet endroit, ce fut un manifeste, un engagement pour une œuvre qui – je le déplore – en est toujours à ses débuts : la reconquête des mails.

Les mails sont l’avenue principale de notre jeune métropole.

Ils furent, historiquement, un lieu de convivialité, de rencontre, de passage, de continuité entre les faubourgs et le centre-ville.

Ils sont devenus une pseudo autoroute.

Je persiste et signe : la tâche urbanistique la plus urgente pour notre agglomération, c’est aujourd’hui la reconquête des mails.

J’imagine entre la médiathèque et le théâtre deux voies de circulation dans chaque sens et, au centre – on ne peut pas faire moins – et de chaque côté, de vastes espaces verts voués au cheminement, aux cyclistes, à la rencontre, au commerce, à l’art, à la convivialité, au passage…

J’imagine les faubourgs et les quartiers et villes dits périphériques retrouvant une totale continuité avec le centre-ville…

Installer la médiathèque en ce lieu, c’était donc un premier manifeste.

C’en était un second en termes architecturaux. La création de Dominique Lyon et Patrice du Besset inscrirait résolument l’architecture du XXe siècle dans notre ville.

J’ai souvent dit que si les matériaux de la médiathèque étaient contemporains, la facture d’ensemble était classique. Nulle anecdote, nulle facilité, nulle fioriture dans cet édifice de verre et d’aluminium – mais des lignes pures, fortes, courbes et droites, se mariant sobrement.

Cela a déconcerté, puis séduit. L’œuvre fut décriée avant qu’on ne se l’approprie. Elle figure dans nombre de livres d’architecture. Si elle n’était pas là, elle manquerait assurément.

Je n’étais pas architecte. Je n’étais ni l’un ni l’autre des deux architectes. Mais comme, avec Augustin Cornu, j’ai suivi la construction de jour en jour, j’ai éprouvé une forte émotion quand l’édifice commença à être habité.

Oui, ces hommes et ces femmes de toutes générations marchaient dans ce rêve qui était devenu le nôtre.

C’était d’autant plus important que j’avais vu s’élever de part et d’autre de la cathédrale des arcades qui allaient ouvrir sur le musée d’un côté et sur le Conseil régional de l’autre.

La construction des arcades de la rue Royale et du pont Royal fut une longue, belle et forte aventure, comme le savent tous ceux qui ont lu les livres consacrés à Aignan-Thomas Desfriches et à Jean Hupeau.

Mais qu’au vingtième siècle – ce siècle si fécond en créations artistiques et architecturales – on en fût réduit à recopier et à singer les œuvres du passé m’avait consterné.

L’architecture du XXe siècle devait continuer à prendre toute la place qui devait être la sienne avec le pont de l’Europe dû à Santiago Calatrava, dont nous décidâmes de choisir la version la plus ambitieuse, cependant que les critiques redoublaient de la part de ceux qui considèrent toujours que toute œuvre humaine est vouée à défigurer la nature.

Aujourd’hui, chacun voit que cette œuvre de haute culture se marie avec la nature.

Ce pont figure, lui aussi, dans d’innombrables livres et revues d’architecture, de par le monde.

Il y eut encore le tramway et son environnement conçu par Jean-Michel Wilmotte.

Il y eut les édifices très remarquables disposés le long de la ligne, conçus et commandés par Serge Lemoine – qu’il faudrait restaurer, présenter, éclairer et magnifier…

Il y eut le Zénith de Philippe Chaix et Jean-Paul Morel.

Il y eut le Centre de conférences d’Aymeric Zublana.

D’autres choses encore…

Et je garde pour la fin les salles Jean-Louis-Barrault et Antoine-Vitez au théâtre, œuvres très remarquables dues à François Deslaugiers.

Car, évoquant François Deslaugiers, je me souviens qu’il a aussi construit un édifice à La Source.

Et je me rends compte que j’ai été injuste. Car il est un quartier d’Orléans où l’archirecture du XXe siècle a pris sa vraie place, c’est celui de La Source et du campus universitaire.

Et je rêve d’une grande exposition et d’un ouvrage qui mettraient en valeur et en lumière toutes les œuvres architecturales remarquables qui y ont été construites.

Mais je reviens à la Biennale d’architecture.

Des dizaines d’architectes du monde entier y présentent leurs réflexions, leurs projets et leurs rêves.

C’est riche et c’est précieux. Cela donne à voir, à penser, à imaginer – aussi bien au FRAC (aux Turbulences) qu’à Saint-Pierre-le-Puellier, dans le très bel édifice ouvert à tous devant la médiathèque, aux Tanneries à Amilly… que dans d’autres lieux.

Oserais-je une critique ?

(C’est d’ailleurs une critique que j’avais présentée lors de certaines éditions d’Archilab).

Cette critique tient au fait que ce qui est présenté est souvent très conceptuel.

Qu’on m’entende bien. Je n’ai rien contre les concepts. Ce serait absurde !

Mais il manque parfois – me semble-t-il – des liens entre les concepts et ce qui est effectivement construit, bâti.

Or, il est nombre d’équipes d’architecture – et notamment celles qui sont invitées – qui bâtissent, construisent des édifices, des logements, des quartiers urbains profondément innovants, rompant avec les conformismes ambiants pour inventer de l’architecture toujours neuve…

On aimerait les voir davantage.

Heureusement, la réponse à cette critique figure dans l’exposition même avec tout ce que Patrick Bouchain, invité d’honneur, nous y offre.

Car lui aime le réel, magnifie le réel. Il transforme et transfigure des friches industrielles, repense la ville et l’urbain, s’intéresse à tout et conçoit de fabuleuses architectures pour les théâtres et les cirques…

On ne saurait trop l’en remercier !

Je souhaite longue et belle vie à la Biennale d’architecture d’Orléans.

Jean-Pierre Sueur

>> En savoir plus sur la Biennale d'architecture

 

J’ai signé la motion appelant à une nécessaire amélioration de la ligne SNCF dite « POLT » (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Celle-ci demande une réduction des temps de parcours, une vraie régularité, une meilleure qualité de desserte et une vraie complémentarité avec les autres lignes nationales.

Cette motion a été proposée à la signature de tous les élus concernés par cette ligne.

Jean-Pierre Sueur

>> Lire la déclaration commune des élus de la ligne POLT

Qu’est-ce qu’être de gauche ?

À cette question fondamentale, certains répondent très facilement et considèrent qu’il faudrait indexer la position la plus « à gauche » sur la radicalité et le simplisme des propos tenus.

On se doute bien que ce n’est pas ma position.

Pour moi, être de gauche, c’est s’attacher à comprendre, à transformer et à réformer la réalité avec le souci constant de la justice et de l’émancipation, de l’épanouissement, de la promotion de chaque être humain.

À cette aune, Pierre Mendès-France est bien plus à gauche que bien des chantres bruyants d’une illusoire radicalité.

Edmond Maire répond à la même définition. C’est pourquoi je tiens à reproduire ici intégralement le très remarquable portrait qu’en a dressé Jacques Julliard dans l’hebdomadaire Marianne du 6 octobre dernier.

Jean-Pierre Sueur

>> Lire l’éditorial de Jacques Julliard : Jeunesse d’Edmond Maire

Ayant été réélu vice-président de la Commission des lois du Sénat – commission que j’ai présidée durant trois ans, et à laquelle j’appartiens depuis que je suis sénateur – j’ai pensé qu’il était utile que j’en dise quelques mots.

Cette commission « des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale » a en charge environ la moitié – parfois davantage – des projets et propositions de loi. C’est dire que son activité est intense.

Elle traite de tous les textes relatifs à la Justice – justice pénale, administrative, commerciale, prud’homale – et aussi de l’administration pénitentiaire (les maisons d’arrêt, centres pénitentiaires, etc.) et de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).

Elle a en charge tout ce qui relève du ministère de l’Intérieur, et donc de la sécurité publique, la lutte contre le terrorisme et les attentats, mais aussi la sécurité civile (les sapeurs-pompiers).

Relèvent également du ministère de l’Intérieur – et donc de la Commission des lois – l’administration de l’État – et donc les préfectures, sous-préfectures, mais aussi les services publics et la fonction publique.

Relèvent encore de la Commission des lois les dossiers relatifs à l’immigration et au droit d’asile.

J’y ajouterai les lois électorales – qui ne sont pas un petit sujet, comme on l’a vu au cours des dernières années.

Et, bien qu’elles relèvent non seulement du ministère de l’Intérieur mais aussi d‘autres minstères, j’y ajouterai le grand sujet des collectivités locales – communes, intercommunalités, départements, régions – et donc de tout ce qui a trait à la décentralisation.

Autre sujet, très lourd, dont la commission des lois a la charge : l’outremer. Ce sujet est important, mais aussi multiple car chaque collectivité d’outremer a son identité et son statut propres. Outre les textes de loi, l’outremer justifie de nombreux rapports (j’en ai corédigé quatre au cours du dernier mandat). De surcroît, il faut veiller pour chaque texte législatif à écrire des articles spécifiques relatifs à l’application dudit texte à chaque collectivité d’outremer.

N’oublions pas que l’outremer, ce sont des millions de compatriotes – c’est la présence et l’influence de la France sur tous les continents.

J’ajouterai que les projets de lois constitutionnelles relèvent encore de la Commission des lois.

Et je terminerai en précisant que cet inventaire n’est pas exhaustif !

On pourrait s’interroger sur la question de savoir s’il est judicieux que tous ces sujets soient traités par la même commission.

Je me souviens que des questions du même ordre s’étaient posées s’agissant du ministère de l’Intérieur lorsque j’étais secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des collectivités locales. Et la question est récurrente. On a ainsi souvent suggéré de rattacher les préfets au Premier ministre, de créer un ministère des collectivités locales complètement distinct du ministère de l’Intérieur – si bien que dans un tel schéma, le ministère de l’Intérieur deviendrait, en gros, un ministère de la Sécurité – ou de la Police.

Je n’ai jamais souscrit à un tel schéma. Il m’est toujours apparu bénéfique au contraire que le même ministère ait en charge à la fois l’organisation et la gestion de l’État ET les collectivités locales. Il n’y a jamais eu pour moi de fossé ou de rupture entre l’État et les collectivités locales : le premier comme les secondes ont en charge le service public, le bien public. Toute la question est de savoir comment leurs prérogatives s’articulent. La décentralisation n’est pas la négation de l’État. Elle est la négation d’un État ankylosé, mais certes pas d’un État qui exerce pleinement ses compétences propres.

De même, j’ai toujours apprécié qu’il y ait au ministère de l’Intérieur les directions générales de la police nationale (et maintenant de la sécurité intérieure) ET la direction générale des libertés publiques. Leurs missions sont – ou doivent être – complémentaires.

Mais revenons à la Commission des lois. En vertu des mêmes réflexions que je menais sur le ministère de l’Intérieur, je crois pouvoir dire aujourd’hui que le fait de traiter à la fois des différents sujets dont j’ai fait l’inventaire est bénéfique.

Aussi me paraît-il judicieux que notre commission traite à la fois des questions de justice, de liberté ET de sécurité.

Dans toutes les lois visant à assurer notre sécurité, à lutter contre le terrorisme et les attentats, la question des libertés et du rôle de la Justice se pose. La victoire des terroristes, ce serait de nous faire renoncer à nos libertés. Et pourtant, sans mesures spécifiques – et qui ne manquent pas de conséquences – on ne peut pas lutter contre le terrorisme. Toute la question, c’est toujours l’articulation entre des préoccupations légitimes.

De même est-il judicieux de traiter à la fois de l’organisation de l’État, de ses prérogatives ET des collectivités locales de métropole et d’outremer.

Je pourrais multiplier les exemples…

Mais il est temps de conclure.

Il reste maintenant aux membres de la Commission des lois au Sénat d’assurer au cours de ce nouveau mandat leur lourde tâche avec détermination. Car s’agissant de toutes ces matières, le Parlement doit pleinement assumer les missions que la Constitution lui confie. Il serait paradoxal et incompréhensible qu’il en fût autrement.

Jean-Pierre Sueur

On se dit que Marieke Aucante aime la Sologne. C’est un amour ancien, profond, sensuel. De la Sologne, elle connaît les chemins, les arbres, les couleurs, les paysans, les sous-bois, les étangs et les mystères. Elle connaît les animaux bien sûr, mais surtout les hommes et les femmes, dans leur diversité. Elle n’ignore rien des rapports sociaux, du dit et du non-dit, des vérités enfouies et des secrets solidement gardés.

Elle a été nourrie de l’œuvre de Maurice Genevoix. Mais cela ne l’a jamais complexée. Elle a peu à peu trouvé sa voie, elle s’est frayé ses passages, a cultivé sa singularité.

Et elle nous offre avec son dernier livre intitulé En écartant les branches (éditions Marivole) l’un de ses meilleurs ouvrages romanesques.

Le titre est un programme. Il s’agit pour Marieke Aucante de dépasser les descriptions superficielles de la Sologne prétendument authentiques et de retrouver les êtres humains qui y vivent, avec leurs peurs et leurs désirs, leurs conformismes et leurs folies, leurs vilenies et leurs grandeurs – « en écartant les branches », précisément.

Il y a donc le châtelain, Charles-Henry, qui est un Parisien, un journaliste sur la piste de scandales, sa jeune épouse, Hermine, romantique à souhait, le garde-chasse, Pierre Germain, qui a quitté le Creusot où il était ouvrier chez Arcelor Mittal – il nous rappelle qu’on appelait l’usine où il travaillait « le chagrin » – pour venir vivre parmi les arbres de Sologne, sa mère, âgée, son jumeau, qui débarque du Creusot, et bien d’autres personnages.

Charles-Henry n’a que mépris pour la Sologne et ceux qui y vivent. Il veut engrillager toute la propriété.

Hermine devient amoureuse du garde-chasse. Marieke Aucante devance nos remarques  en évoquant elle-même L’amant de Lady Chatterley.

Il y a la Sologne vivante, bruissante, avec ses rites, ses fêtes et ses rumeurs, et en contrepoint, l’univers parisien où vit Charles-Henry, qui ne fait que passer en Sologne, ainsi que l’univers des forges du Creusot et de leurs travailleurs.

Il y a des pages de vive sensualité, un meurtre, une enquête, des soupçons, des élans mystiques.

Que dire ? C’est un reportage et c’est un roman. C’est un livre que l’on prend plaisir à lire. Et comme Marieke Aucante écrit beaucoup… on attend qu’elle écarte d’autres branches.

Jean-Pierre Sueur 

Comment l’ignorer ? Barbara est morte il y a vingt ans.
Et nous sommes déjà submergés par une abondance de « révélations ».
Les uns retrouvent des morceaux de lettres d’amour.
Les autres retrouvent ses amants. Il en est d’inconnus qui apparaissent et de présumés qui ressurgissent.
À les lire, à les entendre, il n’y aura bientôt plus de mystères.
Je trouve que c’est dommage.
Et que c’est vain, totalement vain.
Pourquoi ?
Parce que Barbara a sans cesse dit qu’elle avait tout dit sur elle dans ses chansons.
Les témoignages sont innombrables.
C’est ainsi qu’elle a répondu à un journaliste : « Je n’ai aucune imagination. Tout ce que j’ai à dire est dans mes chansons. Et je vous prie de ne pas me poser ce genre de questions. »
À un autre, elle a déclaré : « Je n’ai pas d’imagination. Je n’ai que ma vie et les choses qui m’ont bouleversée. »
Oui, tout est dans ses chansons : Barbara l’a dit des centaines de fois.
Alors à quoi bon chercher ailleurs ?
Et à ceux qui douteraient de ce que Barbara pourrait penser de cette surabondance de pseudo « révélations », je conseillerai d’écouter une chanson.
Une seule.
Elle s’appelle « Les rapaces ».
 

Jean-Pierre Sueur

 

Le terrorisme est toujours là. Un récent attentat en Grande-Bretagne nous le rappelle.

Certains seraient tentés de se résigner et de se dire « à quoi bon ? » – puisque ce fléau revient toujours.

Se résigner, ce serait cependant donner raison aux terroristes.

J’espère de tout cœur que, grâce aux efforts de tous, nous vaincrons ce mal.

Et je pense à ces lignes qui figurent à la dernière page de La peste d’Albert Camus, par lesquelles celui-ci explique que le héros du livre, le docteur Rieux, « savait […] que cette chronique ne pouvait pas être celle d’une victoire définitive. Elle ne pouvait être que le témoignage de ce qu’il a fallu accomplir et que, sans doute, devraient accomplir encore contre la terreur et son arme inlassable, malgré leurs déchirements personnels, tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et refusant d’admettre les fléaux, s’efforcent cependant d’être des médecins. »

Même si le mal peut revenir, la dignité humaine, et le respect, en chaque être humain, de l’humanité, imposent de lutter contre le terrorisme et les doctrines mortifères et inhumaines qui le nourrissent.

Jean-Pierre Sueur

Ayant assisté ce 28 septembre, à Orléans, au congrès de « Régions de France », association regroupant l’ensemble de régions de notre pays, qui étaient accueillis par François Bonneau, président de notre région « Centre-Val de Loire », j’ai été frappé par la teneur du discours du Premier ministre qui, après quelques considérations « localistes » - d’ailleurs plutôt incertaines – a opposé une fin de non-recevoir à une demande forte des présidents de régions – ce qui a conduit François Bonneau, comme Philippe Richert, qui était alors encore président de « Régions de France », à rester impassibles au terme du discours et à refuser tout applaudissement, ce qui me paraitrait être sans précédent.
Encore cette « demande »  des régions de France n’était-elle pas une nouvelle revendication : c’était tout simplement la volonté de voir respecté un engagement pris par l’État qui consistait à verser aux régions en 2018 comme en 2017, 450 millions d’Euros pour compenser le transfert à celles-ci de la compétence économique.
J’ai trouvé, comme la totalité des présidents de régions, cette fin de non-recevoir très regrettable. Les régions sont en effet devenues des acteurs majeurs en matière économique.
L’économie est aujourd’hui pour elles une compétence exclusive, qui s’exerce cependant en lien avec les métropoles et les intercommunalités.
Elles ont besoin d’investir dans l’économie, dans l’innovation, la création d’entreprises, le soutien aux PME et TPE – dans tout ce qui favorise l’emploi !
Réduire leurs moyens à cet égard est un très mauvais calcul et un très mauvais signe.
Puissent les prochains débats, au Sénat comme à l’Assemblée Nationale, conduire le gouvernement à revoir sa position.
Je ne manquerai pas, pour ma part, d’intervenir en ce sens.
Jean-Pierre Sueur

Je suis en total désaccord avec la décision brutale du gouvernement de supprimer, dès 2017, un nombre important de « contrats aidés ».

J’ai pu constater les vives réactions et les inquiétudes de nombreux élus, responsables d’établissements scolaires, responsables d’associations – notamment à caractère social – dirigeants de petites entreprises. Je suis intervenu auprès du Premier ministre et des ministres concernés pour soutenir sans réserve auprès d’eux la position de l’ensemble des associations regroupant les maires de France afin d’obtenir un « moratoire » qui se traduise, dans l’immédiat, par le maintien de tous les emplois aidés existants.

En effet, alors qu’il y avait, fin 2016, 497 000 emplois aidés dans notre pays, le gouvernement a décidé d’en supprimer 149 000 dès 2017.

Je sais qu’il est revenu en arrière dans certains domaines. Mais, dans de nombreux secteurs, les suppressions restent effectives. Elles sont brutales, n’ont donné lieu à aucune anticipation ni concertation et entraînent de lourdes difficultés.

Sur le fond, le débat est ancien. Ce n’est pas la première fois que de tels dispositifs sont mis en cause au motif qu’il faut privilégier ce qu’on appelle les « emplois réels » induits par les entreprises et l’économie.

Cependant, la réalité c’est que, même s’il faut bien sûr, tout faire pour que nos entreprises créent le maximum d’emplois… nous sommes encore loin – et resterons loin, du moins durant un certain nombre d’années ! – du compte. Il est clair que les entreprises et l’économie ne créent pas tous les emplois nécessaires, eu égard notamment au développement démographique de notre pays.

C’est pourquoi les emplois aidés sont précieux et nécessaires. Ils permettent d’assumer de nombreuses tâches utiles à la cohésion sociale.

Les emplois aidés ont le grand avantage de proposer – aux jeunes tout particulièrement, mais pas uniquement – de leur « mettre le pied à l’étrier » en vue de leur future insertion professionnelle.

Pour moi, c’est un impératif : il faut maintenir les contrats aidés.

