Vous trouverez ci-dessous les dernières prises de position de Jean-Pierre Sueur.
Il faut grandement remercier ceux qui ont créé l'Association pour le Théâtre d'Aujourd'hui à Orléans (ATAO), inspirés par Marcel Réggui, dans la foulée de l'APAC puis des Semaines Musicales d'Orléans. Il faut fortement remercier le président, Jean-Marie Caplane, pour son infatigable dévouement, jusqu'à la présentation du "Bourgeois Gentilhomme" de ce mardi soir.
En 53 ans, l'ATAO aura présenté 323 pièces de théâtre à Orléans, contribuant à donner un nouveau souffle à la culture et à créer un public... Aujourd'hui, la "relève" n'est plus là pour "porter" l'association. Puisse cependant l'état d'esprit qui était celui de l'ATAO subsister et renaître sous d'autres formes !
Jean-Pierre Sueur
J'ai participé ce vendredi à l'inauguration au cœur d’Orléans d’une œuvre à la mémoire de Jean Zay, « ministre de l’intelligence » - qui a payé de sa vie son attachement à la République - et de son épouse Madeleine, due à Patrick et Anne Poirier, en référence aux banquets républicains de la Troisième République, en présence de Gabriel Attal, ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse.
MagCentre, 1er décembre 2023
Ce texte a été initialement publié sur le site de l'association des Amis du Patrimoine Hospitalier d'Orléans.
Durant 12 ans, de 1989 à 2001, en ma qualité de maire d’Orléans, j’ai eu l’honneur de présider le conseil d’administration du CHRO, car cette responsabilité était alors dévolue aux maires. J’en garde un excellent souvenir. Car cela m’a permis de connaître les grandes vertus de celles et ceux qui travaillent à l’hôpital : la fréquentation quotidienne des patients, des malades, a pour effet, chez toutes et chez tous, une grande humanité, une grande attention à tous ces êtres humains qui sont soignés, opérés, pris en charge.
Autour de la table, il y avait les représentants des médecins, dont le rôle est bien sûr essentiel, de l’ensemble des autres personnels, dont le rôle est également essentiel, car sans eux, les médecins ne pourraient pas assumer leurs tâches, de l’administration, à commencer par le directeur général de l’hôpital, de l’État, des élus et des usagers. Je me suis efforcé, durant ces 12 ans, au cours de réunions souvent longues, que tous puissent s’exprimer, que toutes les paroles soient prises en compte. N’étant pas directement impliqué dans beaucoup des choix, mais me sentant toujours concerné, je garde le souvenir de réunions sereines où chacun avait sa place.
Dans le même temps, j’étais déjà préoccupé par la transformation du CHRO en centre hospitalo-universitaire. Les contacts avec la faculté de médecine de Tours ne menaient à rien ! Et je reste frappé par l’imprévoyance des pouvoirs publics en ce qui concerne la formation des futurs médecins. Que de restrictions inutiles, néfastes, dont nous payons le prix aujourd’hui ! Toujours est-il que, lassé de ces réponses négatives, je me suis tourné vers des CHU du sud de l’Île de France, qui se sont montrés plus ouverts à l’idée d’une coopération avec le CHRO…Mais tout cela est de l’histoire ancienne…. Ayant eu l’occasion, en tant que sénateur, de rencontrer des maires et des élus de la plupart des 320 communes du Loiret, je peux dire que leur principale préoccupation est aujourd’hui la désertification médicale. Heureusement, suite à une « union sacrée » des élus, Jean Castex, alors Premier ministre, a pris la décision tant attendue…. Alors vive le CHU !
J’ajoute que je n’ai jamais compris l’intérêt de déplacer la faculté de droit et de sciences économiques, qui a une très bonne réputation aux plans national et international, en centre-ville ! Mais avec l’arrivée du CHU, cette décision contestable trouve une issue favorable puisque les bâtiments de la Faculté de Droit, de bonne qualité, pourront accueillir les étudiants et les enseignants de la nouvelle Faculté de médecine.