Jean-Pierre Sueur

L’article qu’on lira ci-dessous, publié sur le site de Radio France International, nous rappelle que « les régions françaises changeaient d’identité » il y a un an.
C’est à ce moment-là que, suite à un amendement que j’avais déposé, la région « Centre » est devenue « Centre-Val de Loire ».
J’ai, depuis, eu l’occasion de dire souvent que si je n’avais déposé et fait voter qu’un seul amendement – celui-là –, je n’aurais pas perdu mon temps au Sénat…
Cet amendement, il me fallut moins d’une minute pour le rédiger. Il se limite à une seule phrase : « À compter de la publication de la présente loi, la région Centre est dénommée Centre-Val de Loire ».
Il fallut un peu plus de temps pour le faire accepter et le faire voter, au Sénat d’abord, à l’Assemblée Nationale ensuite, où ce fut plus difficile : que tous ceux qui ont contribué à son adoption soient encore remerciés !
Depuis un an, on voit la différence.
Le terme « Centre » n’évoquait pas note région. Il renvoyait au Massif Central, à l’Auvergne et au Limousin. Ces confusions étaient quotidiennement entretenues par les présentatrices (et parfois présentateurs) de la météo sur les chaînes de télévision.
À l’inverse, la Loire, le Val de Loire, les châteaux de la Loire, sont connus dans le monde entier. Chacun sait où ils se trouvent. 
La Loire est l’axe naturel de notre région, même si elle ne traverse pas tous ses départements.
Pour le tourisme, comme pour l’économie et la culture, le « Val de Loire » est un atout considérable. On le voit déjà aujourd’hui.
Albert Camus écrivait : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Je ne prétends pas que cette nouvelle – et juste – identité contribue à notre bonheur. Mais elle contribue sûrement à l’essor de notre région. Et c’est déjà un résultat non négligeable !
Jean-Pierre Sueur
> lire l'article paru sur le site de RFI
 
 

Après avoir reçu les représentants des salariés de l’entreprise Vergnet d’Ormes, Jean-Pierre Sueur a saisi ce vendredi le Premier ministre, Édouard Philippe, pour lui demander de tout faire, dans des délais rapprochés, afin d’assurer la pérennité de cette entreprise. Il lui a demandé en particulier d’intervenir auprès des autorités éthiopiennes afin que celles-ci honorent la dette contractée auprès de l’entreprise. 

Il a demandé la mobilisation de l’État, notamment avec la banque publique d’investissement (BPI) et d’autres organismes compétents, pour assurer le relais financier jusqu’à la fin des négociations en cours avec de nouveaux partenaires industriels.
Il a rappelé que cette entreprise développe des produits de pointe – comme des éoliennes rabattables destinées aux zones affectées par les cyclones, ainsi que des centrales solaires. Il lui a écrit qu’il serait incompréhensible que, dans le contexte actuel, une telle entreprise, qui est en redressement judiciaire, ne puisse être sauvée et ne puisse se développer.
 
Il a demandé à être reçu à Matignon.
 

J’ai toujours dit et écrit que je jugerai sur pièces les mesures proposées par l’actuel gouvernement.
Je dois dire ici mon profond désaccord avec la réforme de l’Impôt Sur la Fortune qui a été annoncée, puisque celle-ci revient à exonérer tous les plus hauts – et les très hauts – éléments de patrimoine qui ne sont pas immobiliers, et donc tous les portefeuilles financiers qui constituent les patrimoines les plus élevés dans notre pays.
Et cela en vertu d’une théorie dite du « ruissellement » selon laquelle l’enrichissement doit être magnifié dès lors que la collectivité est censée en bénéficier !
Mais ce pari est plus que risqué.
Et comme l’écrit justement Françoise Fressoz dans « Le Monde » du 28 septembre, « On n’est pas loin d’entendre le « enrichissez-vous » prêté à tort ou à raison à Guizot sous la monarchie de Juillet. Laquelle finit par fabriquer une robuste classe de rentiers. On ne peut aujourd’hui exclure que la même tendance se reproduise, au risque de creuser fortement les inégalités, qui sont beaucoup plus considérables en termes de patrimoine que de revenus ».
Emmanuel Macron s’était défini comme étant « et de droite et de gauche ».
Il me paraît que tous ceux qui ont en France du mal à « boucler leur fin de mois » ne souscriront pas – c’est un euphémisme – à ces propositions qui susciteront l’incompréhension, voire la révolte, de nombre de ceux qui se reconnaissent dans le « peuple de gauche » – et dans le peuple tout court !
Jean-Pierre Sueur

Après le remarquable livre de Christiane Noireau que j’ai présenté ici le 5 octobre 2015, voici que paraît un nouvel ouvrage, non moins remarquable, que l’on doit à André et Catherine Soulas, paru aux éditions « lelivredart » sous le titre : « L’œuvre gravé de Louis-Joseph Soulas : un catalogue raisonné », un inventaire exhaustif de ce grand artiste que l’on a tant de plaisir à redécouvrir.

Ce « catalogue raisonné » ne recouvre pas toute l’œuvre de Louis-Joseph Soulas puisque celle-ci compte des illustrations pour une trentaine d’ouvrages et des centaines d’huiles et d’aquarelles. Mais pour ce qui est de « l’œuvre gravé », ce ne sont pas moins de 850 planches qui sont recensées et reproduites.

On y retrouve le cher moulin de Lignerolles, la Beauce et la Sologne gravés sous tous les angles et en toutes saisons, « un vieux paysan de mon pays », un « chemineau », mais aussi Raboliot – et encore Orléans et d’autres villes comme Collioure, Uzerche, Saint-Tropez ou Coutances… Et aussi des figures illustres, comme Beethoven, Berlioz, Paul Valéry ou Max Jacob.

… Mais toujours, après tant de tours et de détours – jusqu’à des « marines » – on revient au moulin, à la Beauce et à ses paysages aimés entre tous, saisis sur le vif, avec des traits épurés. Ces paysages nous parlent, ils ont une âme.

Raboliot - Village de Brinon-sur-Sauldre

Il faut remercier André et Catherine Soulas de nous avoir restitué dans leur intégralité ces 650 gravures qui constituent un parcours artistique d’une exceptionnelle densité et dont on mesure ainsi combien il trouve son unité, au-delà de la diversité des sujets traités, dans une fidélité à des motifs et à des paysages qu’il a dans le regard, dans le cœur – et qui ne le quitteront pas.

Jean-Pierre Sueur

Moulin en septembre

Lignerolles

Après avoir dit mes désaccords avec les propositions du gouvernement sur les collectivités locales et avec les propos du président de la République sur l’ISF, je tiens à saluer les positions d’Emmanuel Macron sur l’Europe, énoncées à la Sorbonne le 26 septembre.
Qu’il s’agisse de l’Europe de la Défense, de la nécessaire convergence des politiques sociales, de la non moins nécessaire taxation des « GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon) dans chaque pays, de l’importance d’une politique européenne en matière d’investissements, de l’élargissement du programme Erasmus ou d’une gouvernance économique plus efficace de la zone Euro, je ne puis que souscrire aux objectifs affirmés.
Il en était de même pour les discours courageux tenus quelques jours plus tôt par Emmanuel Macron pour demander de revoir le système injuste des « travailleurs détachés ».
Il n’est pas indifférent que la France reprenne ainsi l’initiative pour les nouvelles étapes de la construction européenne.
Puissent ces appels être entendus et sa traduire – il y faudra de la volonté et de la ténacité – par des décisions concrètes !
Jean-Pierre Sueur

Jean-Pierre Sueur a posé à Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires, une question écrite relative aux conséquences des impayés d'eau pour les communes.

>> Lire la question écrite

Je salue la mémoire d'Edmond Maire, grande figure du syndicalisme et de la gauche réformatrice !

Il avait apporté son total soutien à la "laïcisation" de la CFTC, projet qui était porté avec une grande détermination par son prédécesseur Eugène Descamps.

Lui succédant à la tête de la nouvelle CFDT, Edmond Maire en a fait un syndicat puissant, recrutant de nombreux nouveaux adhérents, ne refusant aucun débat et façonnant la nouvelle image et la nouvelle identité d'un syndicalisme réformateur, profondément attaché au dialogue social.

Il voulait réformer la vie dans l'entreprise, les rapports sociaux et, plus largement, la société, tout en étant fidèle aux réalités vécues sur le terrain par les salariés. Pour lui, ce n'était pas incompatible. C'était tout à fait complémentaire.

Je l'ai revu pour la dernière fois aux obsèques de Michel Rocard, aux Invalides. Michel avait tenu à ce qu'il s'y exprime.

Ce jour-là, deux figures de ce qu'on a appelé la "deuxième gauche" étaient rassemblées. Michel et Edmond étaient très unis. Ils ont tous les deux beaucoup oeuvré, non seulement pour la "deuxième gauche", mais pour rénover la gauche tout entière - et, au-delà, notre société.

Il nous faut continuer sur ce chemin.

Jean-Pierre Sueur

J’ai souvent écrit mon estime pour le travail d’édition mené avec ténacité – et avec un grand amour de la littérature – par Jean-Louis Pierre, créateur des éditions « La guêpine », situées à Loches.

Une nouvelle illustration de ce travail de grande qualité nous est offerte avec la parution d’un texte inédit de Charles Louis-Combet, écrivain trop peu connu, qui a, au travers de nombreux livres, mené ce que j’appellerai une « quête de l’intime » en un style somptueux, de haute lignée.

Ce texte inédit  s’intitule : Charles Péguy, l’initiation.

Charles Louis-Combet nous conte comment alors qu’adolescent il était fasciné par l’un de ses camarades appelé « l’Ange musicien », il fut successivement subjugué par la découverte des Fleurs du mal de Baudelaire et du Mystère des Saints Innocents de Péguy.

Charles Louis-Combet nous invite donc à le suivre – une fois encore – dans un cheminement intime fait d’angoisses, de désillusions, d’enthousiasmes et de découvertes.

Il s’interroge sur la question de savoir si Le Mystère des Saints Innocents « agirait comme un antidote ou me confirmerait dans une soumission à la tentation baudelairienne. »

Peu à peu, il est emporté, « saisi », par le style de Péguy – « par la singularité de l’expression, mais absorbé, en même temps, par la simplicité, la familiarité même de la vision et de la pensée. »

Et il écrit : « Ce n’était pas l’idée mais la forme de l’idée qui tout à la fois m’éveillait et me déchirait. » Et encore : « Ma première lecture de Péguy s’imposa d’emblée, pour moi, comme une initiation au rythme (…) J’étais mû, constamment, par le rythme, par la modulation inépuisable du souffle, qui s’associait, en mon esprit, à ce que je connaissais par ailleurs, grâce à la pratique du chant grégorien. J’ai éprouvé tout de suite la composante physique de la prosodie de Péguy, ses assises de chair, de respiration, de circulation du sang et souplesse des muscles. »

Enfin, Claude Louis-Combet nous restitue sa découverte d’Ève – chef d’œuvre de Charles Péguy, malheureusement trop méconnu – avec un remarquable enthousiasme :« Je retrouvais dans Ève, mais comme porté à l’infini, ce qui m’avait émerveillé dans les Tapisseries : une allure de légion en marche, de piétinement cadencé, obstiné, irrésistible (…) Je retrouvais par là, et ne me privais pas de goûter, dans le prolongement des Mystères, une épaisseur charnelle de verbe, un souffle physique de rythme, une respiration rappelant à tout moment que le poème est œuvre du corps. »

Oui, il faut remercier Jean-Louis Pierre de nous offrir ce texte, l’un des plus pénétrants qu’il m’ait été donné de lire sur l’écriture de Charles Péguy.

Jean-Pierre Sueur

Comment cacher la joie qui a été la mienne lorsque j’ai appris que la liste que je menais est arrivée très largement en tête lors des élections sénatoriales de ce 24 septembre dans le Loiret, alors que, déjà, j’étais arrivé en première position, dès le premier tour, avec un autre mode de scrutin en 2011 !
Je remercie de tout cœur toutes celles et tous ceux qui nous ont fait confiance. 
Je remercie aussi de tout cœur mes colistiers : Anne Leclercq, Denis Thion, Anne Besnier et Bernard Delaveau qui, durant toute la campagne électorale, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour parvenir avec moi à ce résultat.
On me permettra de tirer de cette élection plusieurs leçons.
D’abord, il me parait clair qu’il est toujours préférable, quel que soit le contexte, quelles que soient les circonstances, quels que soient les inévitables « hauts » et « bas » de la vie politique, de garder les convictions profondes et les valeurs qui animent ceux qui s’engagent dans la responsabilité publique.
Socialiste et rocardien, j’ai toujours été attaché à la fois à la solidarité, à la justice sociale et au réalisme économique.
On m’a suggéré et proposé de changer d’appartenance, d’étiquette, et même de me présenter sans étiquette. J’ai refusé, parce qu’on ne gagne jamais à se renier. Aucun des nombreux grands électeurs qui m’ont fait confiance, quelle que soit leur sensibilité, ne m’ont d’ailleurs jamais demandé cela. 
En second lieu, j’ai toujours pris très au sérieux le travail au Sénat, comme le travail pour le Loiret, avec l’ensemble des élus des communes, du département et de la région. Je tiens à l’un et à l’autre. Un parlementaire doit être présent et actif au Parlement. Il ne doit pas être « hors sol ». On ne parle pas de la même manière au Sénat lorsqu’on est au contact constant de toutes les réalités et de tous les problèmes que vivent nos citoyens, qu’on le ferait si l’on n’avait pas ce contact constant.
Enfin, j’ai eu le souci de « rendre compte » de mon action par un compte rendu de cent pages tous les six mois (une « Lettre » semestrielle), par un bilan détaillé envoyé à tous les grands électeurs à l’issue du mandat et par une lettre électronique envoyée tous les lundis après-midi et accessible à tous sur Internet. 
Il va de soi que j’aborde la nouvelle période qui s’ouvre dans le même état d’esprit, avec les mêmes engagements, la même volonté d’œuvrer au Sénat et dans le Loiret, de rendre compte de mon action et d’agir en conformité avec mes convictions et mes valeurs. 
Par rapport au pouvoir exécutif et au gouvernement, je serai à la fois positif, exigeant et vigilant. 
Positif car je voterai toutes les lois et les dispositions qui me paraîtront aller dans le bon sens comme la récente loi sur la moralisation de la vie politique. Positif aussi parce que je m’efforcerai de faire des propositions utiles.
Vigilant et exigeant car il y a des mesures que je ne pourrais voter si elles restaient en l’état. Je pense en particulier à celles qui porteraient préjudice aux communes, aux collectivités locales et à leurs finances.
Il ne me serait pas possible, en effet, d’avoir entendu tout ce que m’ont dit les élus dans le très grand nombre de communes du Loiret que j’ai visitées sans en tirer les conséquences. C’est une question de loyauté. 
Une nouvelle période commence donc. Je redis un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui m’ont soutenu et je dis à l’ensemble des élus et des habitants de Loiret qu’ils pourront compter sur ma disponibilité et mon dévouement. 
 
Jean-Pierre SUEUR
Sénateur du Loiret 
 

La bibliothèque Marguerite-Durand, consacrée à « l’histoire des femmes et des mouvements féministes » à Paris, étant menacée de « relocalisation », ce qui risquerait à terme d’entraîner sa perte d’identité, voire sa disparition, Jean-Pierre Sueur a écrit à Anne Hidalgo, maire de Paris.

Lire :

>> La lettre adressée à Anne Hidalgo

>> Le courriel du Collectif de défense de la bibliothèque Marguerite-Durand

Jean-Pierre Sueur a publié un compte-rendu complet de son mandat de sénateur concernant les six années de ce mandat, de 2011 à 2017.

>> Télécharger la compte-rendu de mandat (40 pages, en PDF)

Jean-Pierre Sueur a posé au ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, la question suivante relative aux conditions d’éligibilité au Fonds de soutien à l’investissement local (FSIL) :

M. Jean-Pierre Sueur appelle l’attention de M. le ministre de l’Intérieur sur les conditions d’éligibilité au Fonds de soutien à l’investissement local (FSIL). Sont actuellement éligibles à ce fonds les communes ou les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre. Or, il se trouve que des syndicats de communes n’ayant pas de fiscalité propre peuvent se trouver dans l’obligation d’effectuer des investissements pour lesquels une subvention du FSIL serait très précieuse. C’est, en particulier, le cas de syndicats scolaires ou de syndicats assurant la gestion de l’eau. Il apparaît, en effet, inéquitable que, lorsqu’une commune réalise des travaux dans une école, elle peut bénéficier d’un concours au titre du FSIL alors que cela est impossible s’il s’agit d’une école relevant de plusieurs communes et dont la gestion relève d’un syndicat intercommunal. Il lui demande en conséquence s’il ne lui paraîtrait pas justifié et souhaitable de donner aux préfets la possibilité de faire bénéficier, dans de telles circonstances, ces syndicats de communes de subventions au titre du FSIL.

Jean-Pierre Sueur déplore le fait que la Commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi organique rétablissant la confiance dans l’action publique, à laquelle il a participé ce 1er août n’ait pas abouti à un accord.

À ce stade, cela se traduira par la suppression de la « réserve parlementaire » qui permet de contribuer au financement des investissements des petites communes et des communes rurales, et cela, alors même que le dispositif est devenu parfaitement équitable et transparent.

Cet échec de la Commission mixte paritaire est dû à une position intransigeante de la majorité de l’Assemblée Nationale qui s’est même opposée à ce qu’un vote ait lieu au sein de la CMP.

Il est toutefois possible que le Conseil Constitutionnel annule cette disposition, qui ne relève pas d’une loi organique, ce qui permettrait de relancer le débat.

Jean-Pierre Sueur est intervenu le 2 août en séance publique dans le débat sur les conclusions de la commission mixte paritaire portant sur les projets de loi relatifs au rétablissement de la confiance dans la vie politique.
Il a d’abord fortement regretté la position de la majorité de l’Assemblée Nationale qui souhaite supprimer la « réserve parlementaire ». Il a dit que celle-ci était « devenue totalement équitable et transparente. Toutes les subventions attribuées sont publiques. » Il a souligné que cette réserve parlementaire permettait d’attribuer chaque année 146 millions d’euros aux petites communes et aux communes rurales. Il a dit sa crainte que cette suppression se traduise dans les faits par le reversement de cette somme dans le budget général de l’État, au détriment des petites communes et de la ruralité. Il espère que le Conseil constitutionnel pourra annuler cette disposition, ce qui permettra de rouvrir le débat.
Jean-Pierre Sueur a, en revanche, soutenu la suppression des emplois familiaux pour l’ensemble des élus et responsables publics. 
Il a soutenu le remboursement des frais professionnels sur justificatif pour les parlementaires, en substitution à l’indemnité représentative de  frais de mandat (IRFM). 
Il a soutenu l’imposition des indemnités complémentaires perçues par des parlementaires pour l’exercice de fonctions au sein des assemblées.
Il a soutenu la création d’un statut qui sera enfin inscrit dans la loi, pour les collaborateurs parlementaires.
Il a regretté que le « verrou de Bercy » qui avait été supprimé par le Sénat ait été réintroduit par l’Assemblée Nationale (il s’agit d’une disposition qui subordonne toute poursuite pénale pour un motif fiscal à l’autorisation préalable du ministère chargé du budget).
Enfin, Jean-Pierre Sueur est revenu sur la question des « micro partis » puisqu’il y a en France aujourd’hui 451 partis dont la plupart n’ont pas d’existence réelle, mais qui permettent de bénéficier d’avantages financiers injustifiés.
Il a rappelé que le gouvernement s’est engagé à mettre en place un groupe de travail à ce sujet, dont lui-même fera partie.
Jean-Pierre Sueur s’engagera pleinement pour réformer cet état de choses. 
 
 
Dans la presse :

Jean-Pierre Sueur et Delmira Dauvilliers, maire du Malesherbois et présidente de la Communauté de communes Pithiverais-Gâtinais et Hervé Bonnin, collaborateur parlementaire de Marianne Dubois, député du Loiret, ont été reçus ce 29 août à Paris, au siège du Syndicat des Transports d’Île de France (STIF) par Laurent Probst, Directeur général et Jean-Louis Perrin, Directeur général adjoint, au sujet du devenir de la ligne SNCF (RER D) Paris-Malesherbes, après avoir été reçus en juin sur le même sujet par la SNCF.
Ils ont fait part de leur total désaccord avec le projet d’une rupture de charge qui obligerait les usagers à changer de train à Corbeil-Essonne et qui rallongerait incontestablement le temps de trajet alors que la ligne est déjà très dégradée puisque 64% des trains connaissent aujourd’hui des retards, selon le ministère des Transports.
Conformément aux engagements de ce ministère, les dirigeants du STIF les ont informés qu’une étude était en cours à ce sujet à l’initiative de la SNCF et que le STIF procéderait à une contre-expertise, afin d’étudier précisément la prise en compte de la demande des élus.
Ceux-ci ont également demandé que soient étudiées, dans ce cadre, les possibilités de liaisons directes ne desservant pas un certain nombre de gares, afin de réduire significativement les temps de transport entre Malesherbes et Paris.
Ils ont insisté sur la nécessité de doter cette ligne RER D de matériels neufs et modernes.
Les dirigeants du STIF ont indiqué que les décisions seraient prises, après consultations, fin 2017 ou début 2018.
 
 

Jean-Pierre Sueur était intervenu auprès de Jean-Jacques Urvoas, alors garde des Sceaux, sur la nécessité de travaux rapides au Centre pénitentiaire d’Orléans-Saran, suite à la forte inondation qui a touché cet établissement. L’échéancier annoncé par ce dernier ayant pris un réel retard, Jean-Pierre Sueur est intervenu auprès de Nicole Belloubet, nouvelle garde des Sceaux, pour que les travaux aient effectivement lieu le plus vite possible.

Celle-ci lui a répondu que « la publication de l’appel à candidatures de travaux a été effectuée le 7 juillet dernier dans le but d’aboutir à une notification et à un démarrage des travaux en octobre 2017 pour six mois ».

Ces travaux, si nécessaires, devraient donc être achevés en mars 2018.

>> Lire la lettre de la ministre

Dans la presse

>> La République du Centre du 29 juillet

>> Apostrophe 45, 28 juillet

>> France 3 Centre-Val de Loire

Marianne Dubois, députée du Loiret, Jean-Pierre Sueur et les représentants des salariés des sites de Pithiviers, Vert-le-Petit (Essonne) et Gennevilliers (Hauts de Seine), de l’entreprise Isochem ont été reçus ce mercredi 2 août au ministère de l’économie et des finances, au nom du ministre, par Xavier Merlin, directeur général des entreprises (DGE), ainsi que Laurence Aviragnet, Philippe Galard-Defontaine de la DGE et Mathieu Santune, plus particulièrement chargé des entreprises du secteur chimique à la DGE.

L’entreprise Isochem a été placée en redressement judiciaire suite au défaut d’un client, l’entreprise Gilead qui, à elle seule, représentait 40 % des commandes. Isochem avait été rachetée par le groupe financier Aurélius, tristement connu dans le Loiret depuis la fermeture de l’entreprise Quelle.
 
Reçus pendant 1h30, Jean-Pierre Sueur, Marianne Dubois et les représentants des salariés ont longuement exposé la situation de l’entreprise.
 
Suite à la procédure de redressement judiciaire, une « data room » a été ouverte depuis une semaine et mise à la disposition des repreneurs potentiels. L’ensemble des offres sera examiné en septembre.
 
Les représentants du ministère ont assuré les élus et les représentants des salariés qu’ils suivraient de près l’ensemble de la procédure et s’impliqueraient totalement pour qu’une solution industrielle (et non seulement financière ou bancaire) soit trouvée afin d’assurer la pérennité et le développement d’Isochem.
 
Dans la presse :
 

Le ministère de l’Intérieur a annoncé officiellement à Jean-Pierre Sueur – suite à des interventions de sa part – que le pèlerinage « Vie et Lumière » du mois d’août aurait bien lieu sur un terrain militaire à Grostenquin en Moselle.

Jean-Pierre Sueur rappelle que ce pèlerinage a lieu deux fois par an : à la Pentecôte et en août.

A la Pentecôte, il a toujours lieu dans le Loiret, à Nevoy.

Il se traduit par un grand rassemblement et par l’arrivée de milliers de caravanes. Les élus de Nevoy et du Giennois, ainsi que les pouvoirs publics dans le Loiret s’efforcent toujours de faire en sorte que celui-ci se déroule dans les meilleures conditions.

Il y a plusieurs années, un accord était intervenu entre Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, et les élus du Loiret concernés (dont Jean-Pierre Sueur) afin que le second rassemblement ait lieu dans une autre région, compte tenu de la forte mobilisation des élus et des services publics dans le Loiret pour que tout se passe au mieux à la Pentecôte.

Il se réjouit de constater que, cette année encore, cet accord sera respecté.

>> Lire Mag Centre

Après l’examen des projets de loi relatifs au rétablissement de la confiance en la démocratie par le Sénat puis par l’Assemblée Nationale, une commission mixte paritaire (CMP) se réunira le 1er août pour tenter de parvenir à un accord entre les versions de deux assemblées. Elle sera composée de sept sénateurs et sept députés. Jean-Pierre Sueur y siégera au titre du Sénat. Il interviendra le 2 août après-midi (la séance peut être suivie à partir de 14 h 30 sur senat.fr) au sujet des conclusions de cette CMP.

Son intervention figurera sur le site, le blogFacebook et Twitter.

Jean-Pierre Sueur sera reçu avec des représentants des différents sites de l’entreprise d’ISOCHEM – dont celui de Pithiviers – au ministère de l’économie, des finances et de l’industrie ce mercredi 2 août.

Un compte-rendu de cette rencontre sera disponible sur le site, le blog, Facebook et Twitter.

Le musée des Beaux-Arts d’Orléans est le second de France, après le Louvre, pour les pastels. Il offre une collection d’œuvres de Chardin, de Delatour et de Perronneau d’une grande richesse.

Il était naturel que notre musée accueille l’exposition sans précédent qui nous est offerte jusqu’en octobre en ce musée et qui propose un grand nombre d’œuvres de Jean-Baptiste Perronneau – celles du musée d’Orléans et de bien d’autres, venues de musées français ou étrangers ou prêtées par des collectionneurs privés.

Que toutes celles et ceux qui ont œuvré pour que cette remarquable rétrospective existe soient sincèrement remerciés.

Lorsqu’on entre dans la salle d’exposition, on peut avoir l’impression de découvrir une collection très classique, un peu conventionnelle, de portraits académiques, un peu figés.

Et – c’est le miracle de cette exposition -, quand on regarde de près chaque pastel, « l’académique » s’estompe, puis disparaît. Et les expressions de chaque visage s’imposent, avec une large palette de sentiments, de caractère, de tempéraments et une extraordinaire virtuosité de l’auteur de ces pastels pour les mettre en lumière.

Dominique d’Arnoult, grande spécialiste de Perronneau, insiste justement dans le catalogue de l’exposition sur ce qu’on pourrait appeler le réalisme des portraits, par opposition à l’académisme. Elle explique que, par rapport à la question de savoir s’il faut « corriger les défauts » des visages, « Perronneau prend le parti opposé à celui de l’école française prescrivant de « corriger » le naturel et suit le parti de l’école flamande (…) qui demande à la jeunesse de "rendre le naturel tel qu’elle le voit" (…) Perronneau s’efforce cependant d’exprimer les défauts avec cette "tendresse" que représente la nature. »

C’est assurément une exposition à ne pas manquer.

Jean-Pierre Sueur

 

Il faut remercier Alain Di Stefano, maire de Yèvre-la-Ville, de nous avoir donné la chance de découvrir des œuvres du grand sculpteur qu’est Claude Mercier et d’avoir pris la tête d’un « Comité Claude Mercier » qui a pris l’initiative de la publication d’un très beau livre, dont je recommande la lecture, mais aussi la contemplation – puisque nombre d’œuvres y sont bien photographiées  – intitulé Claude Mercier, catalogue raisonné et publié sous la direction de Carole Mercier-Métayer, avec des textes de Lydia Harambourg.

Claude Mercier l’écrit – et le dit – d’emblée : « Les formes qui font signe dans mes sculptures, je les possède en moi. Elles n’existaient nulle part ailleurs ; elles sont l’expression de ma liberté. »

Qu’il sculpte les animaux, les végétaux, les figures mythologiques, les instruments de musique, les miroirs, les objets cosmiques ou les formes de l’industrie, Claude Mercier sait épurer les lignes, créer le mouvement dans toute sa pureté, magnifier la matière.

Comme l’écrit très justement Lydia Harambourg, « la sculpture de Claude Mercier porte l’évidence des formes sensibles du monde transposées dans le jeu des tensions et des équilibres savants. Chaque sculpture est une structure dressée et cherche à suspendre l’insaisissable. Elle exige que nous nous déplacions pour en comprendre toutes les subtiles articulations. Chaque face nécessite une approche nouvelle pour une perception renouvelée de l’ensemble. Le regard va bien au-delà de sa vision générale et revient sur l’élégance des courbes qui jouent avec les verticales et les horizontales, s’infléchissent sous la pression des pensées intérieures » (p. 15).

Ce « catalogue raisonné » est un bel hommage à un grand sculpteur. Il mérite assurément d’être lu. Et surtout, les œuvres qu’il recèle méritent d’être longuement admirées.

Jean-Pierre Sueur

  • Ce livre est paru aux éditions SOMOGY
  • Le « Comité Claude Mercier » peut-être contacté par email (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.) ou par voie postale (5 place de l’Église, 45300 Yèvre-la-Ville)

 

 

C’est avec tristesse que j’ai appris le décès de Bernard de la Rochefoucauld, fondateur et ancien président de la Communauté de communes des Loges, ancien maire d’Ingrannes et créateur de l’Arboretum des Grandes Bruyères dans cette commune.

Bernard de la Rochefoucauld, ancien élève de l’École centrale, ingénieur et urbaniste, fut, toute sa vie, un homme d’entreprise et d’initiative – en France comme à l’étranger. Il présida l’Institut Montaigne. Amoureux du patrimoine, il fut parmi les fondateurs de la Fondation du Patrimoine. Passionné par les arbres et la nature, il créa, avec son épouse Brigitte, l’Arboretum des Grandes Bruyères, à Ingrannes, qu’il avait plaisir à faire visiter lui-même. Il fut à l’origine de la Fondation des Parcs de France.

Maire d’Ingrannes, Bernard de la Rochefoucauld fut parmi les créateurs de l’Association des maires ruraux du Loiret.

Mais je garde surtout le souvenir du grand défenseur de l’intercommunalité qu’il a été. Avec ses collègues maires, il créa la Communauté de communes des Loges rassemblant des communes du secteur de la forêt d’Orléans et d’au-delà. Il en devint naturellement le président et parvint à faire travailler ensemble les maires et les élus de toutes les communes membres dans un excellent climat. Il me disait souvent qu’il n’avait aucune ambition – sinon celle de favoriser le travail en commun.

Il me parlait souvent de la loi de 1992 que, jeune ministre, j’avais défendue devant le Parlement. Il y voyait un germe de grand progrès pour l’aménagement du territoire, dans le respect de la spécificité et de la personnalité de chaque commune.

Aujourd’hui, je le remercie pour son soutien constant à cette cause et aussi pour son profond humanisme.

Jean-Pierre Sueur

Jean-Pierre Sueur a annoncé le 17 juillet dernier sa candidature aux élections sénatoriales du 24 septembre prochain, à la tête d’une liste qui, outre lui-même, comprend :

  • Anne Leclercq, agricultrice, adjointe au maire d’Ouzouer-sur-Trézée, vice-présidente du Conseil régional Centre-Val de Loire ;
  • Denis Thion, maire de Courcelles, vice-président du Pays Beauce-Gâtinais en Pithiverais ;
  • Anne Besnier, vice-présidente de la Communauté de communes des Loges, vice-présidente du Conseil régional Centre-Val de Loire, ancienne maire de Fay-aux-Loges et ancienne conseillère départementale ;
  • Bernard Delaveau, maire de Paucourt, vice-président de la Communauté d’agglomération de Montargis et des Rives du Loing, secrétaire du comité directeur de l’Association des maires du Loiret.

Dans les médias :

>> Mag Centre

>> Apostrophe 45

>> La République du Centre

>> France Bleu Orléans

 

Nouvelle directrice du Centre chorégraphique national d’Orléans, Maud Le Pladec vient de présenter « Borderline » au Festival d’Avignon, un spectacle très fort (qui sera proposé à Orléans du 5 au 7 octobre) consacré au drame des êtres humains qui sombrent dans ces « bateaux de la mort » qui traversent la Méditerranée – ou parfois en réchappent après avoir vécu des moments épouvantables – pour le plus grand profit des passeurs qui méprisent le plus cyniquement du monde les lois les plus élémentaires de l’humanité.

Ce spectacle, mis en scène par Guy Cassiers, s’appuie sur un texte non seulement réaliste, mais décapant, dérangeant, un texte dont on ne peut sortir indemne, de l’écrivaine autrichienne Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature.

La chorégraphie de Maud Le Pladec est sobre, d’une tragique simplicité. Elle se suffit à elle-même. Le drame est dit, montré, dansé, sans fioriture, sans détour inutile.

On éprouve parfois quelque difficulté à vivre la relation entre le texte, bouleversant, mais dit en néerlandais, et donc « sous-titré », et la chorégraphie – comme si l’un et l’autre relevaient de logiques parallèles, également prégnantes. Mais c’est un défaut mineur – si c’en est un ! Reste la force du spectacle. Et du message qu’il délivre.

J’ai dit – on m’excusera de le répéter – l’autre jour au Sénat que 2 247 êtres humains sont morts depuis le début de cette année dans ces « bateaux de la mort » qui traversent la Méditerranée.

Cela ne peut, ne doit pas continuer. Le théâtre peut aussi envoyer des cris d’alarme.

Jean-Pierre Sueur

>> Lire deux extraits de l’interview croisée de Guy Cassiers et Maud Le Pladec dans le programme du spectacle

Il faut remercier Jeannie Blanchet et Marie Cabreval d’avoir publié chez l’éditeur Daniel Plot un très beau livre rassemblant nombre des œuvres du graveur Jean-Pierre Blanchet.

Celui-ci, qui fut l’élève de Louis-Joseph Soulas, maîtrisait remarquablement les techniques du burin et de la pointe sèche.

Il était amoureux d’Orléans. Et il entreprit de restituer les rues et les paysages de la ville avec beaucoup de poésie, de délicatesse, de sobriété. Son œuvre est épurée. Il lui suffit de quelques traits pour rendre sensible l’atmosphère d’une rue, d’une place, des bords de Loire.

C’est une œuvre humaine aussi où l’on rencontre nombre de personnages stylisés, silhouettes à peine esquissées mais qui, comme par surprise, animent l’espace.

On vagabonde ainsi de gravure en gravure dans les quartiers d’Orléans.

Et au-delà, puisque Jean-Pierre Blanchet nous conduit à Cléry, à Saint-Benoît-sur-Loire, mais aussi à Vézelay, à Combourg, ou au cœur des œuvres d’Alain Fournier, de Gérard de Nerval et de Jean Cocteau qu’il sut illustrer – sans oublier la Lettre à une voyageuse de Roger Secrétain.

On ne se lasse pas d’admirer ce livre. C’est le livre d’un graveur-poète. Charles Trenet chantait « l’âme des poètes. » Celle de Jean-Pierre Blanchet – ce livre le montre à chaque page – continue de hanter les rues d’Orléans.

Jean-Pierre Sueur

  • On peut commander ce livre au prix unitaire de 25 €  auprès de l’Association « Les amis de Jean-Pierre Blanchet », Lieudit 2 les Banchets, 41240 Villermain. Email : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

   

Jean-Pierre Sueur est intervenu à de nombreuses reprises du 10 au 13 juillet lors de l’examen du projet de loi de « rétablissement de la confiance dans l’action publique » (dite de « moralisation »).

Nous publions ci-dessous les liens vers l’ensemble de ses interventions.

>> Lors de la discussion générale

>> Sur l’inégibilité ité liée au casier judiciaire

>> Sur les conflits d’intérêt : intervention 1 et intervention 2

>> Sur le droit du Parlement à légiférer sur les matières relevant du pouvoir exécutif

>> Au sujet des collaborateurs parlementaires : intervention 1 et intervention 2

>> Sur les emplois familiaux : intervention 1 et intervention 2

>> Sur les micro-partis

>> Déclarations des candidats à l’élection présidentielle

Lire aussi :

>> Le communiqué de presse sur la discussion générale

>> La République du Centre du 13 juillet

Y a-t-il trop d'élus locaux en France ? À cette question ma réponse est claire : c'est non ! 
Qu'on n'y voie pas une quelconque démagogie. Non, ma réponse se fonde uniquement sur l'expérience et sur ce que je connais des 326 communes du Loiret. 
Les conseils municipaux des plus petites communes, celles de moins de cent habitants, comptent sept élus. Au-delà, et jusqu'à 500 habitants, ils sont onze. Jusqu'à 1 500 habitants, ils sont quinze, puis dix-neuf jusqu'à 2 500 habitants, etc.
Et je puis témoigner que ce qui caractérise ces 7, 11, 15 ou 19 citoyennes et citoyens réunis autour de la table du conseil municipal de nos villages et petites communes, c'est qu'elles – où ils – connaissent chaque rue, chaque chemin, chaque entreprise, chaque commerce, chaque ferme, chaque école, chaque association....Ils font corps avec leur commune. Ils l'aiment. Ils savent mieux que quiconque ce qui est bien, ce qui est souhaitable pour leur commune.

Ils sont les meilleurs défenseurs de ce qu'on appelle l'« aménagement du territoire ».
Qui dirait qu'il serait bénéfique de les remplacer par des technocrates, sans doute moins nombreux, mais plus éloignés du terrain et ne connaissant pas, comme eux, les réalités ?
J'ajoute que plus de 90 % des conseillers municipaux de France ne touchent aucune indemnité. Et pour ceux qui en touchent, il suffit de diviser le montant de cette indemnité par le nombre d'heures consacrées à la commune pour vérifier que ce n'est pas trop cher payé de l'heure....
Ils sont environ 550 000. Ils font vivre au quotidien la démocratie et battre le cœur de la République.
On peut poser la question du nombre des parlementaires. D'ailleurs l'absentéisme qui subsiste – hélas ! – montre qu'ils pourraient être moins nombreux.

Mais il serait vexatoire pour les élus locaux et, de surcroît, très préjudiciable à notre vie démocratique que de réduire leur nombre et de congédier sans raison tant de bénévoles qui servent inlassablement nos communes et leurs habitants. Et comme nul n'est infaillible, il est toujours possible de revenir sur un « effet d'annonce » inopportun...

Jean-Pierre Sueur

J'en ai moi-même été surpris. Alors que tous les groupes politiques du Sénat, et la commission des lois unanime, avaient pris position pour la suppression de la possibilité pour un parlementaire d'employer un membre de sa famille comme collaborateur, mardi dernier, lors d'un vote à main levée, la majorité des sénateurs présents a voté contre cette disposition.

Les choses sont revenues dans l'ordre – si l'on peut dire – le lendemain puisque, mercredi dernier, l'interdiction des emplois familiaux a été adoptée par le Sénat à l'issue d'un scrutin public par 306 voix pour et 11 contre.

Que s'est-il passé ?

Il s'est passé ce que j'ai appelé un « lapsus législatif ».

La vérité, c'est qu'un certain nombre de sénateurs comme de députés employaient des membres de leur famille comme collaborateurs parlementaires, ce qui n'était nullement illégal – et ne l'est toujours pas tant que la nouvelle loi n'est pas définitivement adoptée. Et comme l'a rappelé Catherine Tasca, ce ne sont pas les emplois familiaux qui sont illégaux, mais les emplois fictifs. Et il est apparu à ceux qui n'ont pas levé leur doigt le mardi soir qu'on faisait, en quelque sorte, payer à tous les « emplois familiaux » le prix de quelques « emplois fictifs ».

De plus – et je l'ai dit publiquement en séance –, alors qu'il a été souvent dit, au plus haut niveau de l'État, qu'il ne fallait pas légiférer en fonction de l'actualité immédiate, mais avec le « recul » nécessaire, on faisait, en l'espèce, le contraire. Car il est clair que s'il n'y avait pas eu une « affaire » dite « Pénélope Fillon », personne ne parlerait aujourd'hui des emplois familiaux...

Ceci peut expliquer cela.

Pour ma part, j'ai eu une position constante à ce sujet. En tant que député, maire, ministre, président d'agglomération ou sénateur, je n'ai jamais recruté personne de ma famille. En effet, même si de tels recrutements n'auraient pas été illégaux, ils auraient toujours pu être interprétés, perçus et vécus comme relevant du favoritisme. Je suis donc pleinement d'accord avec l'inscription de leur interdiction dans la loi.

J'ajoute – et je l'ai aussi dit en séance – qu'il m'apparaissait quasiment vexatoire qu'on n'évoque dans la loi les collaborateurs parlementaires que par rapport à cette question des emplois familiaux. C'est pourquoi, avec d'autres, je me suis employé à ce que la loi expose d'abord leurs missions et leurs fonctions, et évoque la meilleure façon de prendre en compte leurs droits – qui doivent se rapprocher le plus possible de ceux liés au « licenciement économique » – en cas de licenciement du fait de la non réélection du parlementaire pour lequel ils travaillent.