Alors, oui, vive le CHU d’Orléans, tant (et trop) attendu !
Jean-Pierre SUEUR
J’avais déjà ressenti une première fois l’étrange impression que suscite la désintégration d’immeubles en une ou deux secondes. C’était le 19 juin 1992. Après beaucoup de réflexions, et même d’hésitations, nous avions décidé, alors que j’étais maire d’Orléans, la démolition de « la Borde aux Mignons », une véritable «forteresse » de barres et de tours située au cœur du quartier de l’Argonne. Le procédé fut le même que celui employé hier pour la T17 à Orléans La Source. Le but était le même : modifier en profondeur le quartier concerné, le restaurer, lui donner une nouvelle jeunesse, un nouvel avenir. Ce but fut largement atteint à l’Argonne, avec, de surcroît, l’avenue Jean Zay, celle des Droits de l’Homme, et l’arrivée du tramway, qui ont rapproché ce quartier du centre-ville.
Il n’empêche que ce n’est pas anodin - nous l’avons encore vu, ressenti, entendu, hier à La Source - que de voir démolis en une seconde des centaines de logements, d’abord voués à accueillir les femmes et les jeunes couples qui venaient de toute la France travailler aux Chèques Postaux, puis occupés par des centaines d’habitants, qui y ont vécu, s’y sont connus, s’y sont aimés, ont partagé les joies et les peines - en un mot, la vie, toute la vie. Ce foudroyage marque sinon l’échec, du moins le caractère dépassé ou obsolète de l’urbanisme des barres et des tours.
Mais il ne faut surtout pas faire de faux jugements. À l’époque, dans les années cinquante ou soixante, il manquait beaucoup de logements, il y avait encore beaucoup de baraquements. L’Abbé Pierre lançait un appel vibrant contre la misère du mal logement ou de l’absence de logement tout court sur les ondes de « Radio Luxembourg ». Il fallait construire, construire. Alors partout les élus - nos prédécesseurs - ont construit ces barres et ces tours qui représentaient alors la modernité et un bien-être : il y avait des salles de bain ! Nous aurions fait pareil.
Dès 1998, dans mon rapport « Demain la ville », puis dans mon livre « Changer la ville » (Odile Jacob, 1999), j’ai plaidé pour un changement radical de ces quartiers de barres et de tours.
Ces mutations apparaissent partout de plus en plus pertinentes. Mais n’oublions pas qu’elles n’ont de sens que si elles conduisent à ce que j’ai appelé (notamment dans plusieurs rapports rédigés au Sénat) une « nouvelle urbanité », c’est à dire des quartiers à taille humaine, où les différentes fonctions (habitat, commerce, travail, culture, formation, loisirs…) cohabiteront harmonieusement, où les espaces verts auront toute leur place, en un mot, où il fera bon vivre.
Alors, et alors seulement, on pourra dire que le foudroyage d’hier n’est pas le constat d’un échec, sur le temps, d’un projet vieux de 55 ans, mais le premier acte d’un vrai renouveau.
Jean-Pierre Sueur
> Lire l'interview parue dans Resonance, octobre 2023
Outre le charme singulier que ce très beau village et sa forteresse recèlent, un détour par Yèvre-le-Châtel offre souvent d'heureuses surprises.
Ce fut le cas lorsque, à l'occasion du lancement de la restauration de l'église Saint-Gault (XIIe siècle), Colette Mercier me fit l'honneur et le plaisir de me permettre de découvrir le nouveau livre consacré, cette fois, à l'œuvre graphique de son mari, Claude Mercier. On sait que, sous l'égide d'Alain Di Stefano, maire délégué de Yèvre-le-Châtel, qui préside le comité pour la promotion et la protection de l'œuvre de Claude Mercier, qui résidait à Yèvre-la-Ville et dont le village de Yèvre-le-Châtel recèle plusieurs œuvres, un remarquable "catalogue raisonné" de son œuvre sculptée est paru en 2017.