Tout s'est donc passé comme prévu, et conformément aux engagements pris, lorsque par un scrutin public (procédure qui a pour effet d'enregistrer la position effective de chaque sénateur), l'interdiction des emplois familiaux a été votée au Sénat par le score – sans appel – de 306 voix contre 11.

Mais cet épisode doit faire réfléchir. Car ce n'est pas un cas isolé. J'ai souvent vu de telles variations au cours des débats parlementaires. Cela témoigne seulement du fait que nos assemblées – le Sénat comme l'Assemblée Nationale – sont vivantes, qu'elles sont le lieu de vrais débats, que ces débats ne sont ni artificiels ni bouclés d'avance, comme certains le laissent croire. Et il est bien qu'il en soit ainsi.

J'en tire une conclusion : il faut laisser aux assemblées parlementaires le temps de délibérer, de se faire une opinion, de bien peser le pour et le contre de chaque ligne de ce qui deviendra la loi qui s'appliquera – parfois pendant très longtemps – à tous les Français. Or tous les pouvoirs exécutifs sont très pressés, trop pressés.  Ils voudraient que la loi fût faite et votée à toute allure. Ils ont tort. Il faut sans doute moins de lois. Mais il faut que celles-ci soient discutées et élaborées avec soin. Cela suppose qu'on renonce à faire de la procédure dite « accélérée » la procédure de droit commun – comme c'est malheureusement le cas en ce mois de juillet –, mais que, sauf exception liée à une véritable urgence, on ait recours à la procédure « ordinaire » – avec deux lectures dans chaque assemblée – telle qu'elle est inscrite dans la Constitution.

 

Jean-Pierre Sueur

 

Poursuivant son soutien aux femmes du « Réseau DES France » rassemblant les femmes victimes des effets de l’exposition au distilbène ainsi que leurs filles, Jean-Pierre Sueur a posé une nouvelle question écrite à la nouvelle ministre de la santé.

Nous reproduisons ci-dessous la page consacrée à cette initiative dans le numéro 56 de « Le Lettre » de l’association Réseau DES France.

>> Lire l’article

Jean-Pierre Sueur a été le premier intervenant dans le débat en séance publique au Sénat sur les projets de loi « rétablissant la confiance dans l'action publique » – également appelés « projets de loi de moralisation ». Il a d'abord souligné qu'il s'agissait du 31e texte sur ces sujets du financement et de la transparence de la vie politique, depuis les premiers textes de Michel Rocard jusqu'à la dernière loi de 2013, dont il a été le rapporteur, qui a créé la Haute Autorité et déjà légiféré sur les conflits d'intérêt.

Rappelant qu'il y avait aujourd'hui 451 partis politiques recensés en France, il a défendu son amendement réformant les règles en vigueur afin de mettre fin à la prolifération de ces pseudo-partis "de commodité" permettant de recueillir quelques subsides.

Sur la « réserve parlementaire », Jean-Pierre Sueur s'est prononcé contre sa suppression à un moment où celle-ci est justement devenue équitable et totalement transparente. Il a craint que cela se traduise par une perte de revenus pour les petites communes et communes rurales et a exprimé sa vigilance  à ce sujet.

S'agissant des collaborateurs parlementaires, il a regretté qu'il ne soit question d'eux dans le projet de loi qu'au sujet des « emplois familiaux », auxquels il est opposé. Il a donc défendu un amendement définissant leur fonction et prenant en compte le fait que la fin de leur contrat en cas de non-réélection du parlementaire pour lequel ils travaillent puisse être qualifiée de « licenciement économique ».

Il a également défendu la fiscalisation des indemnités de fonction des parlementaires.

Il a terminé en évoquant l'honnêteté et le dévouement de la plupart des 550 000 élus que compte notre pays.

L'intervention de Jean-Pierre Sueur a été applaudie sur tous les bancs. 

Après avoir reçu les salariés de l’entreprise ISOCHEM de Pithiviers qui est en cessation de paiement et pour laquelle une procédure de redressement judiciaire a été décidée par le Tribunal de Commerce d’Évry, Jean-Pierre Sueur a saisi de ce dossier Bruno Le maire, ministre de l’économie et des finances, en charge de l’industrie.

Il lui a exposé les grandes compétences de cette entreprise dans les domaines de la chimie fine, de la pharmacie et de la cosmétique. Il a insisté sur le fait que les difficultés présentes n’étaient dues qu’au départ d’un seul client. Il lui a dit sa crainte que le groupe Aurélius qui possède ISOCHEM « prenne principalement en compte ses intérêts financiers – comme cela a déjà été le cas pour la société QUELLE. » Il lui a demandé de tout faire pour qu’une solution industrielle soit trouvée et favorisée. Il a demandé à être reçu dans son ministère avec des représentants des salariés.

>> Lire La République du Centre du 11 juillet

Marianne Dubois députée du Loiret, Jean-Pierre Sueur, Marie-Agnès Linguet maire de Fleury les Aubrais, vice-présidente d’Orléans Métropole, et Nathalie Balberde représentante des organisations syndicales (UNSA, CFE-CGC, CGT) ont été reçus au cabinet d'Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, au sujet du devenir du laboratoire de la SEITA de Fleury les Aubrais, qui compte 87 salariés.

Ils ont été reçus par Anne Beinier, conseillère auprès de la ministre, chargée notamment des addictions et par Guillaume Couillard, conseiller santé du Premier ministre, Édouard Philippe.

Ils ont soutenu le projet des salariés de voir le laboratoire de Fleury les Aubrais transformé en laboratoire indépendant afin de pouvoir assurer les analyses désormais prescrites pour ce qui est du tabac, tant au niveau européen qu’au niveau français – ce qui suppose un examen du dossier et un agrément par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Cela se traduirait par le maintien sur place du laboratoire.

Guillaume Couillard et Anne Beinier les ont assurés qu’ils suivraient ce projet avec la plus grande attention en lien très étroit avec l’ANSES.

 

À l’initiative de son épouse Nicole, un livre vient de paraître consacré à l’œuvre du peintre Gérard Bouilly.

Jean-Pierre Sueur a écrit une longue préface à ce livre que nous publions intégralement.

Ce livre intitulé Gérard Bouilly est notamment disponible auprès de l’éditeur, Daniel Plot, 14 rue Pierre et Marie Curie, 45400 Fleury-les-Aubrais (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.), au prix de 25 €.

>> Lire la préface

 

 

Intervenant lors de la séance des questions d’actualité au Sénat, Jean-Pierre Sueur a rappelé que « 2 247 êtres humains étaient morts ou disparus depuis le 1er janvier en Méditerranée, victimes des passeurs et de leur bateaux de la mort. La méditerranée est devenue un cimetière à ciel ouvert. Si cela continue il y aura 5 000 morts en 2017. » Il a rappelé que les ministres de l’Intérieur français et allemand avaient assuré leur homologue italien de leur « solidarité résolue ». Il a demandé au Gouvernement par quelles mesures cette « solidarité résolue » se traduirait concrètement. Il a aussi demandé que la France intervienne auprès de l’Union européenne afin que Frontex dispose des moyens pour empêcher le départ de ces bateaux, avec l’aide des États concernés, lorsqu’il y a un État, ou en se substituant à eux lorsqu’il y en a pas, comme c’est le cas en Libye. Il a enfin demandé au Gouvernement d’œuvrer en lien étroit avec les associations qui mènent une action importante par rapport aux migrants et il a demandé quels moyens seraient mis œuvre pour poursuivre le raccourcissement des délais d’instruction des demandes d’asile.

Dans la réponse qu’il a faite au nom du Gouvernement, M. Christophe Castaner, Secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, a notamment déclaré : « Nous allons demander à ce que soit renforcé le soutien aux gardes côtes libyens avec un appui financier et le contrôle étroit de l’Union européenne ; nous proposerons un soutien conditionnel à l’Organisation mondiale des migrations (OIM) et au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin de développer des infrastructures en Libye ; nous demandons un contrôle renforcé aux frontières de la Libye. » Il a rappelé que ces décisions font partie d‘un ensemble qui a été repris dans le cadre du conseil des ministres de l’Intérieur de Tallin et qu’une échéance majeure pour approfondir les options présentées sera la conférence qui se tiendra à Tunis le 24 juillet prochain et à laquelle participeront les principaux États membres de l’Union européenne concernés par la crise migratoire.

Il a enfin indiqué que s’agissant du droit d’asile, un plan de refonte profonde permettant d’améliorer le dispositif et de raccourcir les délais d’instruction des dossiers sera présenté prochainement.

>> Lire le texte de la question et la réponse

>> Voir la vidéo de l'intervention

Jean-Pierre Sueur a déposé de nombreux amendements sur le projet de loi rétablissant la confiance en la vie démocratique. Il intervient à ce sujet ce lundi 10 juillet en séance publique au Sénat.

>> Lire les amendements de Jean-Pierre Sueur :

- sur le projet de loi ordinaire

sur le projet de loi organique

>> Lire les textes initiaux :

- du projet de loi ordinaire

- du projet de loi organique

>> Lire les textes établis par la Commission des lois :

- du projet de loi ordinaire

- du projet de loi organique

Je signale tout particulièrement au sujet des deux mille vers inédits de Charles Péguy enfin publiés l’article de Pascale Auditeau dans La République du Centre de ce samedi 8 juillet.

>> Lire l’article

Tout a été dit ou écrit sur Simone Veil ces derniers jours. Et je ne voudrais pas redire ce qui a été si bien dit pour lui rendre hommage.

On me permettra d’apporter ici un témoignage plus personnel.

D’abord lorsqu’avec Henri Berthier, alors maire de Pithiviers et avec Camille Suttin, maire de Beaune-la-Rolande, nous avons décidé, alors que j’étais moi-même maire d’Orléans, de créer le Centre d’étude et de recherches sur les camps d’internement du Loiret (CERCIL) afin de rappeler la mémoire de tous ces êtres humains, de tous ces enfants qui avaient vécu dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande qui étaient l’antichambre de la déportation et de la mort, il ne faut pas croire que ce projet a été d’emblée largement soutenu. On nous a trop souvent dit qu’il n’était pas utile de revenir là-dessus, qu’il ne fallait pas « remuer cette poussière », revenir sur ces épisodes tragiques du passé. Soyons justes : nombre de nos concitoyens nous ont aussi soutenus. Parmi ceux-ci, Simone Veil fut la première. Son soutien et son engagement furent immédiats, absolus et constants.

Simone Veil avait connu la déportation à l’âge de seize ans. Elle récusait les discours pathétiques ou la commisération. Non : elle voulait que la vérité fût connue. Toute la vérité. Elle le dirait toute sa vie. Simplement pour que l’on sache, pour que toutes les générations sachent – et pour que cette horreur, ces horreurs, ne reviennent plus, ne recommencent pas.

Simone Veil ne s’épanchait pas. Elle parlait simplement, justement.

Autre souvenir : celui du Club Vauban. Avec son mari, Antoine Veil, elle avait créé ce que ce dernier appelait une « atypique confrérie ». Tous deux réunissaient tous les mois, pour un petit déjeuner, un groupe d’élus composé de deux moitiés, une moitié de droite (qu’Antoine appelait les parcimonieux) et une moitié de gauche (qu’il appelait les « partageux »). Je fus près de quinze ans membre de ce club dont le nom découlait simplement de l’adresse de Simone et d’Antoine : ils habitaient place Vauban à Paris. Pour en être membre, il fallait être profondément européen et attaché au dialogue social.

Qu’on ne se méprenne pas. Je ne pense pas qu’à cette époque le but aurait été de faire un « gouvernement Vauban » rassemblant la droite et la gauche.

Non, l’objectif était plus modeste, mais ambitieux cependant.

Simone et Antoine Veil voulaient « jeter des ponts », faire avancer des idées, dépasser les incompréhensions ou les sectarismes. Ce fut très riche.

Lors de ces réunions, Simone parlait peu. Mais c’était toujours avec justesse. Avec force. Elle ne biaisait pas. Elle détestait les inutiles prudences. Elle allait au but, directement. C’était vraiment une femme de conviction – au sens le plus noble du terme.

Je la revois parler de l’Europe. Elle était persuadée que l’Europe était la réponse aux camps d’extermination.

Il fallait, elle voulait que ces peuples et ces citoyens de différents pays d’Europe apprennent à se connaître, à se comprendre et à s’aimer.

Elle savait que rien de cela n’était ni ne serait facile. Mais sa volonté était farouche.

Enfin, nous n’oublierons pas, et les femmes de France et d’ailleurs n’oublieront jamais, son combat pour l’IVG dans cette assemblée d’hommes, bravant avec un immense courage injures et quolibets.

Il y a quelques années, 1 500 femmes maires réunies par le Sénat lui ont fait une longue ovation debout.

L’émotion était palpable, intense.

Oui, j’en suis persuadé, Simone Veil doit désormais reposer au Panthéon.

Jean-Pierre Sueur

>> Lire l’interview de Jean-Pierre Sueur dans La République du Centre du 1er juillet

>> Lire l’article du JDD du 2 juillet

La revue Conflits a publié dans son numéro de juillet-août-septembre 2017 une interview de Jean-Pierre Sueur intitulée « Remettre l’entreprise au cœur de la ville ».

>> Lire l'article

A noter aussi dans le même numéro un article de David Simonnet intitulé « Enjeux géopolitiques des métropoles européennes ».

 

On le sait. Avec mon collègue Hugues Portelli, nous sommes à l’initiative d’une nouvelle loi sur les sondages.

Celle-ci, qui a été votée par le Parlement, était devenue nécessaire, tant les sondages ont pris une place déterminante dans le débat public.

Nous l’avons souvent dit : présenter dans les médias des chiffres absolus n’a pas de sens. Tous les sondages comportent une « marge d’erreur », qui est plus ou moins élevée selon la taille de l’échantillon analysé.

Ainsi, lorsque l’on dit qu’un candidat a obtenu, selon un sondage, un score de 49 %, cela signifie que le score prévisible (au moment où le sondage a été réalisé) est situé entre 46,5 % et 51,5 %, si la marge d’erreur est de plus ou moins 2,5% (ce qui est fréquemment le cas).

Nous avons donc logiquement inscrit dans la loi que la première publication de chaque sondage devait être accompagnée de la mention de la marge d’erreur.

Voici comment la loi est détournée : certains instituts publient sur un site Internet – souvent peu connu ou peu fréquenté – la marge d’erreur avant la publication dans le média (presse écrite, radio, télévision) qui a commandé le sondage. Et, lorsque celui-ci est publié à une plus large audience, il n’est plus accompagné de la mention de la marge d’erreur.

Ainsi, même si la loi est formellement respectée, l’esprit de la loi est totalement bafoué !

J’ai exposé cela lors du débat sur l’application des lois qui a eu lieu récemment à la Commission des lois du Sénat. J’ai demandé que l’on se prépare à une modification pour éviter qu’à l’avenir un tel « détournement » reste possible et pour que les citoyens disposent enfin des informations nécessaires pour bien apprécier le résultat d’un sondage.

J’ajoute que, sur d’autres aspects, l’application de la loi laisse à désirer. Ainsi, la Commission des sondages doit être saisie pour chaque sondage d’une note précisant les critères de redressement (puisque les chiffres publiés ne sont pas toujours – loin s’en faut – les « chiffres bruts » issus de la consultation de l’« échantillon »). Là encore, on constate que nombre de notes remises à la Commission des sondages au sujet de ces « redressements » sont très indigentes.

Là encore, il faudra préciser les termes de la loi.

On le voit : la législation est une matière vivante. Et il faut sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier… afin que la volonté du législateur s’exprime en toute clarté et qu’elle soit ensuite strictement respectée.

Jean-Pierre Sueur

>> Lire l’article du Canard Enchaîné à ce sujet

Savez-vous combien il y a de partis politiques en France ?

Vous serez étonnés d’apprendre qu’il y en avait, en 2016, 451.

Cet effectif progresse d’ailleurs régulièrement, puisqu’il y avait 20 partis en 1990 et 250 en 2000 !

Pourquoi une telle progression ?

Parce que la loi actuelle permet trop facilement à des formations politiques obtenant un nombre, même faible, de suffrages dans un certain nombre de départements (et selon des règles spécifiques dans les départements d’outre-mer) d’obtenir un financement public.

C’est ainsi que, par commodité, ou pour des raisons purement financières, de nombreux « partis » se sont créés, qui n’ont pas de véritable activité politique et ne sont pas connus comme tels de nos concitoyens.

Ces pratiques, pourtant légales, me paraissent très préjudiciables pour ce qui est du financement public des partis politiques qui doit, à mon sens, être limité aux vrais partis.

C’est pour réformer cet état de choses que j’ai déposé devant la commission des lois du Sénat l’amendement ci-joint, dans le cadre du débat sur le projet de loi rétablissant la confiance dans l’action publique (dit : « projet de loi de moralisation »).

Par ailleurs, pour bien illustrer et éclairer le problème posé, je reproduis intégralement ci-dessous le chapitre 3 du dernier livre de René Dosière intitulé Argent, morale, politique et consacré au financement des partis politiques.

 

Jean-Pierre Sueur

>> Lire l'amendement

>> Lire le chapitre 3 du livre de René Dosière

 

Les partis politiques n’ont de sens et d’utilité que par rapport aux convictions, aux valeurs et aux projets qu’ils portent.

Ils se doivent, de surcroît, d’être des lieux de débat, d’étude, de réflexion afin d’élaborer des réponses aux questions qui se posent à chaque époque, et qui sont toujours nouvelles et de préparer et proposer des réformes afin de faire avancer la société.

Ils sont encore les instances qui ont pour mission d’arbitrer entre les candidats aux différentes élections par des procédures démocratiques.

Les partis sont nécessaires. La Constitution précise qu’il « contribuent à l’expression du suffrage. » Il n’est pas de démocratie sans parti politique. Et il n’est pas de parti digne de ce nom sans démocratie en son sein.

Les récentes « primaires » ont été, à gauche comme à droite, une confirmation de ce que je viens d’écrire.

Il a pu arriver – il est arrivé – que le vainqueur des primaires ne soit pas en phase avec la majorité – ou les opinions majoritaires – du parti dont il se réclame.

On en a vu les conséquences.

Si les adhérents des partis se trouvent dessaisis de la désignation de leurs représentants et aussi de la détermination de la ligne politique ou du programme qui sont, de fait, liés au candidat élu, alors on peut aller vers un effacement, de fait, des partis politiques.

Il peut aussi arriver que faute de travail sur le fond, de prise en compte de la société et de l’actualité telles qu’elles sont et non telles qu’on voudrait qu’elles fussent, les partis perdent de leur force et de leur vigueur. Il faut alors les régénérer.

Il peut arriver enfin que les contours des partis ne correspondent plus à des clivages clairs. Ainsi des positions inconciliables peuvent perdurer au sein du même parti, cependant que des partis différents peuvent réunir des adhérents dont les positions sont proches, voire semblables.

Dans ces cas, il est sain de chercher à clarifier les choses.

En tout état de cause, tout parti peut perdre de sa substance lorsqu’il se détourne des idées, projets et convictions qui fondent son existence.

Cela ne signifie pas qu’il mourra pour autant. On a pu voir aussi des partis continuer à exister comme des astres morts.

Je termine en citant, bien sûr, Charles Péguy et Notre Jeunesse : « Tout commence en mystique et finit en politique […] L’essentiel est que […] la mystique ne soit point dévorée par la politique à laquelle elle a donné naissance. »

Il écrivait encore : « Tout parti vit de sa mystique et meurt de sa politique. »

Ce qui est premier c’est l’idée. C’est le sens. Il faut sans cesse les retrouver, les faire renaître, s’y ressourcer. Le reste est second – ce qui ne signifie pas secondaire.

Jean-Pierre Sueur

Je me souviendrai toujours du jour où Xavier Darcos est venu annoncer au Sénat qu’il n’y aurait plus d’école le samedi matin.

J’ai immédiatement pensé que cela se traduirait par trois heures d’enseignement en moins pour les enfants et par la concentration du temps scolaire sur quatre jours hebdomadaires dans l’un des pays du monde où le nombre annuel de jours de scolarité est le moins élevé.

Je sais qu’on nous a expliqué que ces trois heures seraient remplacées par du « soutien ».

Il n’empêche que j’ai perçu cela très négativement.

Pour les enfants des familles aisées, où il y a beaucoup de livres et d’ordinateurs à la maison et où les parents peuvent tout expliquer, cela n’est pas dramatique.

Mais cela peut l’être pour les enfants qui ne disposent pas des mêmes chances et des mêmes moyens.

Pour ceux-là, c’est l’école et c’est le temps scolaire qui – seuls – permettent la réussite.

J’ai été déçu de constater que cette décision de Xavier Darcos n’avait donné lieu qu’à bien peu d’opposition, comme si chacun s’y résignait.

C’est pourquoi j’ai été heureux que les ministres qui lui ont succédé rétablissent les « quatre jours et demi » de temps scolaire.

Certes, les modalités, qui ont trop largement reposé sur les communes – dont les moyens et situations financières sont très inégales – ont pu donner lieu à discussion et à contestation. Mais il faut reconnaître qu’au total nous sommes parvenus à atteindre l’objectif qui était assigné : rétablir la semaine de « quatre jours et demi ».

Il était prévu qu’au cours de cette année et des années suivantes, ce dispositif serait évalué.

… Et puis un nouveau ministre arrive qui, aussitôt, et sans attendre la moindre évaluation, remet tout cela en cause.

Je le regrette. Faire, défaire, refaire… n’est pas la bonne méthode en matière d’éducation. Nos élèves méritent mieux.

Jean-Pierre Sueur

À la suite des inondations de mai-juin 2016 qui avaient contraint au déplacement en pleine nuit de nombreux détenus du Centre pénitentiaire de Saran, Jean-Pierre Sueur avait interpellé le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, sur la situation ainsi créée et les mesures à prendre.

Ce dernier lui avait annoncé, par lettre, un échéancier très précis pour la réalisation des travaux qui sont absolument nécessaires et urgents.

Cet échéancier était décrit dans les termes suivants : « L’agence publique pour l’immobilier de la Justice (APIJ) a été mandatée pour conclure un marché de maîtrise d’œuvre, portant sur un diagnostic, des études et les travaux qui seront à réaliser. Le calendrier prévisionnel prévoit que le diagnostic doit être remis au mois de février 2017, pour une finalisation et des études au printemps et un achèvement des travaux à la fin de cette année ».

Or, il apparaîtrait que cet échéancier n’est pas respecté.

Jean-Pierre Sueur a saisi la nouvelle ministre de la Justice, Mme Nicole Belloubet. Il lui écrit notamment : « Ainsi, d’après les informations en sa possession, le diagnostic n’aurait toujours pas été remis alors que nous sommes fin juin ; les études ne seraient pas finalisées alors qu’elles devaient l’être au printemps. Dans ces conditions, on peut légitimement douter que les travaux seront achevés à la fin de l’année 2017. J’ai donc l’honneur de vous demander de bien vouloir m’informer de l’état exact d’avancée des études et des travaux sur les mesures urgents que vous comptez diligenter afin que le retard pris par rapport à l’échéancier annoncé soit rattrapé et que les travaux attendus – qui, je le rappelle, sont nécessaires et urgents – soient menés à bien dans les délais les plus rapides qu’il sera possible. »

 

Les Français ont parfaitement intégré – depuis 1958 – les présupposés de la Cinquième République. Conformément au choix qu’ils ont fait lors de l’élection présidentielle, ils ont donné une majorité – et, en l’occurrence, une majorité absolue – au président de la République qu’ils ont élu un mois plus tôt. Celui-ci dispose donc des moyens de mettre en œuvre sa politique. Il pourra agir et faire des réformes.

C’est bien sûr l’un des grands avantages du « système » instauré dès le début de la Cinquième République, dont j’ai eu l’occasion de mettre aussi en évidence les limites. Pour moi, une assemblée parlementaire ne saurait être le prolongement du pouvoir exécutif. Je reste fidèle à Montesquieu et au principe de la séparation des pouvoirs. Il reviendra aux député(e)s nouvellement élu(e)s de veiller à être, bien sûr, membres d’une majorité cohérente –, mais à garder la liberté et l’indépendance d’esprit qui sont consubstantiels au vrai travail parlementaire.

* *

*

Trois faits ont marqué cette élection.

En premier lieu, les Français ont limité le poids de la « très forte majorité » que promettaient les sondages. Ils ont marqué à la fois leur attachement aux présupposés de la Cinquième République évoqués ci-dessus, mais ils ont en même temps mis en œuvre ce que disait François Mitterrand entre les deux tours de l’élection présidentielle de 1988 – au grand dam de candidats que je connais bien… –, pour qui « il n’était pas souhaitable qu’un parti fût trop dominant ».

En second lieu, je tiens à souligner que les femmes font – enfin ! – leur entrée, en nombre cette fois très significatif, à l’Assemblée nationale. La parité a d’abord été instaurée aux élections municipales. Elle l’a été aux régionales, grâce à la proportionnelle. Elle l’a été aux élections départementales par la réforme qui a réduit le nombre de cantons afin d’instaurer des « binômes ». Je note que si cette réforme a alors été contestée, plus personne ne remet – ni ne remettra – en cause la parité qu’elle a permis de mettre en œuvre dans les conseils départementaux. Si elle n’est pas strictement paritaire, l’Assemblée nationale s’en rapproche désormais beaucoup – du fait du choix du mouvement « La République en marche » qui, comme d’autres – y compris le PS – l’avaient fait auparavant, a présenté autant de femmes que d’hommes. C’est un incontestable progrès.

Le troisième fait marquant est l’abstention massive. On peut y voir un symptôme du désintérêt pour la politique. Je me souviens que François Mitterrand me disait que depuis toujours c’était une sorte de « sport national » que de décrier la politique et surtout les élus. J’y vois une forme d’injustice : ce n’est pas parce que certains élus ont un comportement répréhensible qu’il faut jeter la pierre à la grande majorité des élus qui assument leur mission avec rectitude et dévouement. Pour ma part, je ne saurais me résigner à cette forte abstention. Je pense toujours à tous ceux qui dans le monde se sont battus, et ont donné leur vie, pour que nous ayons le droit et la liberté de voter. Je ne sais pas s’il faut rendre le vote obligatoire. C’est une possibilité. Mais je sais que mon instituteur inscrivait sur le tableau : « Voter est un devoir » – et qu’il serait bien d’enseigner constamment aux enfants et aux jeunes – comme certains enseignants, soyons justes, le font – les principes les plus précieux qui fondent la République.

* *

*

Je termine par une question parmi bien d’autres encore que pose cette « nouvelle donne » : celle de l’avenir du Parti socialiste.

Le Parti socialiste est né en 1905. Il a une longue histoire faite d’heures glorieuses et de défaites.

Il faut, une nouvelle fois, le reconstruire.

Mais ce ne doit pas être dans l’ambiguïté.

Il nous faut de la cohérence, en tout cas plus de cohérence – c’est un euphémisme ! – que dans la dernière période.

À mon sens, ce parti doit continuer à se battre pour la justice, la solidarité, les droits de l’Homme. Il doit inscrire son combat pour la justice dans le cadre d’une économie ouverte et de la mondialisation. Il doit promouvoir un État fort centré sur ses missions régaliennes, mais aussi sur ses missions en termes de redistribution et d’aménagement du territoire : il faut donner toute leur chance à tous les territoires, ce qui doit passer par de vraies péréquations. Il doit promouvoir l’esprit d’entreprise et favoriser l’accès d’un plus grand nombre de nos concitoyens à l’acte d’entreprendre. Il doit défendre le droit au travail, tout en travaillant aux évolutions nécessaires en lien étroit avec les partenaires sociaux. Il doit être profondément européen. Il doit s’inscrire clairement de la social-démocratie européenne.

Mais il faut choisir. On ne peut pas défendre cela et son contraire.

Et dans l’immédiat, je reprendrai volontiers la formule de Stéphane Le Foll qui disait, ce lundi matin sur France Inter, qu’il devait être « constructif et vigilant. »

Constructif d’abord. Emmanuel Macron a annoncé que son action serait « progressiste ». Nous nous retrouvons, et je me retrouve, dans ce terme. J’ai déjà écrit qu’on ne pouvait pas mener une action progressiste avec des conservateurs… Et je soutiendrai toute démarche, toute action, tout projet « progressiste ».

Mais nous devons être aussi vigilants. Je rappellerai que c’est le devoir premier des parlementaires qui se doivent de défendre leurs convictions avec la liberté et l’indépendance d’esprit – j’y reviens – sans lesquelles on ne peut pas exercer dans de bonnes conditions un mandat parlementaire.

Jean-Pierre Sueur

Le premier tour des élections législatives a donné lieu à une très forte mobilisation des électeurs qui ont confirmé et renforcé leur vote des présidentielles.

C’est une vague, comme il y en eut plusieurs depuis le début de la Cinquième République – j’y reviendrai ci-dessous – et, dans ces cas, la vague emporte tout et ne prend pas en compte le travail effectivement accompli par les députés sortants qui se représentent.

C’est, en particulier, le cas dans le Loiret pour mon amie Valérie Corre, députée travailleuse, active à l’Assemblée Nationale, qui a assumé son mandat avec sérieux et conviction, dans la proximité avec nos concitoyens et avec le souci constant de renouveler les pratiques politiques.

C’est pourquoi je regrette très vivement qu’elle ne puisse – dans l’immédiat – poursuivre sa tâche.

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Pour le second tour des élections législatives dans le Loiret, j’appelle à voter pour les candidats appartenant au mouvement « La République en Marche ».

En effet, je partage nombre de leurs positions. Emmanuel Macron a dit et redit qu’il voulait mener une action « progressiste ». Je partage cet objectif.

Ces candidats du mouvement « La République en Marche » sont opposés à des candidats appartenant au parti « Les Républicains » (LR) auquel je me suis moi-même toujours opposé.

Ma position est donc logique. Elle s’inscrit dans la continuité des choix politiques que j’ai toujours faits et dans la fidélité à mes convictions.

J’ajoute que, pour autant, je respecte les personnes. La politique, pour moi, n’est pas la guerre. Et on se doit de respecter ses adversaires politiques. Et même de travailler avec eux, lorsque c’est nécessaire – nous l’avons souvent fait – pour défendre des intérêts majeurs du Loiret et de ses habitants.

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On me permettra de présenter, en outre, une analyse plus générale du résultat du premier tour et de ses conséquences.

Une fois encore, les réflexes liés à près de soixante ans de pratique de la Cinquième République ont pleinement « fonctionné ».

À la suite de l’élection d’un nouveau président de la République, les électeurs se sont d’abord préoccupés de donner à ce président la majorité parlementaire qui lui permettra de mettre en œuvre la politique qu’il a annoncée.

Les uns et les autres – à droite comme à gauche – auraient mauvaise grâce d’en faire grief (comme certains l’ont déjà fait), car ce dispositif et ce « réflexe » ont plusieurs fois profité à la droite, en 1958 et 1993, et à la gauche, en 1981 et 2012 – pour se limiter à ces seuls exemples.

Cette logique – qui est strictement celle de la Cinquième République – apporte la stabilité, la clarté et la cohérence.

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Cela fait cependant des années que, pour ma part, je préconise une autre logique, celle qui dissocierait les élections présidentielle et législative – ce qui est le contraire de ce qu’a décidé Lionel Jospin lorsqu’il a choisi de faire des législatives la conséquence immédiate de la présidentielle.

Pour moi, cette autre logique devrait aller de pair avec l’instauration (ou le retour) de la représentation proportionnelle départementale.

On me rétorque parfois que l’on reviendrait, ce faisant, à l’instabilité chronique de la Quatrième République.

Je récuse cet argument, pour la simple raison qu’il n’y avait pas, sous la Quatrième République, un président de la République élu au suffrage universel direct, disposant de prérogatives fortes durant tout l’exercice de son mandat.

En revanche, le dispositif que je propose – et je ne suis pas le seul ! – donnerait au Parlement une autonomie à l’égard du pouvoir exécutif qui n’existe pas dans les cas de majorités très massives comme celle qui se dessine pour dimanche prochain.

Elle serait plus conforme à la « séparation des pouvoirs » telle que Montesquieu l’a définie.

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Un homme avait perçu les inconvénients de ces « majorités massives ».

C’était François Mitterrand, qui n’a pas hésité à instaurer la proportionnelle départementale en 1986, en dépit des objections de Michel Rocard.

Le même François Mitterrand a déclaré avant le second tour des élections législatives de 1988 qu’il n’était « pas souhaitable qu’un seul parti soit trop majoritaire » (ce qui n’avait pas facilité la tâche des candidats à ces législatives dont j’étais !).

Et c’est encore François Mitterrand qui déclarait lors du dernier conseil des ministres qu’il présida en 1993 – j’y étais présent – que s’il avait « un seul reproche à se faire », c’était de ne pas avoir, envers et contre tous, rétabli cette proportionnelle départementale.

France Info vient de publier sur son site deux graphiques que je reproduis ci-dessous.

Le premier représente la physionomie de l’Assemblée Nationale telle que les instituts de sondage la « prédisent » d’après les résultats du premier tour, avec le système actuel.

Le second figure quelle serait la composition de la même assemblée, à la proportionnelle.

Ces deux graphiques méritent réflexion.

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Mais, en attendant de telles réformes institutionnelles qui – de toute façon – ne sont pas pour tout de suite, je reviens à mon point de départ.

Et je souhaite qu’Emmanuel Macron, qui doit en avoir – et en aura ! – les moyens, puisse mener à bien une politique de progrès, une politique réformatrice, européenne et fidèle aux valeurs de justice et de solidarité.

J’entends, ici et là, les doutes et les interrogations.

Pour ma part, je me refuse aux procès d’intention.

Et je souhaite, dans ce nouveau contexte, le meilleur pour notre pays.

Jean-Pierre Sueur

  

Le débat qui revient sur la question de la « moralisation » de la vie politique appelle de ma part une première remarque dont je puis vous assurer qu’elle n’est en rien « corporatiste. »

Il y a 550 000 élus en France. J'en connais beaucoup, au plan national, mais aussi, bien sûr, dans le Loiret. Et je puis témoigner que ces élus, dans leur écrasante majorité, assument le mandat qui leur a été confié par les électeurs, avec dévouement et probité. Aussi sont-ils parfois découragés de constater que dès lors que certains ont un comportement condamnable, l’amalgame soit trop facilement fait avec tous les autres. Qu’on condamne ceux qui doivent l’être,  qu’on instaure des règles d’inéligibilité très strictes pour ceux-là, comme le propose François Bayrou : très bien ! Mais je demande aussi qu’on ne voue pas de ce fait aux gémonies ceux qui n’ont rien à se reprocher.

Ayant été le rapporteur au Sénat de la dernière loi sur ce sujet  - la loi sur la transparence de la vie publique –, qui a permis de beaucoup avancer sur les conflits d’intérêts et a créé la Haute autorité de la transparence de la vie publique, je puis affirmer que le projet de loi pour « la confiance dans la vie démocratique », préparé par François Bayrou, s’inscrit dans la continuité de ce texte et de textes plus anciens – les premiers étant dus à l’initiative de Michel Rocard – qui poursuivent le même objectif.

Je partage les objectifs et j’approuve, pour l’essentiel, les dispositions de ce nouveau texte.

S’agissant de la réforme constitutionnelle, il s’agit de mesures très judicieuses – je pense en particulier à la suppression de la Cour de justice de la République –, dont certaines – telle la réforme du Conseil Constitutionnel pour en exclure les anciens présidents de la République – étaient vivement souhaitées par François Hollande, mais auxquelles la droite – ou une partie de la droite – s’est constamment opposée ces dernières années, ce qui ne permettait pas d’obtenir au Congrès la majorité requise.

Il en allait d’ailleurs ainsi pour la réforme du statut du Parquet et du Conseil supérieur de la magistrature – réforme attendue de beaucoup et indispensable pour éviter que la France soit constamment condamnée ou critiquée par la Cour européenne des Droits de l’Homme. Et puisqu’il y a donc un projet de réforme constitutionnelle, il me paraîtrait salutaire que ces réformes concernant la Justice y soient enfin intégrées.

Sur les parlementaires, les conflits d’intérêts, la suppression des « emplois familiaux », les justifications des frais entraînés par l’exercice des mandats parlementaires, le financement des partis politiques et la transparence à cet égard ainsi qu’au sujet des dons effectués pour financer les campagnes électorales, je partage les objectifs poursuivis. Je serai évidemment attentif à l’écriture précise du texte : c’est mon rôle en tant que parlementaire.

Un dernier mot sur la « réserve parlementaire ». Je précise d’abord que ce que l’on appelle ainsi est une somme inscrite au budget du ministère de l’Intérieur, dont l’affectation relève des parlementaires.

 Au Sénat, en particulier, ces sommes sont majoritairement affectées aux petites et moyennes communes afin de les aider à financer leurs équipements et investissements. Tout est désormais transparent puisque les sommes attribuées sont publiées au Journal Officiel.

Des évolutions sont, bien sûr, tout à fait possibles. Je n’y mettrai qu’une condition. Puisqu’il s’agit, je l’ai dit, de sommes qui aujourd’hui aident, pour l’essentiel, les petites et moyennes communes, et donc la ruralité… il ne serait pas acceptable pour moi qu’elles soient purement et simplement reversées dans le « pot commun » du budget de l’État. Ce serait alors un recul pour ces petites et moyennes communes et pour la ruralité.

Jean-Pierre Sueur

À quelques jours du premier tour des élections législatives, permettez-moi de revenir sur cette question, après tout fondamentale : à quoi sert le Parlement ? Puisqu’il s’agit d’élire des députés, il n’est pas inutile de revenir sur leur rôle et de préciser ce que l’on attend d’eux.

Je suis, en effet, frappé par la multiplication des déclarations selon lesquelles l’élection législative ne devrait être que la pure et simple conséquence de l’élection présidentielle – comme si l’Assemblée nationale n’était vouée qu’à être une sorte de complément ou d’accompagnement du pouvoir exécutif.

Pour bien connaître – je crois – les deux assemblées qui composent le Parlement, je dirai tout net que telle n’est pas ma conception.

Je suis un disciple de Montesquieu qui a théorisé la séparation des pouvoirs entre un pouvoir exécutif, un pouvoir législatif et un pouvoir judiciaire.

Ce qui suppose que le pouvoir législatif – et donc les parlementaires – disposent d’une liberté d’appréciation, d’une capacité de jugement propre, en un mot d’une indépendance d’esprit par rapport au pouvoir exécutif, quel qu’il soit.

Il revient en effet au Parlement de voter les lois. Et par rapport à tout projet gouvernemental ou à toute proposition émanant d’un ou de plusieurs parlementaires, tout député ou tout sénateur a un droit d’amendement imprescriptible. Il lui revient d’adopter, de modifier ou de récuser tout article de loi en raison des convictions qui sont les siennes.

De même, la Constitution confère aux parlementaires un pouvoir de contrôle sur le gouvernement. Comment « contrôler » un pouvoir exécutif si l’on ne dispose pas à son égard de l’indépendance nécessaire ?

Qu’on m’entende bien. Je ne plaide pas pour une « cohabitation » permanente – encore que nos institutions rendent celle-ci possible. Je pense qu’il est bénéfique qu’il puisse y avoir une cohérence entre le pouvoir exécutif et une majorité parlementaire. C’est d’ailleurs ce que nous avons connu le plus souvent au cours de la Cinquième République.

C’est pourquoi, puisqu’Emmanuel Macron a dit vouloir mener une action « progressiste », il me paraît souhaitable qu’il dispose d’une majorité « progressiste ».

Mais je n’envisage pas cette majorité comme une collection de « godillots » – même si Jean-Pierre Chevènement, qui s’y connaissait pour ce qui est de l’indépendance d’esprit, a dit un jour que c’étaient de « bonnes chaussures. »

Je plaide pour une majorité progressiste dont chacune et chacun des membres apportera sa pierre à l’écriture de la loi, au contrôle de l’exécutif et à la représentation de la Nation.

Pour qu’il en soit ainsi, la meilleure solution me paraît être que cette majorité soit plurielle et intègre les socialistes qui se reconnaissent dans la gauche de gouvernement – auxquels j’apporte tout mon soutien – aux côtés des représentants de « La République en marche », des radicaux et écologistes, des centristes ayant rompu avec la droite conservatrice et des gaullistes sociaux effectivement attachés à l’esprit de la Résistance.

Cette majorité de progrès sera composée de femmes et d’hommes qui apporteront leurs analyses, leurs idées, leurs projets, leurs convictions – en un mot, de vrais parlementaires.

Jean-Pierre Sueur

C’est une belle idée que de faire vivre la culture dans les locaux de l’hôpital Madeleine, désormais déserté par les médecins et personnels hospitaliers. Je salue cette initiative de la Ville d’Orléans qui permet de retrouver ces locaux familiers sous un jour nouveau. Ainsi le cloître se prête-t-il très bien à la présentation d’œuvres graphiques – et les artistes présentement exposés ont bien du talent. De même, les concerts de musique classique résonnent bien le soir entre les murs, les bâtiments, parmi leurs ombres et leurs lumières. On en vient à souhaiter que la si remarquable chapelle du XVIIIe siècle, dessinée par le grand architecte Jacques V Gabriel, puisse être restaurée, éclairée le soir, et ouverte aux concerts et manifestations culturelles.