Aujourd'hui, c'est l'œuvre graphique qui nous est restituée dans un nouveau livre publié aux éditions El Viso. Et ce livre mérite d'être contemplé et pas seulement lu... car c'est la même force d'âme qui unit l'œuvre de cet artiste, qu'elle soit sculptée ou graphique.
Et dans leurs textes d'introduction, David Caméo et Lydia Harambourg nous préviennent et nous mettent en garde, à juste titre : ce serait une profonde erreur que de reléguer l'œuvre graphique à n'être faite que d'esquisses ou d'ébauches en vue de sculptures à venir. Non ! Cette œuvre graphique existe pour elle-même, en elle-même. Mercier "explore ce que nous ne pouvons nommer comme visible et que le dessin effleure, pénètre, construit ou rétracte" écrit Lydia Harambourg.
Ce qui frappe, c'est la grande diversité des approches : monotypes noirs, monotypes couleur, plumes d'oie, encre de chine, taille douce, eaux fortes, gaufrage, gravure, lithographie, peinture à l'huile sur toile. Et au-delà de cette diversité - qui témoigne d'une intense et constante recherche - la sûreté des traits, leur sobre beauté, oui, une force - une force d'âme.
Jean-Pierre Sueur
C'est avec tristesse que j'ai appris le décès de Jacques Julliard. Ancien élève de l'École normale supérieure, Jacques Julliard s'est très tôt engagé dans le syndicalisme. Il fut secrétaire national du Syndicat général de l'Éducation nationale (SGEN), adhérent et toujours proche de la CFDT, mendésiste, grand ami de Michel Rocard et grande figure de ce qu'il fut convenu d'appeler la « deuxième gauche ». Il fut un historien remarquable, à qui l’on doit notamment une Histoire des gauches savante et lucide – et une quarantaine d’autres livres. Enfin, son talent d'éditorialiste – pendant longtemps au Nouvel Observateur – était notoire. Il défendait ses idées avec fougue, aimait la controverse, mais aussi le dialogue : il respectait ses adversaires. Ses éditos (désormais ils étaient dans Marianne) nous manqueront. Merci Jacques.
JPS
Photo Wikipedia : Jacques Julliard en 2012
Hadrien Courtemanche a publié dans le numéro 178 de la revue L’Amitié Charles Péguy un compte-rendu très chaleureux du texte La Loire de Charles Péguy publié aux éditions La Guêpine préfacé par Jean-Pierre Sueur.
>> Lire l’article d’Hadrien Courtemanche
Nous reproduisons ci-dessous le texte intégral de l’article que Jean-Pierre Sueur a publié dans cette revue, qui vient de paraître.
>> Cliquer sur l'image pour lire
JPS
Jean-Pierre Sueur sera l’invité de « Dimanche en politique » sur France 3 Centre-Val de Loire le dimanche 11 juin de 11 h 28 à 11 h 55.
Ce colloque, parrainé par la ville d’Orléans, l’Université d’Orléans et La République du Centre, aura lieu le vendredi 16 juin à l’auditorium du Musée des beaux-arts à Orléans, de 9 h à 18 h.
Inscrivez-vous dès maintenant
par téléphone au 06 83 40 32 93
ou par email à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
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La commission des lois du Sénat a décidé d’entendre le maire de Saint-Brévin, Yannick Morez, qui a exposé en détail durant une heure ce qu’il a vécu, les agressions et violences qu’il a subies pour avoir accepté de relocaliser un centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA), exerçant à cet égard une mission pour le compte de l’État, et le manque de soutien de l’État durant cette période, ce qui l’a conduit à donner sa démission.
Pour être intervenu à de nombreuses reprises auprès de Jean-Marie Bockel, président de la commission de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, pour que la cité de l’Herveline, qui était située à Semoy soit reconnue, je me réjouis qu’elle l’ait été. Celles et ceux qui y ont été accueillis pourront donc solliciter une indemnisation.