Un dernier mot : je ne comprends pas pourquoi ces manifestations culturelles sont affublées, comme d’autres, d’une appellation anglaise puisque cela s’intitule « Loire Art Show ». Faut-il donc céder à l’anglomanie ambiante ?

Jean-Pierre Sueur

 

Je tiens à saluer le travail de Jean-Louis Pierre qui a beaucoup œuvré pour publier et faire connaître les ouvrages de Ramuz et qui fait désormais vivre en Indre-et-Loire une maison d’édition appelée « La Guêpine » qui publie des livres originaux et exhume des textes inédits ou oubliés dignes d’être connus ou retrouvés.

Ainsi en est-il d’un texte d’Albert Camus qu’il vient de publier et qui eut un destin singulier. Jeune journaliste, Albert Camus écrivit pour « Le Soir républicain » qui paraissait à Alger, un article consacré à la liberté de la presse et à la censure, qui devait paraître le 25 novembre 1939… et qui fut censuré ! Ce texte ne fut donc pas publié.

Comme l’écrit Jean-Louis Pierre dans sa préface : « Pendant cette période, les rédacteurs jouèrent au chat et à la souris avec la censure, certains numéros offrants des blancs impressionnants. »

Il fallut attendre l’année 2012 pour que ce texte contre la censure, qui fut donc censuré, fût publié pour la première fois à l’initiative du quotidien Le Monde.

Camus s’y interroge sur la question de savoir « comment, en face de la suppression de ces libertés, un journaliste peut rester libre. » Et il décrit les quatre « moyens » qu’il préconise, à savoir « la lucidité, le refus, l’ironie et l’obstination. » Il s’agit, écrit-il, « de préserver la liberté jusqu’au sein de la servitude. » Et il ajoute que « la vertu de l’homme est de le maintenir face à tout ce qui le nie. »

Vous pouvez donc trouver ce texte, complété par une analyse de Jean Daniel, aux éditions « La Guêpine », 10 mail de la Poterie, 37600 Loches, pour le prix de 13 €. Ne vous en privez pas.

Jean-Pierre Sueur

Faut-il déjà rappeler que les Français ont fait un choix lors de l’élection présidentielle et que, quoi qu’on puisse penser des conditions dans lesquelles ce choix a été fait, il s’impose aux démocrates que nous sommes ?

Faut-il rappeler aussi que les Français, souvent fatigués des postures politiques, ou politiciennes, stéréotypées, ont approuvé et semblent toujours approuver la volonté d’Emmanuel Macron de faire bouger les lignes et d’imprimer un nouveau cours à la vie politique de notre pays ?

J’écris cela pour inciter à la réflexion par rapport aux critiques que je vois monter alors que ce quinquennat ne fait que commencer. Il sera plus judicieux, me semble-t-il, de juger les actes plutôt que les intentions prêtées.

Mais je veux aussi dire que je comprends le malaise que peut susciter la formule « ni droite ni gauche » – ou plutôt « et de droite et de gauche » – en ce qu’elle laisserait supposer une sorte de symétrie, d’égalité entre la gauche et la droite, la recherche de la vérité consistant à additionner ce qu’elles auraient de meilleur pour façonner une sorte de parti central qui risquerait de gommer toute différence – à l’exception de celles qui caractérisent les extrêmes qui, du coup, se renforceraient.

Quand on se sent, quand on se vit « de gauche » depuis toujours, ou quand, venu d’ailleurs, on a, peu à peu, adhéré aux valeurs de la gauche, quand on y croit, qu’on a milité, qu’on milite toujours pour la justice, le progrès, pour une société plus solidaire, où l’égalité et la fraternité ne soient pas de vains mots, on ne se résout pas à oublier ces idéaux et ces valeurs.

Je suppose qu’il en est de même pour celles et ceux qui partagent les convictions de la droite – mais je ne puis en parler, n’en ayant pas l’expérience.

Je reviens donc à la gauche. Et je précise que, pour moi, être de gauche c’est – dans la foulée de Pierre Mendès-France, Michel Rocard et Jacques Delors – inventer une gauche moderne qui sait que le marché existe, qu’il est nécessaire, mais qui n’ignore pas qu’il est « myope », une gauche moderne qui croit donc au rôle de l’État et des services publics. C’est inventer une gauche qui regarde en face la mondialisation, mais ne se résout pas à ce que les peuples, les gouvernants et les organisations internationales subissent cette mondialisation sans faire prévaloir les règles du droit et de la justice. C’est inventer une gauche qui renforcera l’Europe, qui est aujourd’hui si nécessaire, comme pôle de stabilité, de développement, de paix et de progrès dans un monde instable et dangereux.

On le voit, comme bien d’autres, je tiens à cette gauche – et d’ailleurs à la gauche.

Je ne suis pas sectaire pour autant. Et de même que des élus de bords différents travaillent ensemble dans toutes les intercommunalités de France – depuis les communautés de communes jusqu’aux métropoles –, je ne vois pas pourquoi l’on ne pourrait pas coopérer au plan national sur un certain nombre de sujets et de perspectives.

Mais que ce soit dans la clarté ! Et sans nier les différences.

Emmanuel Macron a fait un choix. Il a dit que son action serait « progressiste. » Pour que son action soit progressiste, il doit pouvoir s’appuyer sur une majorité progressiste.

C’est pourquoi – au risque de me répéter – je redirai qu’il est, pour moi, essentiel que ceux qui se réclament de la gauche et d’une gauche réformatrice puissent faire entendre leur voix et peser au sein de la future majorité.
Je redis qu’on ne fera pas une majorité progressiste avec des conservateurs. Et c’est pourquoi je soutiens les candidats qui se réclament du socialisme et de la gauche de gouvernement aux prochaines élections législatives.

Jean-Pierre Sueur

Après la tragédie de Manchester, la barbarie a encore frappé en Égypte où l’on déplore vingt-huit morts dans un attentat terroriste visant des chrétiens coptes, un mois et demi après un premier attentat qui, le jour des Rameaux, a tué quarante-cinq fidèles coptes. Dans les deux cas, il y eut de nombreux blessés. Ces attentats ont été revendiqués par l’État Islamiste. Rappelons que la communauté copte est l’une des plus anciennes communautés chrétiennes du Moyen-Orient. Elle rassemble 10 % des Égyptiens. Ce que les tueurs fanatiques manifestent par ce nouvel acte de barbarie, c’est leur totalitarisme, leur refus de la liberté religieuse, de la liberté de conviction et de la liberté de penser. Ne nous résignons pas ! Ne nous habituons pas ! Continuons de lutter, en unissant toutes les énergies au plan international pour lutter contre ce fanatisme et contre l’horreur du terrorisme.

Jean-Pierre Sueur

C’est un événement qui est passé inaperçu. On le doit à Romain Vaissermann qui a récemment publié aux éditions Paradigme une version complète de « La Tapisserie de Sainte-Geneviève et de Jeanne d’Arc » de Charles Péguy parue le 1er décembre 1912 dans les Cahiers de la Quinzaine comprenant, pour la première fois, deux mille vers inédits qui figurent dans les manuscrits mais n’avaient jamais été publiés, pas même en 1912 !

On le sait, cette « Tapisserie » est composée de neuf parties appelées par Péguy « Neuf jours ». Une partie des textes inédits sont des « états inédits » du « Jour VIII ». Mais l’essentiel, soit 1 898 vers, constitue un texte unique qui, pour Romain Vaissermann complète le huitième ou le neuvième jour, alors que pour Julie Sabiani, il s’agissait d’un grand fragment, au moins, d’un « dixième jour ».

Car ces vers, s’ils n’ont jamais été publiés, n’étaient pas inconnus. Julie Sabiani – hélas disparue – y a consacré sa thèse intitulée « Les alexandrins inédits et poèmes posthumes de Charles Péguy (1903-1913) » en 1989. Mais Julie Sabiani a souhaité que celle-ci restât inédite – en raison, sans doute, de son constant « perfectionnisme » – ce pour quoi Romain Vaissermann ne la cite qu’avec « parcimonie ».

(Suite de la lettre électronique)

On en profitera pour regretter que ces vers inédits n’aient pas pu être inclus dans la récente édition,  dans la Bibliothèque de la Pléiade, des « œuvres dramatiques et poétiques » de Charles Péguy en raison des contraintes qui furent imposées aux quatre « éditeurs », Claire Daudin, Pauline Bruley, Jérôme Roger et – justement – Romain Vaissermann, contraintes qui les conduisirent aussi à réduire considérablement l’appareil critique : il aurait fallu deux tomes – mais c’est une autre histoire !

Dans l’édition récente publiée par Paradigme, Romain Vaissermann dispose heureusement de toute la place nécessaire pour proposer un travail d’érudition très approfondi.

Il compare tous les manuscrits. Et comme Péguy avait coutume d’écrire une part de sa poésie sur des enveloppes et des étiquettes, il va même jusqu’à s’intéresser (p. 246) à la date de parution de « Le mode pratique », périodique auquel sa belle-mère était abonnée – il écrivait sur l’enveloppe ! – pour déterminer la date d’écriture de strophes inédites.

Romain Vaissermann revient aussi sur les raisons pour lesquelles Péguy a choisi pour cette Tapisserie la forme du sonnet, citant Halévy qui ne comprenait pas pourquoi « cet illimité s’enfermait dans le plus rigide des cadres » – ce à quoi Péguy avait répondu que dans le « Jour VIII » plutôt que deux versets, il en avait écrit « une centaine »… (p. 30 et 31).

Il apporte également d’utiles précisions sur l’écriture de Charles Péguy, et notamment sur son rapport à la rime. Ainsi, dans le long texte inédit de 1 898 vers, la moitié des rimes sont en –age. Péguy utilisait le Dictionnaire méthodique et pratique des rimes françaises de Philippe Martinon. Il ne s’en cachait pas. Il lui arrivait même d’« épuiser une rime. » Mais il avait arraché la préface de son exemplaire de ce dictionnaire, considérant que son auteur était un « imbécile qui prétendait apprendre aux gens à faire des vers » (p. 44).

À vrai dire, les rimes comme les mots, comme les formes syntaxiques guidaient Péguy dans son acte d’écriture dont la modernité tient au fait qu’il restitue l’écriture en train de s’écrire… Et c’est à juste titre que Romain Vaissermann cite Mallarmé qui écrivait qu’il fallait « laisser l’initiative aux mots » (p. 48).

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*   *

Mais venons-en aux vers inédits.

Ceux-ci déclinent en quatrains tout ce que Sainte-Geneviève, née à Nanterre vers 420 et morte à Paris vers 500, surplombant le temps et l’espace, a pu voir, mesurer, éprouver, subir en assistant depuis sa mort au cours de l’histoire.

Ces quatrains sont caractéristiques de l’écriture de Péguy. Ils approfondissent le même thème autour d’un patron syntaxique (ici : Il fallut qu’elle vît puis :Il fallut qu’il advînt). Certains quatrains sont plus denses que d’autres. Il en est qui préparent des « culminations » à venir, d’autres qui déclinent ceux qui précèdent. C’est – nous l’avons dit – une écriture qui se présente comme s’écrivant.

À certains égards, ces quatrains peuvent apparaître comme préparant le chef d’œuvre qui suivra : Ève.

Plutôt  que de gloser, je préfère en donner quelques exemples – dont la lecture ne remplacera en rien, comme c’est toujours le cas avec Péguy, la plongée dans le texte même, pris dans sa totalité, et surtout sa continuité.

« Il fallut qu’elle vît au plus fort de son âge
dégénérer sa race et se tarir sa veine
et ses trésors perdus à son épargne vaine
à force de payer pour le pont à péage » (5/8)
 
« Il fallut qu’elle vît dans cet appareillage
sombrer le beau vaisseau fleuri de marjolaine
et qu’elle vît l’orgueil et la simple verveine
se prendre entremêlés dans ce commun naufrage » (29/32)
 
« Il fallut  qu’elle vît l’oiseau du beau ramage
le savant psychologue enfler son chalumeau
et nous épousseter des poils de son plumeau
le monde, l’homme et Dieu de son savant plumage » (121/124)
 
« Il fallut qu’elle vît l’avoine et le fourrage
manquer au râtelier et la grêle verveine
et les lourds obusiers fleuris de marjolaine
céder la place à l’humble et sèche saxifrage » (165/168)
 
« Il fallut qu’il advînt que le jour de l’orage
l'homme montra son rang et qu’il fut foudroyé
et qu’il montrait son père voulait poudroyé
renaître de sa cendre et reprendre visage » (213/216)
 
« Il fallut qu’il advînt qu’en ce dur cabotage
le patron vit le port et perdit les amers
et que tout le royaume et l’empire des mers
fussent le prix d’un pauvre et faible canotage » (241/244)
 
« Il fallut qu’elle vît par cet affreux chantage
le prix du pain monter plus haut que toute bourse
et la grâce tarir comme une pauvre source
qui périssait de soif sur un sable sauvage » (257/260)
 
« Il fallut qu’il advînt qu’au jour du coloriage
le printemps fut vêtu d’un vert éblouissant
mais le plus bel automne épais et jaunissant
fut vêtu pour un grave et sévère esclavage » (329/332)
 
« Il fallut qu’il advînt qu’au jour de l’habillage
l’homme montra sa veste et fut trouvé tout nu
nu pauvre humilié simple et redevenu
le tout premier Adam chassé de l’héritage » (441/444)
 
« Il fallut qu’il advînt que le jour du drapage
le sable envahissait la Loire et le canal
et les doubles chalands qui suivaient le chenal
pour paraître légers jetaient leur lourd bagage » (621/624)
 
« Il fallut qu’il advînt pour le jour du geôlage
l’homme était prisonnier dans sa propre maison
et l’âme était captive en sa propre raison
et lui-même était l’hôte et lui-même l’otage » (729/732)
 
« Il fallut qu’il advînt que le jour du sarclage
le jardinier vieilli avait le doigt trop lourd
et souvent la bonne herbe était jetée au four
et le chiendent croissait au cœur de l’héritage » (761/764)
 
« Il fallut qu’il advînt qu’au jour de l’écimage
les plus hauts peupliers furent tranchés premiers
et les plus bas ormeaux furent tranchés derniers
et prolongeaient longtemps leur plus modeste ombrage » (809/812)
 
« Il fallut qu’il advînt que le jour du binage
l’herbe avait tant rongé les belles plates bandes
que les fins résédas et les humbles lavandes 
périssaient sur le flot de ce libertinage. » (885/888)
 
« Il fallut qu’il advînt que le jour du cuivrage
les trompettes sonnaient autour de Jéricho
et le septième jour et le septuple écho
fit s’écrouler le mur comme un échafaudage » (1285/1288)
 
« Il fallut qu’il advînt le jour du fourbissage
que les armes brillaient comme un soleil levant
mais quand le soir tomba sur la pluie et le vent
le sang la mort la rouille avaient fait leur ouvrage » (1349/1352)
 
« Il fallut qu’il advînt le jour du cahotage
que seuls nous monterons le chemin raboteux
la toute dure au pied du sentier caillouteux
et la foule suivra le chemin de halage » (1636/1640)

… Rappelons pour finir que le « chemin de halage » était proche du faubourg de Bourgogne où Péguy vécut son enfance et qu’il est aussi question dans La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc d’autres lieux chers aux Orléanais comme Saint-Marceau et Saint-Loup. Et concluons en remerciant chaleureusement Romain Vaissermann pour sa riche édition critique qui nous permet enfin d’avoir accès à une part méconnue – et même inconnue – de l’œuvre de Charles Péguy.

 

Jean-Pierre Sueur

Permettez-moi de citer la dernière « lettre de campagne » de Laurent Joffrin, datée du 25 mai, parue sur le site de Libération. J’y lis ceci :

« Le chômage a nettement décru le mois dernier. Sur plusieurs mois, il est désormais clair que la courbe fatidique s’est inversée. François Hollande avait prévu de manger son pain noir en début de mandat pour trouver du pain blanc avant l’élection. Mais comme la conjoncture a un an de retard sur le calendrier qu’il avait prévu, il n’a mangé que du pain noir. Le pain blanc est pour Macron. »

J’ajouterai que le journal Le Monde daté du 24 mai titre sur « le grand retour des investissements étrangers en France. »

J’ai souvent écrit déjà que l’histoire réévaluerait le bilan du quinquennat de François Hollande, et notamment les effets de la politique économique qu’il a menée et maintenue, contre vents et marées, depuis 2013. Peut-être sera-ce plus rapide que je l’imaginais.

Jean-Pierre Sueur

On a beaucoup reproché à Jacques Chirac qui avait été élu, en 2002, avec plus de 80 % des voix, d’avoir fait ensuite un gouvernement de droite sans prendre aucunement en compte la grande diversité de la large majorité qui l’avait élu.

Il serait donc illogique de reprocher à Emmanuel Macron qui a, lui, aussi été élu par plus de 60 % des voix d’électeurs qui récusaient le projet du Front national, d’avoir tiré, dans la composition de son gouvernement, les conséquences de la diversité de la majorité qui l’a élu – et, de surcroît, d’avoir fait ce qu’il avait annoncé en s’employant à rassembler des hommes et des femmes venus de différents horizons politiques pour mettre en œuvre son projet.

Ce projet, il l’a lui-même constamment présenté comme « progressiste ».

Et pour le mettre en œuvre, il lui faudra une majorité à l’Assemblée Nationale, une majorité progressiste.

C’est dans cet état d’esprit que je soutiens les candidats socialistes aux élections législatives.

J’entendais ce dimanche Pierre Moscovici dire sur France Inter que le Parti socialiste ne devait pas s’engager sur la voie d’une « opposition pavlovienne » à Emmanuel Macron et à son gouvernement. En même temps, il appelait de ses vœux une « refondation » du Parti socialiste qui devait être – disait-il – un parti « libre et constructif. »

C’est dans cet esprit d’esprit, à nouveau – un esprit « libre et constructif » – que je considère que les socialistes ont – avec d’autres bien sûr – leur contribution à apporter à la « majorité progressiste » qu’Emmanuel Macron a appelée de ses vœux.

Car ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas faire une « majorité progressiste »… avec une majorité de conservateurs.

Jean-Pierre Sueur

C’est avec tristesse que j’apprends le décès d’Henri Rivière.

Henri Rivière était le leader charismatique incontesté de la CFDT au Centre hospitalier régional d’Orléans (CHRO). Sous son impulsion, la CFDT y fut d’ailleurs, durant plusieurs décennies, largement majoritaire. J’ai très souvent dialogué avec lui alors qu’en tant que maire d’Orléans, j’exerçais les fonctions de président du conseil d’administration du CHRO. Il était un syndicaliste déterminé. Il défendait avec fougue les personnels de l’hôpital et surtout ceux du bas de l’échelle – les « basses catégories » comme on disait ! Mais tout en étant déterminé, « Riton » – c’était son surnom – était d’une prodigieuse humanité. Si bien qu’il était respecté de tous, depuis le directeur général, les médecins jusqu’à tous les membres du personnel. Il a fini sa vie, vendredi dernier, dans son hôpital. Il avait écrit un livre-témoignage – qu’il faudrait republier  – qui s’appelait CHRO, mon amour.

Après sa retraite, Henri a continué à s’engager, et à faire preuve d’un constant dévouement à La Ferté Saint-Aubin où il résidait. Il fut conseiller municipal dans l’équipe de Philipe Froment. Il milita au Parti socialiste et dans un grand nombre d’associations. Il ne manquait jamais une occasion de « servir ». Ses obsèques auront lieu mardi 23 mai à 10 h 30 à l’Espace Madeleine-Sologne à La Ferté. Je pense particulièrement à sa « grande famille » de l’hôpital qui perd un être cher, ainsi qu’à Marie-Claire et à tous ses proches.

Jean-Pierre Sueur

Jean-Pierre Sueur a donné à David Creff (La République du Centre) une interview sur le « sinistre urbanistique » des entrées de ville.

>> Lire l’interview

>> Lire aussi la proposition de loi de Jean-Pierre Sueur sur les entrées de ville et les débats auxquels elle a donné lieu au Sénat

Les actes du colloque organisé par Jean-Pierre Sueur : « Revenir en Tunisie. Pour une reprise durable du tourisme en Tunisie et pour une coopération franco-tunisienne dans ce domaine » sont en ligne sur le site du Sénat.

Jean-Pierre Sueur a organisé ce colloque en sa qualité de président du groupe d’amitié France-Tunisie du Sénat.

>> Lire le compte-rendu complet

Lire l'interview de Jean-Pierre Sueur par Luc Barre dans La République du Centre du 14 mai sur les conditions dans lesquelles il est devenu secrétaire d'État aux collectivités locales.

 

 

J’écris ces lignes après avoir regardé dans la soirée les reportages sur la « passation de pouvoir » à l’Élysée, puisque les fêtes de Jeanne d’Arc qui, une fois encore, ont rassemblé les Orléanais, ne m’ont pas permis de suivre cet événement en direct.

Le mot qui me vient sous la plume pour caractériser cette « passation de pouvoir » est : « dignité ».

Évoquant l’ensemble de ses prédécesseurs, prononçant des paroles et accomplissant des gestes éminemment républicains, Emmanuel Macron a pris un bon départ.

Je sais qu’il n’ignore rien des difficultés de la tâche qui l’attend.

Ces difficultés sont renforcées par le fait qu’il a choisi de « faire bouger les lignes », de changer la donne politique afin de dépasser des oppositions qui ont pu apparaître comme trop rituelles et trop figées, en unissant ce qu’il appelle les « progressistes » –  c’est-à-dire, si je comprends bien, et je crois bien comprendre, ceux qui ne sont pas conservateurs et qui s’opposent donc à ces derniers.

Je lui souhaite bonne chance et succès.

Je sais que beaucoup ont déjà commencé à faire son procès alors qu’il n’a encore engagé aucune action – et pour cause !

Je ne partage pas cet état d’esprit.

Beaucoup de Français attendent d’Emmanuel Macron un renouveau de notre vie politique. Je partage cette aspiration.

S’agissant du clivage entre la gauche et la droite, qui structure notre vie politique depuis si longtemps, je ne pense pas qu’il disparaîtra.

D’ailleurs, le clivage entre progressistes et conservateurs le recouvre largement.

J’ai dit – et je maintiens – qu’Emmanuel Macron devra pouvoir s’appuyer sur une majorité large, cohérente et progressiste.

Je maintiens que celle-ci doit, à mon sens, être « plurielle » et comprendre à côté du mouvement « République En Marche », les socialistes – ou socio-démocrates – qui, bien sûr, auront choisi de ne pas être dans l’opposition, c’est-à-dire la majorité d’entre eux, des radicaux, des écologistes, des centristes et des gaullistes sociaux qui auront évidemment choisi de rompre avec la droite conservatrice.

Pour moi, l’enjeu des élections législatives, c’est la constitution d’une telle majorité, dans sa diversité. Chaque composante devra apporter sa contribution pour gagner le défi du changement, de la réforme et du renouveau.

Jean-Pierre Sueur

 

Je tiens à saluer la mémoire de Louis Boyer, que j’ai bien connu, qui exerça trois mandats de sénateur du Loiret, fut maire de Gien durant trente-six ans et conseiller général du Loiret pendant trente ans.

À Gien, Louis Boyer a succèdé en tant que maire à Pierre Dézarnaulds qui avait participé au gouvernement du Front populaire et a œuvré avec ardeur et efficacité pour  la reconstruction de Gien. Louis Boyer n’avait pas les mêmes orientations politiques. Il était membre des Républicains indépendants alors que Pierre Dézarnaulds, qui appartenait au Parti radical, était un homme de gauche.

Si, au Sénat, Louis Boyer fut toujours fidèle à sa famille politique (RI puis UDF) et défendit ses options, notamment en sa qualité de vice-président de la commission des affaires sociales, à Gien, il suivit les traces de son prédécesseur en poursuivant l’œuvre de reconstruction que celui-ci avait engagée, en créant de nouveaux quartiers et en construisant de nombreux logements. À cela s’est ajoutée, au fil du temps, une action économique considérable : Louis Boyer s’est pleinement enangé pour faire venir à Gien de grandes entreprises françaises et internationales, afin de créer le plus grand nombre d’emplois qu’il serait possible pour les habitants du Giennois.

Il a aussi poursuivi l’action de son prédécesseur en se montrant consensuel et en étant très proche des habitants de la ville, qu’il connaissait et auxquels il était très dévoué.

Il était très attaché aux sports et aux clubs sportifs de sa commune. Et c’est à très juste titre que le stade de football de Gien porte désormais son nom.

Nous n’avions pas les mêmes idées politiques. Mais nos relations ont toujours été très cordiales. Je sais qu’un grand nombre de Giennois et d’habitants du Loiret auront été marqués par la manière dont il se préoccupait des êtres humains et savait être chaleureux et bienveillant.

Jean-Pierre Sueur

Je veux d’abord féliciter chaleureusement Emmanuel Macron pour sa belle victoire.

J’en vois déjà qui font la « fine bouche » devant cette victoire.

Je ne suis pas de ceux-là.

En effet, c’était un pari, un défi, que de parvenir à une telle élection, avec l’appui d’un parti fondé il y a moins d’un an, contre toutes les habitudes du monde politique.

Ce pari a été gagné.

Et le succès d’Emmanuel Macron traduit à l’évidence une volonté d’un profond renouveau dans l’exercice de l’action politique.

Il traduit une volonté de « faire bouger les lignes. »

Et, pour ma part, je veux voir – et je vois – cela positivement.

Il faut toujours, dans une démocratie, écouter ce qu’expriment les électeurs !

Et puis, c’est un beau message envoyé au monde (les réactions sont innombrables) que l’élection d’un président jeune, ouvert aux questions internationales et profondément européen.

La large victoire d’Emmanuel Macron contre Marine Le Pen est une autre bonne nouvelle. Mais comme il l’a dit lui-même, le vote de nombre de nos concitoyens pour l’extrême droite traduit des colères et des détresses auxquelles seule une action publique efficace et juste pourra répondre.

La question de l’emploi, en particulier, reste devant nous, même si – je le redis – les mesures prises par François Hollande et ses gouvernements produisent et produiront des effets, et si l’action de François Hollande sera réévaluée dans l’histoire. À cet égard, je ne pense pas qu’il y aura « rupture », même si le nouveau président imprimera – ce qui est naturel – sa marque propre.

À la suite de cette belle victoire, rien ne serait pire que de se retrouver, dans six semaines, entraînés dans une cohabitation stérile et inefficace.

C’est pourquoi je plaide à nouveau pour la constitution, à la faveur des élections législatives, d’une majorité ample, cohérente et progressiste.

Une majorité progressiste, ce ne sera – bien entendu – pas une majorité conservatrice !

J’appelle donc de mes vœux un vaste rassemblement intégrant le mouvement « La République en marche », les socialistes qui se reconnaissent dans la « gauche de gouvernement », celle qui veut réformer – en laquelle je me reconnais moi-même –, les radicaux, les écologistes qui partagent la même volonté et les centristes ou gaullistes de progrès qui veulent eux aussi réformer la France, et ont donc choisi de rompre avec le programme droitier qui était notamment celui de François Fillon.

Une telle majorité sera diverse. Elle sera plurielle. Ce qui est, à mon avis, nécessaire si on veut qu’elle soit large. Elle devra être cohérente : il faut, à cet égard, tirer les leçons des dernières années. Cette cohérence sera la condition de son efficacité.

Et, bien sûr, elle sera progressiste.

Ce qui signifie pour moi qu’il faudra conjuguer le dynamisme économique, l’esprit d’initiative avec la solidarité et la justice, sans lesquelles il n’est pas de progrès.

Jean-Pierre Sueur

Jean-Pierre Sueur a participé sur radio Arc-en-Ciel le 29 avril à un émission animée par Émilie Canton à propos du livre de Christain Jamet, Le Loiret des écrivains et des artistes.

>> (Ré)écouter l'émission

 

Jean-Pierre Sueur était réintervenu auprès de Martine Pinville, secrétaire d’État chargée du commerce, de l’artisanat, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, suite aux remarques de l’UFC-Que choisir ? d’Orléans qui a constaté les limites du dispositif « Bloctel ».

Martine Pinville lui a répondu.

>> Lire la lettre de Martine Pinville

 

Jean-Pierre Sueur a posé une question écrite à la ministre de la santé pour relayer une demande de l’association « Réseau DES France » qui regroupe les femmes – et leurs filles – victimes des conséquences de la prescription du distilbène.

Conséquences de la prescription du distilbène
 
Question n° 25812 adressée à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé 
Texte de la question : M. Jean-Pierre Sueur appelle l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la situation des femmes auxquelles le distilbène a été prescrit. Si des dispositions spécifiques ont pu être prises pour prendre en compte les difficultés susceptibles d'affecter la grossesse de celles-ci, des publications scientifiques récentes montrent que les conséquences de leur exposition au distilbène évoluent. Que ces femmes aient été enceintes ou non, elles encourent toujours des risques particuliers tels que la survenue d'adénocarcinomes à cellules claires (cancers ACC) du col utérin ou du vagin ou des risques accrus de cancers du sein ou de dysplasies. La prévention liée à ces risques spécifiques nécessite une consultation médicale avec frottis tous les ans. L'association « réseau DES (diéthylstilboestrol) France » demande que ces consultations puissent bénéficier, eu égard aux conditions dans lesquelles le distilbène a été prescrit en France et aux conséquences induites, d'un remboursement à 100 %. Il lui demande quelle suite, qu'il espère favorable, elle pourra réserver à cette proposition. 
 

Depuis 2008, Jean-Pierre Sueur se bat, conjointement avec Gaëtan Gorce, sénateur de la Nièvre, pour obtenir la vérité quant aux conditions de la disparition d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, leader de l’opposition tchadienne (celui-ci, mathématicien, avait fait ses études à l’Université d’Orléans). Une procédure judiciaire est en cours en France.

Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, vient de répondre à une question écrite posée à ce sujet par Gaëtan Gorce.

>> Lire la question écrite et la réponse

 

Je signale l’article publié au sujet des « récupérations » le 2 mai dernier sur le site de l’hebdomadaire Le Point (bien entendu, au moment où j’ai fait la déclaration qui est citée sur Péguy, je n’étais pas maire d’Orléans, comme indiqué par erreur, mais ancien maire d’Orléans).

JPS

>> Lire l’article

Devant les grandes menaces que ferait peser sur la France l’élection de Mme Le Pen, j’appelle clairement toutes celles et tous ceux qui me font confiance à voter pour Emmanuel Macron.

Les choses sont très claires.

Comme l’a écrit Robert Badinter, « Notre devoir est de combattre l’extrême droite » et « S’abstenir, c’est favoriser l’élection de Mme Le Pen. »

Je citerai aussi un élu qui n’est pas du même bord politique que Robert Badinter, mais qui partage le même attachement aux valeurs de la République. Il s’agit d’Alain Juppé qui a écrit, lui aussi, avec une totale clarté : « Quand, dans une élection à deux candidats, on veut éliminer l’un, il n’y a pas d’autre solution que de voter pour l’autre. L’abstention ou le vote blanc, c’est un coup de pouce à Mme Le Pen. »

La menace d’une élection de la représentante de l’extrême droite existe. Il serait irresponsable de le nier. Ce serait une catastrophe pour notre pays. J’écris ce texte en ce 30 avril, « Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la Déportation ». Qui peut oublier tout ce qui a été dit à ce sujet par les responsables d’hier et d’aujourd’hui du Front National ? Comment méconnaître la xénophobie de ce parti ? Comment méconnaître le fait qu’il tourne le dos aux valeurs de la République ? Et comment ignorer le désastre économique et humain où conduirait l’application de son programme et sa volonté de voir notre pays quitter l’Europe ? Oui, ce serait un désastre pour la France et pour l’Europe.

Dans ce contexte, l’absence d’appelde Jean-Luc Mélenchon et les appels d’autres à voter blanc ou à s’abstenir sont de profondes erreurs et de lourdes fautes.

Chacun peut apprécier ou non le programme d’Emmanuel Macron. Mais nul ne peut contester que c’est le programme républicain d’un candidat républicain.

Alors, ne vous laissez pas abuser.

Je terminerai en citant ces vers d’Aragon :

« Quand les blés sont sous la grêle,

Fou qui fait le délicat

Fou qui songe à ses querelles

Au cœur du commun combat »

Et en redisant : ne vous trompez pas. S’abstenir ou voter blanc, c’est voter Le Pen. Alors, pour que notre pays reste lui-même, continue de porter ce qui est le plus précieux en lui : votez pour Emmanuel Macron !

Jean-Pierre Sueur

>> Lire à ce sujet l'interview de Robert Badinter dans Le Journal du Dimanche du 30 avril

Suite aux interventions qu'il avait faites auprès d'elle, Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a annoncé à Jean-Pierre Sueur qu'elle avait décidé d'attribuer 1,8 million d'euros pour reconstruire sur le site actuel de l'hôpital de Briare un nouvel EHPAD de 84 places.

> La lettre de Marisol Touraine

Je suis très heureux de la parution au Journal Officiel du décret qui crée Orléans Métropole à compter de ce 1er mai. C'est le fruit de nombreux efforts de conviction menés par les parlementaires et des élus de notre agglomération, qui se sont unis pour porter, au delà des divergences politiques, ce projet qui constitue un atout essentiel pour notre avenir. Plusieurs ministres nous ont entendus et compris. Je mentionnerai, notamment, Manuel Valls qui a su nous entendre alors qu'il était Premier ministre.
J'ajoute qu'il fallut aussi en passer par un long parcours parlementaire au cours duquel - je puis en parler en connaissance de cause - les obstacles et embûches n'ont pas manqué. Mais une fois encore, l'union des parlementaires de notre agglomération a permis d'atteindre le but - comme cela avait déjà été le cas lorsque nous avons obtenu, de haute lutte, la transformation du nom de notre région, qui était "Centre", en "Centre-Val de Loire".

Cet atout, il faut maintenant en tirer pleinement parti. Je ferai trois remarques à ce sujet.

Tout d'abord, le fait d'être une métropole donne des compétences et des responsabilités pour agir avec davantage d'efficacité dans des domaines essentiels comme l'économie, l'emploi, l'aménagement, l'université, la recherche ou l'environnement. Mais ces compétences et responsabilités doivent, en vertu de la loi, être négociées avec l'État, la Région et le Département. Il est clair que les partenariats qui pourront et devront être mis en œuvre seront déterminants.

En second lieu, je redis qu'il n'y a pas lieu d'opposer la métropole à la ruralité. Une telle opposition serait stérile. Notre département du Loiret vient en effet de se doter de nouvelles "communautés de communes" couvrant, autour des villes, de larges secteurs du monde rural. Ces nouvelles communautés ont la "taille critique" pour œuvrer, elles aussi, avec plus d'efficacité dans les domaines du développement économique, tout particulièrement. Ce qu'il faut maintenant, c'est additionner et conjuguer les dynamismes de la nouvelle métropole et des nouvelles communautés pour aller ensemble de l'avant.

Enfin, notre région compte désormais deux métropoles, celle d'Orléans et celle de Tours. J'appelle de mes vœux qu'elles coopèrent davantage et construisent en lien avec l'agglomération de Blois un vrai "pôle métropolitain du Val de Loire". Faire du Val de Loire, connu dans le monde entier pour son patrimoine monumental et naturel, un pôle de développement de l'économie nouvelle, de la science, de la culture, de l'environnement, des nouvelles formes de tourisme, etc, est un grand et beau projet d'avenir qui ne peut, bien sûr, être mis en œuvre qu'en lien étroit et en totale symbiose avec la Région "Centre-Val de Loire".

Jean-Pierre Sueur

Dans la presse

>> Mag Centre, 30 avril 2017

Lors de l'émission "C Politique", sur France 5, ce dimanche 16 avril, Brice Teinturier a fait, s'agissant des sondages, deux affirmations auxquelles je tiens à répondre.

Marges d'erreur

Sur les "marges d'erreur", d'abord, Brice Teinturier a dit que ce n'était plus un problème puisque les Instituts de sondage fournissent cette marge d'erreur à leur clients – c'est à dire, en l'espèce, aux médias. Cela est sans doute vrai. Mais le problème reste entier car chacun peut observer chaque jour qu'à de rares et notables exceptions près...les télés, radios et journaux ne mentionnent pas ces marges d'erreur en annonçant les résultats des sondages, si bien que les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs peuvent penser de bonne foi que les chiffres annoncés ont un caractère absolu. Or, il n'en est rien. Ne prenons qu'un seul exemple : il y a peu, un candidat est, paraît-il, "passé devant un autre" en obtenant un demi-point de plus (18, 5 % contre 18 %). Ce demi-point a donné lieu à un certain nombre de commentaires et éditoriaux. Mais chacun peut mesurer l'inanité de ceux-ci quand on apprend que la marge d'erreur dudit sondage est de + ou - 2, 7 %... Autrement dit, tout ce qu'on peut dire, c'est que le score du premier candidat est situé dans une fourchette allant de 15,8 à 21,2 % et celui du second dans une fourchette allant de 15,3 à 20,7 %. Le résultat annoncé ne permet donc pas de d'affirmer que l'un est devant l'autre où l'autre devant l'un. C'est exactement ce qui s'est passé lors de l'élection présidentielle de 2002, dont, quinze ans après, on ne semble pas avoir tiré toutes les conséquences. Je réponds donc à Brice Teinturier que le problème restera entier tant que tous les médias ne mentionneront pas la marge d'erreur – ce qui, je le rappelle, est depuis 2016 une obligation légale.

Redressements

Brice Teinturier a également minimisé la question des "redressements", indiquant qu'avec le grand développement des sondages en ligne elle était devenue marginale. Là encore, soyons clairs. Les Instituts de sondage affirment que leur démarche est "scientifique". Il est bien qu'ils l'affirment, car si elle ne l'était pas, il serait vain de publier ces collections de chiffres ! Mais si la démarche est "scientifique", il faut alors une totale transparence. Les sondeurs disent souvent qu'il faut respecter leurs "secrets de fabrication" et qu'on ne demande pas aux chefs dans les restaurants de dévoiler leurs recettes. Mais les chefs font de la cuisine ou de la gastronomie. Ils ne prétendent pas, comme les sondeurs, faire de la "science". Si on fait de la science, on doit être transparent. Et si les Instituts récusent le fait qu'on puisse avancer que certains redressements sont faits au "doigt mouillé", il leur est loisible de publier les calculs qui les justifient. Rappelons qu'un redressement est la différence qui existe entre le résultat brut d'un sondage et le résultat publié. Ce redressement peut être légitime lorsque l'Institut a des raisons de penser, en se fondant notamment sur des résultats antérieurs, que des partisans de tel ou tel candidat ou parti font des "sous déclarations". Mais alors, il faut l'expliquer et le justifier. C'est pourquoi – en vertu, depuis 2016, de la loi –, les Instituts doivent fournir à la Commission des sondages avant la publication de chaque sondage les critères précis des redressements effectués. La commission des sondages doit publier sur son site Internet ces données – et d'autres. Chacun peut consulter ce site. Or chacun peut constater que la notice concernant ces données n'est pas toujours mise en ligne avant la publication du sondage et que, le plus souvent, les critères de redressement sont mentionnés de manière tellement floue, vague et générale que cela n'apporte aucun éclairage concret et précis sur les corrections effectuées. En ce domaine aussi, il revient à la Commission des sondages – faut-il le rappeler ? – de veiller à la bonne application de la loi, et de l'esprit de la loi.

Michel Rocard craignait que la vie politique ne se transforme en une course de chevaux. C'est peut-être, en partie, inévitable...Au moins peut-on veiller et tenir à ce que les lois soient appliquées.

Jean-Pierre Sueur

En mémoire de Saïda Echahbouni, artiste d’Orléans-la-Source qui vient de nous quitter, je publie ce dessin intitulé « La porte de Chefchaouen ».

JPS

C’est une règle fondamentale en démocratie : il faut toujours écouter le message des électeurs.

En plaçant en tête Emmanuel Macron, les électeurs ont clairement manifesté leur désir d’un renouveau dans le fonctionnement de la vie politique.

Ce désir de renouveau, il faut l’entendre. Et il faut œuvrer pour ne pas le décevoir.

Les historiens reviendront, à n’en pas douter, sur cette émergence d’un candidat pratiquement inconnu il y a trois ans, ayant créé son parti il y a un an, et se retrouvant en position de devenir bientôt président de la République – ce qui est sans précédent sous la Cinquième République et même sous les Quatrième et Troisième Républiques.

Il semble peu contestable que, pour que cet événement advienne, il fallait, au-delà des circonstances très particulières de cette élection, qu’il y ait chez les Français une profonde volonté de changer la donne et de faire bouger les lignes.

Trois questions se posent maintenant, liées au second tour de la présidentielle, aux législatives et à l’exercice du pouvoir.

• S’agissant du second tour de l’élection présidentielle, les choses sont pour moi d’une totale clarté. J’appelle à voter massivement pour Emmanuel Macron, devenu le candidat des valeurs républicaines, afin de battre Marine Le Pen dont le programme est plus que dangereux pour la France et pour l’Europe. Nombre de Français n’imaginent pas, encore aujourd’hui, le désastre que seraient la sortie de l’Europe et de l’euro et le retour au protectionnisme le plus étroit pour notre économie, nos emplois, notre agriculture, notre système social, etc. Sans compter les positions antihumanistes – c’est le moins qu’on puisse dire – du parti de Jean-Marie Le Pen, même s’il a été plus ou moins habilement ripoliné par sa fille.

• S’agissant des législatives, l’enjeu est de taille. Il faudra « transformer l’essai » de l’élection présidentielle. Il faudra donc qu’Emmanuel Macron puisse s’appuyer sur une majorité claire à l’Assemblée nationale. Je me suis déjà exprimé là-dessus. Je ne crois pas que le mouvement « En marche ! » puisse y parvenir seul, par une démarche « sui generis » en quelque sorte. Le Parti socialiste est largement devenu un parti « social-démocrate », au sens où il veut mettre en œuvre justice et solidarité dans une société ouverte, une société d’initiative et d’entreprise, s’inscrivant fermement dans une logique européenne. Certains ne partagent pas ces choix, mais ils ne sont pas majoritaires. Je propose donc qu’une majorité nouvelle soit créée associant le mouvement « En marche ! », la majorité du Parti socialiste et d’autres encore provenant des partis écologiques et des centristes véritablement attachés à la réforme de notre société. La constitution d’une telle majorité supposera des discussions, des négociations et des choix pour les élections législatives : une multiplicité excessive de candidatures portant des projets proches peut, en effet, avoir dans le dispositif électoral actuel (il faut avoir 12,5 % des inscrits – et non des votants – pour se maintenir au second tour) des effets délétères. Cette majorité que j’appelle de mes vœux pourra être liée par un « contrat de législature » – pour reprendre la belle expression de Pierre Mendès-France – qui sera une charte engageant ses signataires à mener à bien toute une série de réformes dans les cinq ans qui viennent.

• S’agissant enfin de l’exercice du pouvoir, je suis convaincu, tirant les leçons des cinq ans qui viennent de s’écouler, qu’il faut agir vite – les six premiers mois sont décisifs ! – et conjuguer une grande clarté dans la mise en œuvre des réformes avec les nécessaires explications. Notre « opinion » – pour reprendre un mot bien imprécis – se cabre vite contre les réformes dès lors qu’elles ne sont pas clairement justifiées et expliquées, ce qui produit de l’immobilisme. Sur le fond, j’ai déjà dit que je pensais que la politique économique de François Hollande et de ses gouvernements serait réévaluée par l’histoire. J’ai lu dans Le Figaro vendredi dernier ce titre : « Les entreprises se remettent à embaucher : un niveau jamais atteint depuis 2002. » François Hollande et ses gouvernements auront eu le mérite d’œuvrer pour créer des conditions favorables à notre développement économique et à l’emploi. Ce sont des acquis sur lesquels il faudra, à mon sens, s’appuyer, pour aller plus loin et mener à bien nombre de réformes nécessaires. Nous en reparlerons. J’ajouterai, pour finir par là où j’ai commencé, que le renouveau du fonctionnement de ce qu’on appelle la « politique » fait assurément partie des évolutions indispensables : celle-ci doit être moins stéréotypée, moins figée dans des postures, plus proche des préoccupations quotidiennes. Oui, il faut faire bouger les lignes…

Jean-Pierre Sueur

Delmira Dauvilliers, maire de Malesherbes, présidente de la Communauté de communes du Pithiverais-Gâtinais, Marianne Dubois, députée du Loiret et Jean-Pierre Sueur ont été reçus le 28 avril à la direction de la SNCF à Paris par Alain Krakovitch, directeur général du « Transilien » et Julien Dehornoy, directeur des lignes D et R.

Ils leur ont fait part du vif attachement des habitants du Nord Loiret au maintien d’une liaison SNCF directe Malesherbes-Paris – sans rupture de charge à Corbeil-Essonnes – ainsi qu’à la modernisation du matériel roulant et des infrastructures.

Alain Krakovitch et Julien Dehornoy les ont assurés qu’une étude comparative de la liaison directe soutenue par les élus et d’une liaison avec rupture de charge était en cours et serait présentée aux élus en septembre dans le cadre d’une concertation.

Delmira Dauvilliers, Marianne Dubois Dubois et Jean-Pierre Sueur ont également sollicité une rencontre auprès de Valérie Pécresse, présidente du Syndicat des Transports de l’Ile-de-France (STIF), car le STIF est également directement concerné par cette question.

Ils continueront d’œuvrer pour défendre les intérêts des usagers du service public que constitue la ligne D du RER. 

>> Lire La République du Centre du 29 avril

Ayant été à l’initiative de la nouvelle législation sur la publication des sondages, Jean-Pierre Sueur est intervenu dans plusieurs médias à ce sujet.

Il a posé une question écrite au gouvernement pour demander l’application effective de la loi exigeant la publication des marges d’erreur des sondages.

Il a également répondu à Brice Teinturier.

Lire

>> La question écrite et le communiqué correspondant

>> La dépêche de l’AFP (publiée par le site Orange Actualités)

>> Ouest-France

>> Mag Centre

>> Apostrophe 45

>> Sur Le Figaro.fr, l'aticle d'Alexis Feertchak : "Les sondages influencent-ils les élections ?"

 

Jean-Pierre Sueur est intervenu lors de l’émission d’Envoyé Spécial sur France 2 consacrée aux sondages.

>> (Re)voir l’émission

Il est également intervenu dans le journal de M6.

>> (Re)voir son intervention : à 5 minutes et 50 secondes (inscription gratuite obligatoire pour accéder à 6Play)

 

Enfin, à la suite des déclarations de Brice Teinturier lors de l’émission « C Politique » sur France 5 le 16 avril, Jean-Pierre Sueur lui a répondu.

>> Lire sa réponse

Parallèlement à la question écrite relative aux sondages qu’il a récemment adressée au ministre de l’Intérieur, Jean-Pierre Sueur a saisi la présidente de la Commission nationale des sondages.

> Lire la lettre

Jean-Pierre Sueur a adressé une question écrite (lire ci-dessous) au ministre de l’Intérieur dans laquelle il lui rappelle que la loi du 15 avril 2016 dispose que « la première publication ou la première diffusion de tout sondage » est accompagnée de la mention des « marges d'erreurs des résultats publiés ou diffusés. » Or, il apparaît à l'évidence que, dans de nombreux cas, cette disposition n'est pas appliquée. Il lui demande en conséquence quelles dispositions il compte prendre pour que cette obligation légale soit strictement appliquée.

Application des dispositions légales relatives aux sondages

Question n° 25727 adressée à M. le ministre de l'intérieur

À publier le : 20/04/2017

Texte de la question : M. Jean-Pierre Sueur rappelle à M. le ministre de l'intérieur que l'article 2 de la loi n°77-808 du 19 juillet 1977 relative à la publication et à la diffusion de certains sondages d'opinion, modifiée par la loi n° 2016-508 du 15 avril 2016 de modernisation de diverses règles applicables aux élections, dispose que « la première publication ou la première diffusion de tout sondage » est accompagnée de la mention des « marges d'erreurs des résultats publiés ou diffusés, le cas échéant par référence à la méthode aléatoire. » Or, il apparaît à l'évidence que, dans de nombreux cas, cette disposition n'est pas appliquée. Il lui demande en conséquence quelles dispositions il compte prendre pour que cette obligation légale soit strictement appliquée.

Jean-Pierre Sueur a répondu aux questions de Christian Siret, dans Le Courrier du Loiret daté du 13 avril, sur l’avenir du Pithiverais.

>> Lire l’interview

 

Jean-Pierre Sueur a posé à Annick Girardin, ministre de la fonction publique, une question écrite relative au référencement des mutuelles qui assurent la protection sociale complémentaire des fonctionnaires actifs et retraités.

>> Lire la question écrite

Jean-Pierre Sueur interviendra au cours de l’émission Envoyé Spécial consacrée aux sondages, qui sera diffusée sur France 2 ce jeudi 13 avril à 20 h 50.

Il est, avec Hugues Portelli, à l’origine de la nouvelle législation sur les sondages aujourd’hui en vigueur.

Comment ne pas penser, une fois encore, aux victimes, en Suède, et, ce dimanche, en Égypte. Un événement chassant l’autre, nous ne devons pas nous habituer à la barbarie, la banaliser en quelque sorte. Prévention, éducation, vigilance, surveillance, répression : tout doit être mis en œuvre, partout, par les hommes et les femmes qui croient en l’humanité pour lutter contre les discours et les actes qui nient la liberté, la dignité, le droit de penser, de croire ou de ne pas croire, d’être soi-même – ces discours et ces actes qui nient, en tout être humain, en chaque être humain et en n’importe lequel ou laquelle d’entre nous ce que nous appelons l’humanité et qui est notre bien commun et le bien commun le plus précieux de toutes les civilisations.

JPS

 

Jean-Louis Rizzo, qui fut élu à Amilly, où il habite, professeur d’histoire à Montargis et enseignant à l’Institut d’études politiques de Paris, nous a déjà offert des livres très solides sur Pierre Mendès-France et une biographie magistrale d’Alexandre Millerand. Il nous propose aujourd’hui (aux éditions Glyphe) un ouvrage pleinement d’actualité consacré aux « élections présidentielles en France depuis 1848. »

Ce livre qui analyse les vingt-huit élections présidentielles qui ont eu lieu dans notre pays à ce jour est une forte leçon d’histoire. L’histoire permet de mieux comprendre l’actualité immédiate, de la « mettre en perspective » et donc de favoriser la réflexion.

La première élection présidentielle au suffrage dit universel (mais, à l’époque, seuls les hommes votaient) fut inscrite dans la Constitution du 4 novembre 1848 – sous l’impulsion, notamment, d’Alexis de Tocqueville qui avait écrit De la démocratie en Amérique. Le premier président fut, on le sait, Louis-Napoléon Bonaparte. Jean-Louis Rizzo explique comment son élection face à Cavaignac et à Lamartine fut une première manifestation du vote de la « France rurale » : « Les paysans, majoritaires dans la France du milieu du XIXe siècle, ont eu peur de la République au mois de juin [1848] et ils gardent un bon souvenir de leur prospérité au temps du Premier Empire » (p. 25). Mais – on le sait également – ce premier président élu fut aussi l’auteur du coup d’État du 2 décembre 1851 et de la proclamation de l’Empire un peu plus tard – ce qui devait conduire Victor Hugo à s’exiler.

Jean-Louis Rizzo explique justement que « ces événements sont lourds de conséquences pour l’histoire de l’élection présidentielle en France. Les républicains vont considérer pendant plus d’un siècle qu’élire le chef de l’État au suffrage universel direct constitue un danger parce qu’un ambitieux ou un aventurier pourra toujours se faire élire et se targuer de la légitimité populaire pour gouverner à sa guise et même violer les règles de droit. Le référendum gaulliste de 1962 mettra douloureusement fin à cette conception républicaine » (p. 28).

Jean-Louis Rizzo conte ensuite l’histoire des élections des présidents de la troisième et de la quatrième République, qui étaient élus par le Congrès composé de l’ensemble des parlementaires, députés et sénateurs. Il note que ce mode d’élection favorise les présidents de l’une ou l’autre des deux chambres. Il note aussi que ces élections traduisent une« crainte du pouvoir personnel. » Ainsi, « les dirigeants politiques de premier plan ont du mal à se faire élire parce que les parlementaires préfèrent avoir à l’Élysée un arbitre plutôt qu’une forte personnalité. C’est ainsi que Jules Ferry échoue en 1887, que Clémenceau doit se retirer en janvier 1920 et qu’Aristide Briand mord la poussière en 1931 » (p. 33).

Chemin faisant, nous arrivons à la dernière élection de ce type, celle de René Coty, en 1953, à la suite de pas moins de treize tours de scrutin (mais René Coty ne fut candidat qu’au douzième…).

Jean-Louis Rizzo analyse précisément la réforme de 1962 avec l’élection du président de la République au suffrage universel direct, suite à un référendum organisé par le Général de Gaulle sur la base de l’article 11 de la Constitution, ce que Gaston Monnerville, président du Sénat, a considéré comme une « forfaiture » au motif qu’une telle révision aurait dû être faite sur la base de l’article 89 de la Constitution – mais alors il aurait fallu obtenir l’accord préalable des deux assemblées, accord qui n’aurait pas été obtenu, toujours par crainte du « pouvoir personnel », crainte qui resta celle de Pierre Mendès-France alors que François Mitterrand, prenant acte de la réforme, savait qu’il faudrait désormais en passer par cette élection au suffrage universel direct pour qu’il y ait une alternance.

Jean-Louis Rizzo raconte en détail toutes les élections présidentielles de la Cinquième République et donne aussi nombre d’informations et d’analyses précieuses sur les lois et les règles en la matière, les débats, le rôle des médias, l’irruption des primaires. Il évoque aussi la réforme de 2000 due à Lionel Jospin. La substitution du quinquennat au septennat aura changé les rythmes politiques, le temps réel du mandat étant désormais de quatre ans, voire moins, puisque, très vite, le pays se retrouve en campagne électorale, et encore davantage avec l’instauration des primaires. Cette réforme accroît, en fait, le poids politique du président de la République qui plonge encore davantage dans la gestion de l’actualité. Et quant à l’inversion du calendrier qui a conduit, jusqu’à maintenant, à ce que les législatives suivent immédiatement les présidentielles, elle a aussi accru – du moins jusqu’ici : on ne sait pas ce que nous réservent les prochains mois – le rôle du président, les Français dotant toujours le président – du moins en principe ! – d’une majorité censée le soutenir.

En conclusion, Jean-Louis Rizzo note que cette élection est désormais « incontournable » - au regard des 99 gouvernements que la France a connus en soixante-cinq ans sous la Troisième République et des 22 en onze ans sous la quatrième (p. 231).

Il observe d’ailleurs que « la responsabilité gouvernementale ne joue plus, le dernier gouvernement remercié par le Parlement l’ayant été le 5 octobre 1962, voilà plus d’un demi-siècle » (p. 232).

Il considère toutefois que le pouvoir est « outrageusement concentré » (p. 234) autour du président de la République.

Il ne plaide pas pour autant pour un « régime présidentiel » qui, pour lui, renforcerait encore les pouvoirs du chef de l’État sans augmenter ceux du Parlement.

Il ne plaide pas non plus pour le retour à un « régime parlementaire classique » (p. 234).

Pour lui, il faut plutôt à en revenir à l’inspiration originelle de la Constitution de 1958 qui avait mis en place un régime « avant tout parlementaire » au sein duquel « les pouvoirs du président de la République ne concernaient que des décisions exceptionnelles. » Il constate  et déplore en effet que « la pratique gaullienne des institutions ainsi que la réforme de 1962 ont totalement déséquilibré le système » (p. 235).

Il y a matière à débattre de toutes ces questions –, le grand intérêt du livre de Jean-Louis Rizzo étant de décrire l’histoire d’une institution et d’apporter nombre d’informations et d’analyses utiles pour mener, avec tout l’éclairage requis, les débats sur ces sujets essentiels.

Jean-Pierre Sueur 

 

J’ai participé le 3 avril sur La Chaine Parlementaire – Assemblée nationale (LCP-AN) à un débat sur l’avenir du Parti socialiste, dans le cadre de l’émission « Ça vous regarde » animée par Arnaud Ardoin, avec Stéphane Travert, député, et les journalistes Janick Alimi (Le Parisien/Aujourd’hui en France) et Benjamin Sportouch (RTL).
 

J’ai souvent parlé des liens précieux qui sont les miens avec la Tunisie. Retournant à Tunis ce vendredi 7 avril avec le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, qui m’a invité à l’accompagner, rencontrant avec lui le président de la République, Beji Caïd Essebsi et le Premier ministre, Youssef Chahed, je mesure ce que ce cher pays attend de nous :
- D’abord une aide économique. Bernard Cazeneuve a annoncé des transformations de prêts en aides à l’investissement. L’Agence française de développement apporte 750 millions de financement pour soutenir cinquante projets. 1 300 entreprises françaises sont emplantées en Tunisie, engendrant 150 000 emplois. Cela est bien. Mais il faut faire davantage. Car le chômage des jeunes et des jeunes diplômés est important, surtout dans les régions du Centre et du Sud. Et la Tunisie doit réussir. Car ceux qui lui sont hostiles (Daech, au premier chef) ne supportent pas que, dans ce pays, la « révolution de Jasmin » ait accouché d’une vraie démocratie reconnaissant la liberté de conscience et l’égalité entre les hommes et les femmes. Si la Tunisie ne connaît pas un essor économique, elle verra les menaces de ses adversaires s’amplifier.
- Il faut soutenir le tourisme en Tunisie. Il représente plus de 10 % du PIB. C’est le sens du colloque que nous avons récemment organisé au Sénat. On lira ci-dessous l’interview que j’ai donnée à cette occasion à l’hebdomadaire tunisien 30 Minutes.
- Il nous faut accueillir davantage d’étudiants tunisiens en France. Le président Beji Caïd Essebsi l’a demandé. Bernard Cazeneuve s’y est engagé.
- Je cite enfin pour finir ce que nous a dit Synem Belkooya, danseuse et créatrice de plusieurs festivals culturels tunisiens : « Daech propose aux jeunes un passeport pour la mort. Nous leur proposons un rapport pour la vie. »
Jean-Pierre Sueur
 

Jean-Pierre Sueur participera ce vendredi 7 avril au déplacement du Premier ministre Bernard Cazeneuve à Tunis. Il participera à des rencontres avec Beji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne, Youssef Chahed, Premier ministre et M. Mohammed Ennaceur, président de l’Assemblée nationale, à la signature d’accords relatifs à la conversion de la dette tunisienne en projets de développement ainsi qu’à des réunions de travail sur la sécurisation des sites culturels et la lutte contre la radicalisation. 

Les dernières interventions de Jean-Pierre Sueur dans les médias à propos de l’élection présidentielle et de son positionnement dans la campagne.

>> Apostrophe 45 :
>> Mag Centre : 
 
 
  • Jean-Pierre Sueur participe ce lundi 3 avril de 19 h 30 à  20 h 30 sur LCP (AN) à l’émission « Ça vous regarde » d’Arnaud Ardoin sur le thème : « Quel avenir pour le PS ? »
 

Alerté par plusieurs habitants du Loiret, Jean-Pierre Sueur était intervenu auprès de Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international, sur la situation des Droits de l’Homme et des minorités religieuses en Iran.
Jean-Marc Ayrault lui a répondu.
 

Il faut remercier Christophe Chaillou, maire de Saint-Jean de la Ruelle, et Ludovic Deschamps, adjoint à la culture, de nous offrir à la Maison de la musique et de la danse une exposition inédite rassemblant les œuvres de Roger Toulouse consacrées aux animaux. En écrivant ses fables mettant en scène des animaux, La Fontaine ne s’adressait qu’aux hommes. Dans le texte qu’on lira ci-dessous et qui présente l’exposition, Abel Moittié, président des Amis de Roger Toulouse, écrit que souvent, dans ces œuvres, « le peuple animal (…) se transforme en archétypes de bêtes plutôt inquiétantes » et que ces créations d’une « nouvelle race d’animaux robotisés » sont « peut-être » une manière « d’entrer en résistance, pour dénoncer les dérives et les excès de l’idolâtrie technologique. » J’ajouterai toutefois que, d’une part, tout le « bestiaire » de Roger Toulouse ne procède pas seulement de cette « angoisse » et que, d’autre part, on peut aussi « lire » ou « interpréter » nombre de toiles et de sculptures de Roger Toulouse comme autant d’hommages à la technique, aux savoir-faire et à l’industrie – en bref, au progrès. Mais la force de l’œuvre de Roger Toulouse tient justement au fait que des interprétations ne sont jamais univoques et que – comme l’a très bien montré Abel Moittié lors de l’inauguration de cette exposition –, Roger Toulouse s’est toujours remis en cause, si bien que ses différentes périodes sont autant d’approfondissements et de quêtes de la vérité par l’art.
Jean-Pierre Sueur
  • L’exposition est ouverte à la Maison de la musique et de la danse de Saint-Jean de la Ruelle, jusqu’au 8 avril, du lundi au samedi, de 14 h à 18 h.
 
 

Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, est invité à participer à la 9e édition du Festival de Géopolitique qui se déroule à Grenoble du 8 au 11 mars.

Il fera, ce jeudi 9 mars, une conférence intitulée « Demain, la ville ? ».

 

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